Quand arrive le quatre juillet (ndt : date de signature du traité d’indépendance des États-Unis d’Amérique), la plupart des Américains pensent à organiser des barbecues en famille, ou encore à prendre un long week-end, loin du travail. En revanche, il est beaucoup moins fréquent qu’ils se questionnent sur ce que signifie « être Américain ».
Mais aux yeux des gens pour qui il n’a pas été facile de devenir Américains, cette journée symbolise quelque chose de vraiment particulier. Les États-Unis font partie d’une minorité de pays à travers le monde qui permettent à des gens nés à l’étranger d’obtenir la citoyenneté de leur pays.
D’après les bureaux du service de la citoyenneté et de l’immigration étasuniennes, il y a tous les ans environ 680.000 personnes qui sont naturalisées Américaines. Chaque année, le bureau s’occupe aussi d’organiser des cérémonies de naturalisation aux alentours du Jour de l’Indépendance, afin de célébrer ce jour férié avec les nouveaux Américains. Cet été, plus de 4000 citoyens vont être naturalisés à l’occasion de telles cérémonies organisées à travers tout le pays le 4 juillet.
Lors d’une cérémonie tenue à Brooklyn le 30 juin dernier, Epoch Times a interviewé plusieurs candidats à la citoyenneté américaine afin d’en savoir plus sur la façon dont ils vivent l’acquisition de leur statut d’Américain. Beaucoup d’entre eux ont partagé qu’ils appréciaient non seulement les opportunités économiques au sein du pays, mais aussi les libertés et les institutions permettant aux gens du peuple de s’exprimer et de se faire entendre. Comme le souligne Edison Zarate, originaire de l’Équateur, « le peuple, les libertés, la loi — tout est droit ici ».
Assis près de la « Old Stone House » dans le parc de Washington, à Park Slope, Brooklyn — le site où a eu lieu la plus grande bataille de la guerre d’indépendance — chacun discute de ce qui a son avis, rend le fait d’être un Américain quelque chose de si spécial.
Reconnaissance aux générations d’immigrés antérieures
Salvatore Malfitano ne se souvient plus vraiment d’avoir vécu hors des États-Unis. Originaire de Sicile en Italie, il réside en Amérique depuis l’âge de 5 ans.
Comme la plupart des autres New-Yorkais, il a passé son enfance et son adolescence à Brooklyn au milieu de personnes issues de toutes sortes de pays. Malfitano a été témoin des vagues d’immigration successives au fil des années : des Européens de l’Est après l’effondrement de l’Union Soviétique, jusqu’à la récente arrivée des peuples d’Asie et d’Amérique Latine. La rapide mouvance de la diversité de cette ville le stimule. « À New York, on peut voir l’évolution de ce qui se passe dans le monde, et quelles [types de] personnes établissent les fondations pour les futurs immigrants, » raconte Malfitano.
« On peut être aussi Italien que l’on souhaite — autant que l’on en a besoin pour être en paix avec soi-même ».
Étant dans cette situation là lui aussi, il remercie les générations précédentes d’immigrants Italiens qui ont ouverts la voie à d’autres comme lui, afin qu’il soient intégrés plus facilement dans la société américaine. Pendant le 19e siècle, les Italo-Américains étaient très largement discriminés et sujets à des stéréotypes dégradants.
Malfitano peut désormais suivre pleinement ses traditions familiales, tout en restant en accord avec son éducation américaine. « On peut être aussi Italien que l’on souhaite — autant que l’on en a besoin pour être en paix avec soi-même ».
Par dessus tout, il est reconnaissant pour les opportunités que lui le pays lui a offertes, à lui et à sa famille.
« Les États-Unis sont un endroit où si l’on travaille dur, où si l’on veut accomplir quelque chose, alors il possible de le faire » raconte-t-il. « Dans beaucoup d’autres pays, cela importe peu. Les relations que l’on a, la famille, ou encore le rang social comptent bien davantage ».
Il est heureux de voir grandir sa petite fille née Américaine et l’élever comme tel : « Je ne pense pas que les États-Unis soit un pays parfait, mais je pense que c’est un pays qui offre beaucoup plus que d’autres endroits. J’ai l’impression que si l’on est responsable et que l’on s’occupe de ses enfants avec soin, en essayant de les guider dans la bonne direction, alors ils peuvent accomplir de belles choses ».
Il souhaite simplement à sa fille qu’elle « comprenne les sacrifices que les gens ont fait avant elle, qu’elle ne considère rien comme acquis, qu’elle soit ambitieuse, équitable et qu’elle ne juge pas les autres personnes. »
Être Américain, c’est donner en retour à la société
Marie L. André a contribué à sa communauté bien avant d’être officiellement devenue Américaine. Dans les années 1990, quand André commençait à travailler comme réceptionniste dans un hôpital public, elle souhaitait seulement servir d’interprète aux patients pour qui s’exprimer en anglais était difficile.
« Je me souviens la première fois que je suis arrivée, je ne parlais pas la langue. Je sais à quel point c’est difficile, » raconte André, qui parle couramment le Français et le Créole haïtien. Alors que l’épidémie de VIH/SIDA se répandait dans la ville, des dizaines et des dizaines de patients venaient à l’hôpital en quête de réponses et de traitements.
Alors André a décidé de suivre une formation pour devenir conseillère en santé publique. Son rôle consiste à aider les patients infectés à mieux comprendre la maladie à laquelle ils sont confrontés, et à les aider à obtenir des soins.
André ne s’est jamais arrêtée depuis. « J’apprécie rassurer les patients. Surtout maintenant, ce n’est plus aussi fatal [d’être infecté par le VIH]. Cela me plaît de leur raconter cela, et de faire en sorte qu’ils puissent obtenir un traitement. » explique-t-elle.
Elle est aussi volontaire dans le cadre de la prévention des cancers du sein via l’American Cancer Society (ACS), et participe au nettoyage des parcs de son voisinage. Maintenant que la citoyenneté lui a été accordée, André attend avec hâte ses nouvelles responsabilités civiques que sont le droit de vote et la fonction de juré.
La primauté de la Loi, juste et équitable pour tous
Peu importe l’endroit d’où l’on vient, nous sommes tous dans le même bateau. Et même si l’on vient d’endroits aussi éloignés que le Honduras et la Côte d’Ivoire, les gens peuvent partager des expériences enrichissantes similaires, qui permettent de se construire en tant qu’être humain.
C’est cela qui pour Felix Okema, nouveau citoyen américain, fait de New York l’un des meilleurs endroits où vivre sur terre. Ce consultant financier âgé de 38 ans, parti de Côte d’Ivoire pour les États-Unis il y a 14 ans, exprime sa gratitude pour avoir pu rencontrer des personnes de tous horizons en de nombreuses occasions.
« Être ici c’est comme voyager partout sur terre, puisque l’on rencontre des personnes venant des quatre coins du monde, auprès de qui il est possible d’échanger sur notre culture, nos façons de vivre. Il est possible de s’enrichir énormément, rien qu’en vivant dans cette ville, » a dit Okema, qui travaille pour une organisation communautaire sur Staten Island.
« J’ai une collègue de travail qui vient du Honduras, et à travers nos discussions quotidiennes, nous nous sommes rendus compte que bien qu’elle vienne du Honduras et moi d’Afrique, nous avons beaucoup de choses en commun, » dit-il. « Et pas seulement avec elle, mais aussi avec beaucoup d’autres personnes — du Pakistan, d’Afghanistan, des États-Unis, ou que sais-je encore. Nous formons tous un seul peuple. »
Okma travaille pour une organisation communautaire sur Staten Island, aidant les gens à se doter des connaissances nécessaires pour rester à flot dans la mouvance économique actuelle. « Je traite avec des personnes de tous les milieux, des policiers aux pompiers, en passant par les professeurs et les propriétaires d’épicerie. C’est étonnant de se rendre compte que peu importe d’où l’on vient, on rencontre tous les mêmes obstacles, les mêmes difficultés. »
« Alors, quant à ceux qui insistent toujours sur nos différences et nous montent les uns contre les autres — vous voyez bien à quel point c’est insensé. »
Bien qu’il se déplace encore en Côte d’Ivoire au moins une fois par an pour voir sa famille et ses amis, il dit qu’il a eu envie de devenir citoyen américain en raison des droits inaliénables garantis là-bas.
« Les lois et la façon dont la société fonctionne – c’est stupéfiant. Là d’où je viens, si vous avez une dispute ou un accrochage avec quelqu’un, et que cette personne a de bons contacts, ils vont s’en sortir en toute impunité, vous comprenez ? »
« Mais ici, j’ai vu que quelque soit la richesse que l’on détient, la même loi s’applique à tous. Il n’est pas possible d’utiliser sa fortune pour écraser les autres. Je sais que beaucoup de pays prétendent garantir cela, mais ici en Amérique, c’est quelque chose que l’on observe vraiment. »
L’un des thèmes évoqués pendant la cérémonie de naturalisation est celui d’utiliser le droit de vote pour aider à changer les choses positivement. Okema pense que ce droit fondamental donné à chaque Américain ne doit pas être considéré comme un acquis.
« Il y a des années, alors que je travaillais dans une entreprise, il y avait une loi qui s’apprêtait à passer et à laquelle nous nous opposions tous. Nous avons écrit aux dirigeants du Congrès, et ils ont répondus – ils ont vraiment répondus à nos lettres, et pour moi, cela veut dire beaucoup. »
Ce qui compte n’est pas combien d’argent l’on gagne, c’est à quel point on impacte la vie des autres – comment l’on rend la vie des autres meilleure
« Là d’où je viens, les gens qui occupent des positions plus élevées dans la société ont tendance à nous regarder de haut. Il n’est même pas possible de les voir ou de les approcher. Ici, il est possible de se déplacer jusqu’au bureau du Congrès et de s’exprimer, et notre voix sera entendue. »
Ici, la majorité des politiciens comprennent que leur devoir est de servir le peuple, a-t’il dit. « Je ne dis pas que la situation est parfaite, et qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts, mais ils comprennent globalement qu’ils sont là pour les gens. Et c’est quelque chose d’important. C’est quelque chose que beaucoup de personnes considèrent comme normal, parce qu’ils n’ont jamais rien vu d’autre. Je ne leur jette pas la pierre. »
« Mais c’est quelque chose d’important d’avoir quelqu’un qui se bat pour nous, d’avoir quelqu’un vraiment capable de nous représenter et de faire entendre notre voix. Ce sont des choses qui m’ont incité à vouloir faire partie de ce grand pays. »
Maintenant qu’il est citoyen, Okema voudrait être plus actif au sein de la communauté, et faire les choses encore mieux qu’avant. Pendant la cérémonie, il a sympathisé avec une autre citoyenne naturalisée, une vielle dame qui lui a raconté qu’elle était dans une période difficile suite à la mort de son fils. Okema a dit qu’il allait garder contact avec elle et essayer de lui remonter le moral comme il le peut.
« Ce qui compte n’est pas combien d’argent l’on gagne, c’est à quel point on impacte la vie des autres – comment l’on rend la vie des autres meilleure, et comment l’on évolue dans cette société. C’est cela qui importe le plus. »
Faire table rase du passé
Ce fut neuf longues années d’attente, mais Noor Alzubaidy a enfin reçu la nationalité américaine le 30 juin dernier. Accompagnée par sa mère, qui est devenue une citoyenne américaine avant elle en 2014, Alzubaidy était solennelle alors qu’elle prêtait allégeance. Après la cérémonie, cette interprète de 35 ans a dit qu’elle comptait passer le dîner de ce soir avec sa mère.
C’est excitant d’être un citoyen et d’être traité équitablement.
Son père a été tué en Irak, et Alzubaidy elle-même a été blessée alors qu’elle travaillait comme interprète pour les forces américaines en 2005. « Je devais venir ici aux États-Unis simplement pour sauver ma vie » raconte-t-elle. Depuis lors, elle n’y est jamais retournée. Elle dit qu’elle est heureuse d’être simplement ici et de faire partie de la communauté américaine.
« En fait, il n’y a pas vraiment de communauté irakienne ici. Nous sommes beaucoup plus impliqués dans la communauté américaine » explique-t-elle, ajoutant qu’elle n’a eu aucun problème à se sentir la bienvenue dans sa nouvelle résidence.
Ce qu’elle considère le plus important aux États-Unis est cette promesse de liberté. « On se sent puissant. C’est excitant d’être un citoyen et d’être traité équitablement. »
« C’est plus équitable ici, quelque soit votre race, votre religion ou votre age. C’est la chose la plus importante. C’est la nation des opportunités. »
Faire partie de quelque chose de grand
Marcia Inverary se souvient de la date exacte à laquelle elle est arrivée aux États-Unis – le 12 décembre 1994 – parce qu’elle était à la fois tellement excitée et complètement gelée.
« Je suis incapable d’oublier cette date. J’étais excité de quitter la Jamaïque et de venir en Amérique. Après, quand je suis arrivée ici, il faisait tellement froid. Je ne m’attendais pas du tout à ça, puisque qu’en Jamaïque, nous avons un climat chaud toute l’année. Je ne suis pas sortie de chez moi pendant un ou deux mois. Et la première fois que je suis sortie il y avait de la neige et je suis tombée ! »
J’adore New York. Je n’échangerais New York – en particulier Brooklyn – pour rien au monde
Malgré ce frais départ, New York est vite devenue la véritable maison d’Inverary. Cette assistante infirmière de 39 ans a dit que bien qu’elle retournait fréquemment en Jamaïque, et qu’elle adorait toujours son pays natal, elle se sent plus heureuse quand elle est ici à Brooklyn.
« J’adore New York. Je n’échangerais New York – en particulier Brooklyn – pour rien au monde. J’apprécie sortir, découvrir de nouvelles choses, mais j’ai toujours envie de revenir à Brooklyn. Vous pouvez trouver tout et n’importe quoi ici. Je peux même trouver beaucoup de choses en provenance de Jamaïque ici à Brooklyn. »
Pour Inverary, ce fut un réel soulagement que de participer à cette cérémonie du 30 juin, puisqu’elle était la dernière personne de son entourage à ne pas encore être naturalisée. « Mes enfants sont tous des citoyens américains, mon frère aussi est Américain. En fait, j’étais là avant lui, mais il a obtenu la citoyenneté avant moi ! Alors il me le ressort régulièrement, ‘Quand est-ce que tu penses devenir Américaine?’ Tout le monde m’encourageait beaucoup. »
« Le jour où je suis allée passer l’entretien, nous étions tous tellement excités. Je suis vraiment contente de l’avoir fait. »
Inverary a dit qu’elle comptait exercer son droit de vote et même de servir en tant que juré. Auparavant, elle avait l’expérience frustrante de ne pas être en mesure de faire les mêmes choses que les autres membres de sa famille.
« En particulier quand je voyais des gens sortir dehors pour aller voter et que je ne pouvais pas le faire, j’espérais vraiment pouvoir y aller. Chaque fois que nous revenions de Jamaïque, je me retrouvais séparée de tout le monde [dans une file d’attente différente]. Cela n’était pas un sentiment agréable. Je me suis dit : ‘La prochaine fois que je reviens de Jamaïque, je compte devenir une citoyenne américaine.’ »
Comme les autres participants à la cérémonie, Inverary est parfaitement consciente des privilèges et opportunités qui viennent avec la nationalité américaine. Elle compte bien avoir un impact significatif positif, s’assurer que ses cinq enfants vivent agréablement et reçoivent une bonne éducation dans le “pays des opportunités.”
« Je suis fière d’être Américaine, parce que l’Amérique est un pays puissant. Tout le reste du monde dépend de l’aide des États-Unis. Et si je pouvais aider de n’importe quelle façon, je serais heureuse et joyeuse de le faire. Je suis fière de faire partie de quelque chose d’aussi grand. »
Jamais seule à New York
À chaque fois qu’Oriana Sanchez quitte New York, ne plus sentir le melting-pot de personnes et de cultures autour d’elle lui manque. « Être dans une ville comme celle-ci vous fait vous sentir moins seul, parce que l’on sait qu’ici nous ne sommes pas les seuls à être à part. Chacun ici vient d’un endroit différent. »
Elle ne s’est pas toujours sentie ainsi. Quand Sanchez est d’abord venue aux États-Unis à l’âge de 13 ans, elle se perdait souvent dans le métro, où à l’école lorsqu’elle cherchait la salle de cours suivante. C’était un début de nouvelle vie, difficile dans cet endroit si peu familier.
Mais elle a maintenant adopté son nouveau pays. C’est ici qu’elle a entendu parler pour la première fois du concept de justice sociale, découvert la disparité des races dans la société américaine, et aider à la réalisation de plaidoyers pour les nouveaux immigrants.
« Ce sont des choses que je n’ai jamais vu et dont je n’avais pas entendu parlé [en Colombie], » raconte Sanchez.
Désormais, la véritable maison de Sanchez est l’Amérique. Elle s’en est rendu compte pour la première fois quand elle était de passage en Colombie, en 2012. « Je me sentais comme si je ne faisais plus partie de cet endroit, » a-t-elle dit. « Je pense que faire l’aller-retour entre ici et là-bas m’a vraiment ouvert les yeux ».
Sanchez est fière de la diversité de son pays : « c’est faire partie d’une structure au sein de laquelle s’entrelace le monde entier. C’est tellement grand de faire partie de cela».
Article original : New Americans on Why They Love America
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