Après la perquisition entreprise par le FBI dans la résidence de Donald Trump, les spéculations vont bon train sur les motivations du département de la justice (DOJ). Cette perquisition avait‑elle pour but d’empêcher Donald Trump de se représenter en 2024 ? S’agissait‑il de récupérer des documents et des preuves en lien avec la Commission du 6 janvier ? Ces motifs ont sans doute été pris en considération, mais d’autres raison bien différentes, et assurément plus importantes, sont en jeu.
À priori, la descente du FBI a surtout été motivée par des inquiétudes quant à des informations relatives au Russiagate contenues dans les documents.
Le FBI craint sans doute que certaines de ces informations soient présentées au public, notamment dans le cadre de la plainte déposée par Donald Trump en vertu de la Loi RICO [Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act : Loi sur les organisations influencées par le racket et la corruption, ndt].
Trump a déposé sa plainte contre Hillary Clinton, le Comité national démocrate (DNC), d’anciens responsables du FBI tels que l’ancien directeur James Comey, l’ancien directeur adjoint Andrew McCabe, l’ancien agent Peter Strzok et l’ancienne avocate du FBI Lisa Page. Plus tard, sa plainte RICO a été modifiée et de nouveaux accusés ont été ajoutés.
À mesure que l’affaire évolue et que nous en savons plus, cette hypothèse est toujours plus crédible et convaincante. La portée extrêmement vague du mandat de perquisition renforce cette théorie. Et d’autres arguments viennent l’étayer.
Un article paru le 17 août dans Newsweek contient les déclarations intéressantes de deux sources de la communauté du renseignement.
Selon la première source, « les agents sont entrés dans la résidence de Donald Trump en affirmant qu’ils cherchaient à récupérer tous les documents gouvernementaux… mais leur véritable cible était cette réserve secrète ». Il est question du local qui renfermait les documents accumulés par Donald Trump. Des documents « que le DOJ redoutait constituant une arme potentielle aux mains Trump ».
D’après la seconde source, le FBI a déclaré avoir « collecté tout ce qui appartenait légitimement au gouvernement américain ». Mais ce que les agents fédéraux recherchaient vraiment était « ces documents que Donald Trump avait amassés depuis le début de son mandat ».
Les deux sources notent que les « documents recherchés traitent de diverses questions du renseignement qui ne manquent pas d’intérêt » pour l’ancien président – « notamment des documents qui, selon Donald Trump, le disculperaient de toute accusation de collusion russe en 2016 ou de toute autre accusation liée aux élections ».
En d’autres termes, ces documents prouvaient ce qu’était vraiment le Russiagate : une supercherie. Une imposture montée de toutes pièces par certains responsables des plus hautes institutions – y compris, mais sans s’y limiter, le FBI et le DOJ.
On prête généralement peu d’attention, voire aucune, aux révélations émanant des sources de la communauté du renseignement. Mais celles‑ci corroborent l’idée que le Russiagate est l’enjeu central. Les actions de Trump et ces documents représentent une menace très directe pour un certain nombre d’organes fédéraux.
La descente du FBI à Mar‑a‑Lago le 8 août n’est donc pas surprenante. Le procès RICO intenté par Donald Trump en mars 2022 présente l’énorme risque que ces documents soient rendus publics au moment des audiences [fixées au 8 mai 2023].
Le 19 janvier 2021, alors président, Donald Trump a déclassifié « tout un dossier de documents concernant l’enquête menée par le FBI sur l’affaire Crossfire Hurricane ». Il a cependant accepté certaines « expurgations proposées par le FBI afin que quelques éléments restent classifiés ».
De son côté, Donald Trump annonçait à l’époque : « Sur mes instructions, le procureur général a procédé à un examen approprié pour s’assurer que les documents fournis dans le dossier puissent être divulgués par la Maison Blanche conformément à la loi en vigueur. » En d’autres termes, non seulement le DOJ était au courant, mais il a aussi examiné tous ces fameux documents en passe d’être rendu publics.
Comme nous le savons, finalement le département de la Justice dirigé par le procureur général Merrick Garland n’a « pas déclassifié une seule page ».
Avance rapide jusqu’à la mi‑janvier 2022. Le 7 février, la National Archives and Records Administration (NARA) a annoncé avoir organisé le transport de 15 boîtes quelques semaines auparavant. Toutes contenaient des documents présidentiels venant de Mar‑a‑Lago. Cette opération survenait « à la suite de discussions tenues avec les représentants du président Trump en 2021 ». Donald Trump déclarait alors que ces discussions s’étaient déroulées dans la « collaboration et le respect ». Il ajoutait que c’était un « grand honneur » de travailler avec les archives nationales.
Les représentants de Donald Trump avaient fait savoir à l’administration qu’ils continueraient à remonter d’autres dossiers présidentiels. Mais peu après, le 14 février, la NARA affirmait dans un communiqué : « Certains des registres présidentiels de Donald Trump reçus par la National Archives and Records Administration comprenaient des documents papier déchirés par l’ancien président Trump. »
Dès le lendemain, le 15 février 2022, les sénateurs Grassley (Parti républicain‑Iowa) et Ron Johnson (Parti républicain‑Wisconsin) ont envoyé une lettre au procureur Garland pour lui rappeler que jusque‑là le DOJ refusait de se conformer à l’ordre de déclassification émis par Trump en janvier 2021.
La lettre expliquait : « Le département de la Justice n’a pas seulement omis de déclassifier ne serait‑ce qu’une seule page, mais surtout il n’a pas identifié pour le Congrès les documents qu’il savait avec certitude être concernés par l’ordre de déclassification. »
Et d’insister. Le DOJ devait « identifier les documents faisant l’objet de l’ordre de déclassification et, deuxièmement, présenter ces documents au Congrès et au peuple américain sans expurgations abusives ».
Trois jours plus tard l’archiviste de la NARA, David Ferriero, envoyait une lettre à la Commission de surveillance et de réforme de la Chambre des représentants (un comité politisé). Dans la lettre ce dernier indiquait : « La NARA a identifié des éléments portant la mention ‘informations classées de sécurité nationale’ dans les boîtes. » Pourtant, en tant que président, Donald Trump détenait l’autorité ultime pour déterminer si les documents étaient classifiés.
La lettre du sénateur Grassley avait été envoyée à peine trois jours plus tôt.
Une semaine plus tard, la Commission de surveillance et de réforme exigeait que « la NARA remette des informations supplémentaires, notamment un inventaire des boîtes récupérées à Mar‑a‑Lago et des informations sur tout document classifié, ainsi que des documents de l’administration Trump relatifs à la destruction des dossiers par l’ancien président. »
En parallèle de toutes ces manœuvres, Donald Trump préparait son recours RICO initial.
Le 24 mars, Donald Trump a officiellement déposé sa plainte RICO. Elle stipule que « les défendeurs ont malicieusement conspiré pour créer un faux narratif » selon lequel Donald Trump était « de connivence avec une souveraineté étrangère hostile », à savoir la Russie. L’action en justice engagée par Donald Trump stipule que « les actions entreprises dans le cadre de leur projet – falsification de preuves, tromperie des forces de l’ordre et accès abusif à des sources de données hautement sensibles – sont si scandaleuses, subversives et séditieuses que même les événements du Watergate ne sont rien en comparaison. »
Au cours des deux mois suivants, les choses sont restées relativement calmes. Puis, le 31 mai, le sénateur Grassley a envoyé la première d’une série de plusieurs lettres au directeur du FBI, M. Wray, et au procureur général Garland du DOJ.
Le sénateur y a formulé une allégation très sérieuse. Il a dénoncé Timothy Thibault, l’assistant de l’agent spécial en charge du Washington Field Office.
« Alors qu’il occupait un rôle très sensible qui incluait le pouvoir de décider des affaires de corruptions publiques qui nécessitaient des enquêtes », ce dernier a violé les réglementations fédérales et piétiné les règles du département conçues pour empêcher les préjugés politiques d’interférer dans les affaires du FBI.
Selon le sénateur Grassley, les actions de M. Thibault ont nui « à la fois au FBI et au DOJ, au minimum elles ont donné l’impression d’une application inégale de la loi ».
Le 3 juin, trois jours seulement après l’envoi de cette lettre, des agents du FBI débarquaient à Mar‑a‑Lago pour inspecter les documents détenus par Donald Trump.
Selon les rapports, Jay Bratt, le plus haut responsable du contre‑espionnage à la division de la sécurité nationale du DOJ, « a personnellement inspecté l’e lieu de stockage tout en interagissant avec Donald Trump et un de ses avocats ». Donald Trump aurait « autorisé les trois agents du FBI accompagnés de M. Bratt à ouvrir des boîtes dans la salle de stockage pour les examiner ».
Les agents du FBI sont repartis avec certains documents. M. Bratt a également demandé « que la sécurité du bâtiment soit renforcée et a insisté pour voir les images enregistrées par les caméras de surveillance. » Un avocat de Donald Trump a répondu à ces demandes.
Cette perquisition du 3 juin a son importance. Elle prouve que le DOJ et le FBI savaient déjà ce qu’ils allaient saisir lors de la descente du 8 août. Elle prouve également que les fuites largement évoquées par les grands médias, selon lesquelles il existe des preuves que Donald Trump a compromis la sécurité nationale, sont totalement fausses.
En effet, si le FBI savait que Donald Trump cachait des documents classifiés qui l’incriminaient, il les aurait récupérés dès le 3 juin.
Le FBI aurait pu, au minimum, corroborer ces fameuses fuites après sa visite. Mais il n’en a rien fait. Au lieu de cela, plusieurs mois se sont écoulés, puis le DOJ et le FBI ont initié la descente de Mar‑a‑Lago.
Entre la première visite du 3 juin et la seconde au 8 août, beaucoup d’événements importants ont eu lieu.
Tout d’abord un premier événement le 21 juin 2022. À cette date, Donald Trump a modifié sa plainte RICO contre Hillary Clinton. Il y a ajouté un grand nombre de personnes liées au Comité national démocrate (DNC) impliquées dans la supercherie du Russiagate.
Le nouveau recours, de 193 pages, était beaucoup plus robuste et détaillé que la plainte RICO initiale du 24 mars. Le même jour, Kash Patel annonçait sur un podcast qu’il devenait officiellement le représentant de Donald Trump auprès des archives nationales. L’ancien chef d’État‑major de l’administration Trump, œuvrait avec diligence pour que les documents déclassifiés soient publiés.
Kash Patel a annoncé qu’il avait l’intention « d’identifier chaque document bloqué à la déclassification ». Il a précisé qu’il « commencerait à diffuser ces informations dès la semaine suivante ».
Le jour d’après, le 22 juin, le juge Bruce Reinhart se récusait soudainement du procès opposant Trump à Clinton. Il ne présiderait pas le procès.
Ensuite, 44 jours après ce retrait inattendu, ce même juge Reinhart signait personnellement le mandat de perquisition de Mar‑a‑Lago.
Le 14 juillet, un autre événement des plus révélateurs a eu lieu. Dans une motion présentée par Juan Gonzalez, le procureur des États‑Unis pour le district sud de la Floride, il a été demandé « qu’on substitue la partie défendante par les États‑Unis ». En d’autres termes, le DOJ voulait « se substituer comme partie défendante à James Comey, Andrew McCabe, Peter Strzok, Lisa Page et Kevin Clinesmith ».
Selon la motion, les réclamations RICO de Donald Trump étaient « fondées sur la conduite de ces anciens employés du FBI dans le cadre de leur emploi au gouvernement ». De ce fait, les États‑Unis étaient « le seul et unique défendeur pour ces réclamations ».
Si la substitution était acceptée, la motion déclarait que, « la Cour n’avait pas la compétence d’attribution pour attaquer les États‑Unis ».
En bref, le DOJ manœuvrait pour obtenir l’invalidation du procès de Donald Trump, une stratégie qui finalement a partiellement réussi.
Le 22 juillet, le juge de première instance Donald Middlebrooks a accepté la motion de substitution, remplaçant Comey, McCabe, Strzok, Page et Clinesmith par les États‑Unis comme défendeur.
Le juge Middlebrook l’a fait au nom de la Loi Westfall, qui « accorde aux employés fédéraux une immunité absolue contre les réclamations délictuelles de droit commun découlant d’actes qu’ils entreprennent dans le cadre de leurs fonctions officielles ».
Mais il a rejeté l’annulation du procès en expliquant que Trump était dans son droit « en mettant en doute le fait que ces employés agissaient dans le cadre de leur emploi lors de leurs agissements contestables ».
Le DOJ s’est donc imposé avec succès dans le procès RICO de Donald Trump. Il apporte avec lui tout le poids juridique et la puissance de feu détenus par le gouvernement américain. Il convient de noter que les informations précédemment déclassifiées par Donald Trump sont directement liées à ce procès. Et le DOJ, qui a bloqué leur publication, est maintenant officiellement dans la position légale de se battre contre leur publication au tribunal.
Face aux manœuvres du DOJ, le 18 juillet, le sénateur Grassley a envoyé une deuxième lettre au chef du FBI Wray et au procureur général Garland.
Le sénateur a fait valoir que les allégations d’un certain nombre de « lanceurs d’alerte hautement crédibles » entraînaient « des remises en question fondamentales quant au fait que le département de la justice et le FBI remplissent correctement leur mission conjointe d’application de la loi : avec impartialité, sans fraude, abus ou flagrante incompétence administrative ».
Une semaine plus tard, le 25 juillet, le sénateur a publié un communiqué contenant toutes ses lettres. Il a signalé que les éléments reçus par lui « concernent des préoccupations relatives à la réception et à l’utilisation par le FBI d’informations incriminant Hunter Biden ». D’autres concernent « des preuves (sur Hunter Biden) reçues par le FBI présentées de manière fallacieuse comme de la désinformation ».
Et d’ajouter : « Si ces allégations s’avèrent exactes et pertinentes, le département de la Justice et le FBI sont (et ont été) des institutions corrompues jusqu’à la moelle ».
Peu après, le 4 août, Donald Trump s’est opposé à la décision du juge Middlebrook de substituer les États‑Unis (autrement dit le DOJ) à Comey, McCabe, Strzok, Page et Clinesmith.
Donald Trump s’est également opposé à la requête déposée précédemment par Hillary Clinton visant à rejeter l’intégralité de la plainte RICO. Cette plainte a été déposée contre elle, le DNC mais aussi beaucoup d’autres. Des noms familiers, tels que les avocats Marc Elias et Michael Sussmann, le représentant Adam Schiff (Parti démocrate‑Californie), l’ancien journaliste Glenn Simpson, l’ancien fonctionnaire du DOJ Bruce Ohr et sa femme, Nellie Ohr, etc.
Le jour suivant, le 5 août, le juge Reinhart signait le mandat de perquisition qui permettrait au FBI de fouiller Mar‑a‑Lago. Le procureur général Garland a déclaré plus tard lors d’une conférence de presse qu’il avait « personnellement approuvé la décision de solliciter un mandat de perquisition ».
La propriété de Donald Trump à Mar‑a‑Lago a été perquisitionnée trois jours plus tard, le 8 août.
Nous savons que le mandat de perquisition n’était pas « ciblé » contrairement aux déclarations du procureur général Garland. En réalité, il était des plus vagues et incluait tous les dossiers présidentiels sur l’ensemble de son mandat.
Il convient de ne jamais oublier que le DOJ savait parfaitement ce qu’il cherchait car il avait pris connaissance des documents que Donald Trump avait ordonné de déclassifier. D’autre part, il avait déjà fait une première visite et mis la main sur certains documents le 3 juin.
Si le DOJ disposait de preuves de crimes spécifiques, il n’aurait pas utilisé un mandat aussi vague. Il s’agissait d’une expédition à la recherche de certains documents bien précis en lien avec le Russiagate. Et ce, au moment même ou le DOJ justifiait son rôle de défendeur dans le procès RICO.
Le 17 août, le sénateur Grassley a envoyé une nouvelle lettre au directeur du FBI Wray et au procureur Garland en écrivant sans ménagement : « Une contamination politique à chercher dans les racines profondes s’est propagée aux activités d’enquête portant sur l’ancien président Trump et Hunter Biden. »
À ce jour, le FBI n’a jamais répondu au sénateur Grassley et n’a en aucun cas identifié les documents déclassifiés par l’ancien président.
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