Les espions au service de Pékin semblent avoir le vent en poupe.
Un voleur de technologie chinois a été arrêté en Californie le 6 février. Il aurait copié des milliers de fichiers informatiques de son ancien employeur – une société de défense américaine spécialisée dans le suivi des missiles – au cours des trois ans suivant l’obtention de la nationalité américaine.
Le même jour, on apprenait que des cyberespions chinois s’étaient infiltrés dans le réseau de défense des Pays-Bas. Les services de renseignement néerlandais ont indiqué dans un rapport que « cet incident n’est pas isolé, mais s’inscrit dans une tendance plus large d’espionnage politique chinois à l’encontre des Pays-Bas et de leurs alliés ». Les Pays-Bas ont déjà dénoncé la Chine pour son espionnage industriel à l’encontre d’universités et d’entreprises néerlandaises, notamment en vue d’acquérir des technologies spatiales et de lithographie des semi-conducteurs.
Le Canada est l’un des pays où l’espionnage du régime chinois est le plus répandu. Les médias internationaux commencent enfin à s’inquiéter de cette situation. The Economist a fait état d’allégations d’ingérence électorale ayant permis à plusieurs libéraux, dont le Premier ministre Justin Trudeau, d’accéder au pouvoir. Cette ingérence aurait fait échouer les campagnes électorales de conservateurs, dont l’ancien député Michael Chong, qui a dénoncé les violations des droits de l’homme commises à l’encontre des Ouïghours.
Le 7 février, de nouvelles accusations ont été portées à l’encontre d’un espion chinois qui travaillait pour une entreprise canadienne spécialisée dans l’eau et qui effectuait des recherches sur les matériaux des batteries. Selon la police canadienne, le ressortissant chinois « a donné des informations sur l’entreprise publique [canadienne] à une université chinoise et à des centres de recherche chinois, il a publié des articles scientifiques et a déposé des brevets avec eux plutôt qu’avec l’entreprise publique ». Cameron Ortis, qui serait un espion chinois, travaillait pour la police canadienne et, selon un agent de police, « prévoyait de communiquer des informations protégées » à au moins un fonctionnaire chinois. Le 7 février, il a été condamné à 14 ans de prison pour avoir transmis des secrets d’État.
À Taïwan, où l’on estimait à 5000 le nombre d’espions chinois en 2017, les cas d’application de loi dans les affaires d’espionnage ont augmenté, selon un article paru le 1er février dans The Guardian. La question de savoir si cela est attribuable à une meilleure application de la loi ou à un plus grand nombre d’espions. Toutefois, si l’on se fie à l’augmentation générale des activités d’espionnage du régime chinois, c’est plutôt la seconde hypothèse qui est la bonne. Parmi les personnes condamnées ou accusées d’espionnage à Taïwan figurent certains hauts responsables militaires et politiques taïwanais, des agents responsables de la protection du président, ainsi que des minorités ethniques de Chine recrutées par Pékin pour espionner d’autres membres de leur groupe ethnique. Il s’agit notamment de Mongols et de Tibétains.
Ces dernières années, j’ai personnellement entendu des histoires d’Ouïghours recrutés dans d’autres pays pour s’espionner les uns les autres et, au Royaume-Uni, de fonctionnaires d’ambassade chinoise espionnant et intimidant des résidents tibétains.
Le 7 février, un rapport a fait état de tensions entre la Chine et l’Inde concernant le projet de la marine chinoise d’envoyer un navire espion aux Maldives, l’arrière-cour de New Delhi. Les experts affirment que le navire mènera des activités d’espionnage océanographique essentielles à la guerre sous-marine. Il pourrait s’agir de cartographie des fonds marins, de suivi des vagues de surface et de subsurface, des courants et des marées, ainsi que de tentatives de détection des signaux sonores des navires adverses.
La Chine a ouvert une nouvelle station en Antarctique qui, selon les experts, sera probablement utilisée pour collecter des données navales, des données télémétriques sur les fusées et des renseignements d’origine électromagnétique (SIGINT) sur les pays voisins, en particulier la Nouvelle-Zélande et l’Australie où se trouvent d’importantes installations spatiales. Bien que l’Antarctique ne soit pas censé être utilisé à des fins militaires en vertu de l’accord signé par la Chine en 1961, il est presque certain que les cinq bases chinoises qui s’y trouvent sont utilisées exactement à cette fin. La nouvelle base comprendra une station satellite au sol dotée de capacités militaires à double usage.
Les espions qui travaillent pour la Chine sont de toutes les races et de toutes les ethnies, comme le montre clairement ce qui précède. Il sera juste d’accorder une attention particulière à la protection des données des ressortissants chinois et de toute personne, quelle que soit son origine ethnique, qui a des liens étroits avec la Chine, surtout si elle a des membres de famille ou des investissements en Chine. Il s’agit aussi bien de scientifiques et d’étudiants de nationalité chinoise que de PDG de nationalité occidentale en tête des sociétés – telles qu’Apple – dont les ventes et la fabrication se font en grande partie en Chine.
Les autorités des pays occidentaux ne devraient pas s’enfermer dans le « politiquement correct » ni dans une fausse équivalence entre tous leurs citoyens d’origine chinoise, mais pouvoir faire une distinction entre ceux qui n’œuvrent pas pour le compte de Pékin et les autres – surtout les ressortissants chinois et les entreprises chinoises qui sont légalement tenus par leur régime de coopérer lorsque ses agences de renseignement leur demandent de le faire.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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