MOYEN-ORIENT

Les Palestiniens quittant Gaza n’auraient pas le droit de revenir, suivant le plan de Donald Trump

On ignore encore où ira la population de Gaza et comment elle sera convaincue de partir, dans le cadre de ce plan de reconstruction
février 11, 2025 7:00, Last Updated: février 11, 2025 7:02
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Le président américain Donald Trump a déclaré que les Palestiniens qui partiraient de la bande de Gaza dans le cadre de son projet de reconstruction de cette région déchirée par la guerre n’auraient pas le droit d’y revenir.

Dans une entrevue accordée à Bret Baier, animateur de Fox News, le 9 février, il a abordé plusieurs sujets, dont sa proposition récente selon laquelle les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza. Le président a déclaré qu’environ 1,9 million d’habitants de la bande de Gaza seraient relogés dans des communautés voisines.

« Nous construirons de belles communautés, des communautés sécuritaires – peut-être cinq, six, peut-être deux. Mais nous construirons des communautés sécuritaires un peu à l’écart de leur emplacement actuel, où se trouve tout ce danger », a déclaré Donald Trump.

« Entre-temps, je serai propriétaire. Pensez-y comme un développement immobilier pour l’avenir. »

M. Baier a ensuite demandé à Donald Trump si les résidents actuels de Gaza auraient le droit de revenir une fois la reconstruction du territoire achevée.

« Non, parce qu’ils auront de bien meilleurs logements, bien meilleurs », a-t-il répondu. « En d’autres termes, je parle de construire un endroit permanent pour eux, car, s’ils doivent y retourner maintenant, il faudra des années avant de pouvoir le faire – ce n’est pas habitable. »

La bande de Gaza est le théâtre de violents combats depuis plus de 15 mois. Les forces israéliennes mènent des opérations aériennes et terrestres à grande échelle pour éliminer le groupe terroriste Hamas et retrouver les otages qu’il détient depuis le 7 octobre 2023.

Au cours des dernières semaines, Donald Trump a présenté plusieurs versions de sa proposition d’après-guerre pour la bande de Gaza.

Le 25 janvier, lors d’une conférence de presse, il a déclaré : « Nous nettoyons tout cela. Nous disons : ‘Vous savez, c’est fini’. »

Lors d’une conférence de presse tenue à la Maison-Blanche le 4 février, en compagnie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Donald Trump a proposé que les États-Unis prennent le contrôle de cette région déchirée par la guerre. À l’époque, le président a suggéré d’ouvrir la bande de Gaza, une fois qu’elle aurait été reconstruite, aux habitants du monde entier, y compris aux Palestiniens.

Le 6 février, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a révélé que les forces israéliennes avaient entamé les préparatifs pour un déplacement en masse des résidents actuels de la bande de Gaza.

On ignore toujours dans quelles conditions la population actuelle de Gaza pourrait être déplacée et où elle pourrait aller. Epoch Times a tenté de joindre la Maison-Blanche pour obtenir des éclaircissements sur ce point, mais n’a pas obtenu de réponse au moment de publication.

La population civile de Gaza pourrait être incitée à quitter le territoire et à renoncer à toute garantie de retour dans le cadre du plan de Trump. Elle pourrait également être contrainte de partir par la force ou par l’aggravation de ses conditions de vie.

Le retrait forcé d’une population civile d’un territoire sous occupation militaire illégale ou la coercition pourrait constituer une infraction au droit international actuellement en vigueur.

Au cours d’une conversation avec M. Baier le 9 février, Donald Trump a déclaré qu’il pourrait forcer l’Égypte ou la Jordanie à accueillir la population actuelle de Gaza.

« Je pourrais passer un accord avec la Jordanie, je pense. Je pourrais passer un accord avec l’Égypte. Vous savez, nous leur donnons des milliards et des milliards de dollars par an », a déclaré Donald Trump.

L’Égypte, la Jordanie et les autres pays arabes voisins d’Israël ont déjà rejeté l’idée de déloger la population actuelle de Gaza dans le cadre d’un futur plan de reconstruction. Au contraire, ils ont plutôt insisté, dans une déclaration commune du 1er février, pour que la reconstruction de la bande de Gaza soit effectuée dès que possible, « d’une manière qui garantisse que les Palestiniens restent sur leur terre ».

Les récents affrontements dans la bande de Gaza ne sont qu’un épisode sanglant d’un conflit entre les Israéliens et les Palestiniens qui dure depuis des décennies. La communauté internationale est largement favorable à une solution à deux États, dans laquelle Israéliens et Palestiniens disposent chacun d’un État souverain et indépendant. Toutefois, un accord final reste difficile à atteindre.

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