Selon le responsable d’une organisation à but non lucratif qui fournit des renseignements aux Nations unies, le groupe terroriste des talibans mène une chasse à l’homme très organisée, de porte à porte, pour retrouver des personnes figurant sur sa liste noire.
« Ils disposent de listes d’individus et, dès les premières heures de leur arrivée à Kaboul, ils ont commencé à rechercher d’anciens employés du gouvernement, en particulier des services de renseignement et des unités des forces spéciales », a déclaré jeudi à la BBC Christian Nellemann, directeur du Centre norvégien d’analyses mondiales.
Le Centre norvégien d’analyses globales RHIPTO est un organisme à but non lucratif qui effectue des analyses, des évaluations, des formations et d’autres formes de soutien pour les Nations unies.
Christian Nellemann a affirmé que les talibans disposent d’un « système de renseignement très avancé » alors qu’ils se déplacent dans les principales villes afghanes, y compris la capitale, Kaboul.
Cela pourrait entraîner non seulement des exécutions massives, mais aussi la révélation des nombreux réseaux de renseignements que l’Occident a fournis à l’Afghanistan.
« Cela pourrait donc compromettre gravement un certain nombre de nos services de renseignement en Occident », a ajouté M. Nellemann.
Dans une déclaration publiée jeudi, la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 s’est également déclarée « profondément préoccupée par les rapports faisant état de violentes représailles dans certaines régions d’Afghanistan ».
Cette allégation est contraire aux récentes déclarations des talibans. Ils ont annoncé ce mardi une « amnistie complète » aux Afghans.
« L’Émirat islamique d’Afghanistan, en toute dignité et honnêteté, a annoncé une amnistie complète pour tout l’Afghanistan, en particulier pour ceux qui étaient dans l’opposition ou qui ont soutenu les occupants pendant des années et récemment », a déclaré Enamullah Samangani, membre de la commission culturelle des talibans, à la télévision publique afghane.
Plus tard dans la journée, lors de la première conférence de presse officielle des talibans, le porte-parole Zabihullah Mujahid a garanti la sécurité des Afghans, y compris ceux qui travaillaient avec les États-Unis et les forces alliées.
« Nous pardonnerons tous ceux qui sont devenus maîtres contre le djihad, et ce pardon spécial est nécessaire pour ne pas recommencer la guerre, laisser la guerre se répéter et les éléments de la guerre persister », a déclaré Zabihullah Mujahid.
« Nous assurons la sécurité de tous ceux qui ont travaillé avec les États-Unis et les forces alliées, que ce soit comme interprètes ou dans tout autre domaine dans lequel ils ont travaillé avec eux », a ajouté M. Mujahid.
Source : The Epoch Times en anglais
Lors du point de presse de jeudi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ned Price, a reconnu avoir vu un rapport similaire.
« Nous savons qu’au moins une ONG – j’ai vu un rapport qu’au moins une ONG a rédigé à ce sujet. Je ne suis simplement pas en mesure de confirmer ces informations », a déclaré M. Price. « Chaque fois que nous voyons un élément comme celui-ci, nous le prenons extraordinairement au sérieux et nous faisons tout ce que nous pouvons pour en assurer le suivi. »
La plupart des combattants afghans ne pourront probablement pas obtenir de visas spécifiques pour immigrer, mais « il existe d’autres voies permettant de garantir leur sécurité », a ajouté M. Price, sans fournir de détails.
Environ 2 000 personnes ont été évacuées par avion de l’aéroport afghan tenu par les États-Unis au cours des dernières 24 heures, ont indiqué des responsables militaires américains à la presse jeudi à Washington.
Parmi eux, on compte près de 300 Américains. La plupart des passagers non américains sont des Afghans qui ont obtenu des visas spéciaux de migrants et sont en route vers des bases militaires aux États-Unis, a déclaré John Kirby, porte-parole du Pentagone.
Zachary Stieber a contribué à la rédaction de cet article.
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