Depuis des milliers d’années, dans la Chine ancienne, l’acupuncture est utilisée pour traiter les maladies. Des ouvrages médicaux exhumés des tombeaux Han de Mawangdui, il y a 2100 ans, ont répertorié des méthodes liées à ces méridiens.
Ces dernières années, l’acupuncture est également devenue populaire hors de Chine. Selon les National Institutes of Health (NIH), 6,4% des adultes ont déclaré avoir reçu un traitement d’acupuncture en 2012, soit 50% de plus qu’une décennie plus tôt.
Pourtant, ces méridiens et points d’acupuncture ne peuvent pas être vus à l’œil nu, ce qui pousse beaucoup de gens à se demander s’ils existent vraiment.
Ces dernières années, les scientifiques ont mené de nombreuses recherches et ont essayé de concevoir des moyens d’observer le tracé des méridiens.
Trajectoires des méridiens
Selon la théorie de la médecine traditionnelle chinoise, les méridiens sont les voies par lesquelles circule l’énergie vitale dans le corps humain. Il existe 12 méridiens principaux correspondant aux 12 organes internes, d’où ils circulent ensuite vers les mains, les pieds, la tête et le visage. Lorsqu’un des organes ne fonctionne pas correctement, un malaise se produit également en divers points le long des méridiens correspondants.
Inversement, l’utilisation de traitements propres à la médecine traditionnelle chinoise, comme l’acupuncture, au niveau des points situés sur le trajet d’un méridien permet de traiter les organes internes correspondants. Ces points identifiés sont généralement connus sous le nom de points d’acupuncture.
Outre les 12 méridiens principaux reliant les organes internes aux mains et aux pieds, il existe huit autres méridiens auxiliaires qui ne sont pas directement reliés aux 12 organes. Ensemble, ils constituent les 20 méridiens les plus connus. En outre, il existe également des ramifications des méridiens. On parle alors des « collatéraux ». Les collatéraux circulent dans diverses parties du corps et ils sont si nombreux qu’ils en deviennent presque indénombrables.
Contrairement au système circulatoire, avec une structure vasculaire définie, les méridiens ne peuvent précisément être identifiés par l’anatomie. Cependant, la science moderne a depuis découvert des phénomènes acousto‑optiques et électromagnétiques uniques à l’emplacement des méridiens. Ces phénomènes, y compris les phénomènes physiologiques des vaisseaux sanguins, des nerfs et des fascias, sont particulièrement évidents au niveau des points d’acupuncture.
Des lignes fluorescentes confirment le trajet des méridiens
Les scientifiques travaillent également sur les moyens de rendre les méridiens visibles à l’œil nu.
Des chercheurs de la Harvard Medical School et de l’Institut d’acupuncture et de moxibustion de l’Académie chinoise des sciences médicales ont trouvé un tel moyen et ont publié leur étude dans la revue médicale internationale Evidence‑Based Complementary and Alternative Medicine.
L’équipe a recruté 15 volontaires en bonne santé. Deux praticiens de médecine traditionnelle chinoise ont marqué sur leurs mains le trajet et les points d’acupuncture du méridien du péricarde.
Puis, au niveau du point Nei Guan (près du poignet), ils ont injecté un colorant fluorescent dans la peau, en prenant des précautions pour que le colorant ne soit pas injecté sous la peau. Au total, 23 injections ont été réalisées (certaines sur le bras gauche, d’autres sur le bras droit, et d’autres encore sur les deux).
Pour 18 de ces injections, le colorant s’est déplacé en ligne le long du bras, traçant un chemin depuis le point Nei Guan en remontant le méridien du péricarde jusqu’au point Qu Ze près de l’intérieur du coude. Dans les cinq autres injections, le point d’acupuncture Qu Ze s’est éclairé, mais il n’y avait pas de ligne fluorescente reliant les points. Dans certains cas, un point lumineux apparaissait au niveau du point Qu Ze avant que le trajet de la ligne fluorescente ne se forme ou ne finisse de se former.
Ces lignes ne suivaient pas les vaisseaux lymphatiques ou sanguins
Qu Ze est le troisième point du méridien du péricarde. Ce point est le point He (mer) et Eau du méridien du péricarde. Ce qui signifie que c’est un point qui rassemble l’énergie, le qi. C’est un point de confluence. Comme des affluents venant de toutes les directions qui finissent par se rencontrer en convergeant vers la mer, les méridiens coulent et convergent également. Les résultats de l’expérience semblent confirmer non seulement l’existence de ces points et chemins, mais aussi l’existence de flux orientés de l’énergie.
Afin de confirmer si une trajectoire linéaire similaire apparaissait lorsque le colorant fluorescent était injecté en tout autre point de la main, les chercheurs ont conçu une expérience de contrôle.
Le colorant fluorescent était injecté dans un endroit sans aucun point d’acupuncture ni méridien situé à environ un centimètre du Nei Guan. Cette expérience a été réalisée sept fois, et aucune ligne similaire n’est apparue dans aucune d’entre elles, ce qui démontre une fois de plus que les points d’acupuncture ont des caractéristiques énergétiques particulières.
Les chercheurs ont également injecté des colorants fluorescents aux points Jian Shi et Daling, qui se trouvent tous deux sur le même méridien du péricarde, et des lignes sont également apparues le long de ces points.
Les caractéristiques physiologiques des points et méridiens
Des études antérieures ont révélé que la résistance hydraulique au niveau des méridiens et des points d’acupuncture est plus faible qu’à d’autres endroits.
Il a également été constaté par observation de rayons infrarouges qu’après avoir reçu une moxibustion, des bandes lumineuses apparaissent à l’emplacement des méridiens.
Une étude publiée en 2008 dans la revue Acupuncture and Meridian Research a révélé que lorsqu’un colorant radio‑isotope était injecté dans les points d’acupuncture d’un cochon nain, le colorant se déplaçait clairement le long du méridien.
De nombreux scientifiques ont essayé de trouver la relation entre les méridiens et les vaisseaux sanguins, les nerfs et le tissu conjonctif. Ils ont découvert qu’au niveau des points d’acupunctures, les capillaires sont plus densément répartis que dans d’autres parties du corps.
Des études anatomiques menées en Chine au siècle dernier ont également révélé qu’il y a plus de nerfs dans les méridiens et les points d’acupuncture, et que les directions de certains méridiens correspondent effectivement au système nerveux.
Une autre étude a également révélé une correspondance de 80% entre les sites des points d’acupuncture et l’emplacement des plans de clivage de tissus conjonctifs lâches intermusculaires ou intramusculaires.
Un point anti‑inflammatoire
Les scientifiques explorent également le mécanisme par lequel l’acupuncture peut traiter les maladies.
Des recherches ont confirmé les effets anti‑inflammatoires de l’acupuncture, attribuant ce mécanisme à des neurones spécifiques.
Une étude publiée dans l’édition de novembre 2021 de la revue Nature a montré que la stimulation du point Zu San Li (36e point du méridien de l’estomac) des souris par électroacupuncture peut impacter la réponse inflammatoire du nerf vague chez les souris, inhibant ainsi l’inflammation systémique causée par les bactéries.
Les recherches suggèrent que le mécanisme anti‑inflammatoire de la stimulation de Zu San Li est lié aux neurones PROKR2. Chez les souris dont les neurones sont endommagés, la stimulation par électroacupuncture du point Zu San Li ne favorise plus les effets anti‑inflammatoires.
Zu San Li est un des points d’acupunctures les plus importants pour la préservation de la santé. Un massage régulier de Zu San Li a pour effet de renforcer l’immunité et la santé de l’estomac.
Le point Zu San Li est également présent chez de nombreux animaux. Ainsi, l’étude a révélé que la densité microvasculaire de Zu San Li chez les lapins était significativement plus élevée que celle des autres points d’acupunctures.
Les méridiens, un mystère pour la science moderne
Cependant, les systèmes nerveux et circulatoires ne suffisent pas à expliquer complètement les méridiens.
Liu Xinsheng, professeur de médecine chinoise dans une université publique canadienne, a décrit un cas clinique rencontré au cours de sa carrière : un patient avait souffert d’une crise aiguë de sciatique, et il a pratiqué l’acupuncture sur le point Feng Chi (20e point du méridien de la vésicule biliaire) situé sur le cou. La douleur a rapidement disparu, le patient s’est levé du lit et a commencé à se déplacer.
Le Pr Liu a souligné que le nerf sciatique est une branche du nerf spinal de la colonne lombaire, et qu’il est distribué dans les membres inférieurs du corps humain, alors que le point d’acupuncture Feng Chi n’a pas de connexion physique directe avec le nerf sciatique. Ce phénomène ne peut être expliqué que par la théorie des méridiens, tandis qu’il est difficile à expliquer par le réseau neuronal.
Bien que de nombreuses études cliniques aient confirmé l’effet de l’acupuncture dans le traitement des maladies, les scientifiques n’ont toujours pas complètement résolu les mystères des méridiens. Alors comment les anciens Chinois ont‑ils découvert les méridiens, il y a plusieurs milliers d’années ?
Une théorie nous est parvenue des anciens.
Li Shizhen, le célèbre médecin et écrivain de la dynastie Ming, auteur de l’encyclopédie du XVIe siècle La matière médicale classifiée, postulait que « seules les personnes capable d’introspection étaient en mesure d’observer les tunnels des organes internes.«
Les tunnels auxquels le grand médecin faisait référence peuvent être compris comme étant les méridiens. L’introspection était liée au concept du travail sur soi propre à la culture chinoise traditionnelle, un travail d’élévation de la moralité, de nature spirituelle. Seuls ceux qui étudiaient l’intérieur de l’être humain avec cet état d’esprit pouvaient comprendre le flux d’énergie dans le corps.
Liu Xinsheng a déclaré que les anciens ne faisaient pas d’expériences physique ou chimique, mais qu’ils prenaient conscience, par la méditation, du flux d’énergie dans le corps. Leurs travaux sur les méridiens ont été préservés et bien qu’ils n’existent pas sur un plan anatomique, ils peuvent, aujourd’hui encore, être détectés et observés matériellement par des phénomènes cliniques.
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