La décision de Joe Biden de se retirer de la course à la présidence, un mois seulement avant la Convention du parti démocrate, a suscité de nombreuses interrogations quant au prochain candidat du parti.
Cette décision du président Biden présente une ressemblance frappante avec les événements survenus en 1968, lorsque le président Lyndon Johnson a déclaré à la fin du mois de mars qu’il ne se représenterait pas aux élections.
Son vice-président, Hubert Humphrey, avait reçu suffisamment de soutien parmi les délégués pour obtenir son investiture lors de la Convention du parti qui s’est tenue en août 1968 à Chicago.
Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers la vice-présidente Kamala Harris, qui a obtenu le soutien du président pour être la candidate.
« Je pense que de nombreuses discussions auront lieu au cours des prochaines 48 heures sur l’identité du candidat potentiel et que certains noms seront évoqués », a déclaré à Epoch Times David Carlucci, stratège démocrate et ancien sénateur de l’État de New York.
« Mais je pense que tout candidat sérieux reconnaîtra qu’il sera difficile de battre Kamala Harris lors de cette Convention et qu’il pourrait essayer de se positionner pour le poste de vice-président. »
Parmi ces noms figurent le gouverneur de Californie Gavin Newsom, le gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer, le sénateur Mark Kelly (Parti démocrate – Arizona), le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro, le gouverneur du Maryland Wes Moore, le secrétaire aux Transports Pete Buttigieg, le gouverneur de l’Illinois J.B. Pritzker, l’ancienne Première dame Michelle Obama et le gouverneur du Kentucky Andy Beshear.
M. Newsom et M. Shapiro ont publiquement soutenu Mme Harris pour qu’elle prenne la tête de l’équipe présidentielle du parti en novembre.
« Cette bataille se joue actuellement pour le milieu, pour les quelques pourcent de personnes qui sont encore indécises », a déclaré M. Carlucci. « Je pense que la présence de Kamala Harris leur donne l’occasion de dynamiser un nouveau groupe de personnes et d’obtenir les quelques votes supplémentaires dont nous avons besoin dans ces États clés pour remporter les élections. »
Selon Christopher Bruce, stratège politique démocrate, les deux prochaines semaines seront extrêmement « imprévisibles » car rien de tel ne s’est produit depuis 1968.
« Les Démocrates doivent s’inspirer des Républicains et s’unir », a-t-il déclaré.
« Ce n’est plus le grand public, ni même les démocrates en général, qui vont élire leurs candidats, mais les délégués », a souligné M. Bruce.
Le candidat doit obtenir la majorité des quelque 4000 délégués présents à Chicago. Maintenant que le président Biden s’est retiré de la course, les délégués ne sont plus tenus de voter pour lui.
« Cela signifie que la Convention est ouverte. Même s’il soutient Kamala Harris, ces délégués peuvent voter pour qui ils veulent », a précisé M. Carlucci.
« S’il y a plusieurs candidats et que l’un d’entre eux n’obtient pas la majorité des voix au premier tour, le processus se poursuivra au second tour », a-t-il précisé.
Si tel est le cas, ce serait la première fois depuis 1952 que la Convention du parti procéderait à un second tour de scrutin pour désigner son candidat.
« Je ne prédis pas une bataille. Je pense que les Démocrates se rallieront à Kamala », a assuré M. Carlucci.
M. Bruce est d’accord et précise que si Mme Harris n’est pas retenue, « il y aura beaucoup de mécontents parmi la communauté Noire ».
La campagne Biden-Harris a récemment révélé qu’elle disposait de plus de 91 millions de dollars de fonds, qui ne peuvent être utilisés que pour soutenir Mme Harris.
Si cette situation n’est pas très préoccupante pour le parti, elle pourrait néanmoins constituer un défi pour d’autres candidats.
« Biden-Harris est une entité juridique différente », a indiqué M. Bruce, qui est également avocat. « Il est tout à fait possible de contourner le problème. Mais je pense que ce ne sera pas facile. »
Jacob Burg a contribué à la rédaction de cet article.
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