EUROPE

L’Europe doit dépenser 250 milliards d’euros par an pour se défendre sans l’aide des États-Unis

L'étude de Bruegel et Kiel a montré que les dépenses de défense des membres de l'Union européenne devaient passer de 2 % actuellement à environ 4 % du PIB
février 24, 2025 10:36, Last Updated: février 24, 2025 14:45
By

L’Union européenne (UE) devrait dépenser environ 250 milliards d’euros par an pour se défendre contre la Russie sans le soutien des États-Unis, selon une étude publiée le 21 février.

Les auteurs de l’étude, issus du groupe de réflexion Bruegel en Belgique et de l’Institut Kiel pour l’économie mondiale en Allemagne, estiment qu’il faudrait dépenser l’équivalent de 1,5 % du PIB de l’UE pour mobiliser 300.000 soldats supplémentaires.

L’étude indique que l’UE aurait besoin de 50 brigades supplémentaires, de 1400 chars, de 2000 véhicules de combat d’infanterie et de 700 pièces d’artillerie pour empêcher une percée rapide de la Russie dans les pays baltes.

« Cela représente une puissance de combat supérieure à celle dont disposent actuellement les forces terrestres françaises, allemandes, italiennes et britanniques réunies », selon l’étude. L’Europe devrait également produire environ 2000 drones à longue portée chaque année.

L’étude précise que « le leadership et l’engagement de l’Allemagne seront déterminants ».

« L’Allemagne devrait augmenter ses dépenses de défense nationale de 80 milliards d’euros à 140 milliards d’euros, soit environ 3,5 % du PIB, pour être complétée par un financement conjoint de l’UE », indique l’étude.

Les auteurs proposent que les dépenses de défense des pays membres de l’UE passent de 2 % actuellement à 3,5 % ou 4 % du PIB. La moitié de cette somme pourrait être financée par une dette européenne commune et utilisée pour des achats conjoints.

Guntram Wolff, co-auteur de l’étude, a déclaré dans un communiqué : « En termes économiques, c’est gérable. […] C’est bien moins que ce qui a dû être mobilisé pour surmonter la crise Covid, par exemple. »

L’étude révèle que Moscou a considérablement augmenté ses capacités militaires depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.

L’étude indique que la Russie a déployé 700.000 soldats en Ukraine en 2024 et qu’elle a augmenté de manière significative sa production de chars et de véhicules blindés.

Le président Donald Trump a exhorté les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à dépenser davantage pour la défense.

« Je vais également demander à tous les pays de l’OTAN de porter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB, ce qui aurait dû être le cas il y a des années – elles n’étaient que de 2 % et la plupart des pays ne payaient pas jusqu’à ce que j’arrive, j’ai insisté pour qu’ils payent, et ils l’ont fait », a-t-il déclaré à un auditoire du Forum économique mondial (WEF) par liaison vidéo, le 23 janvier.

En début de semaine, le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, a donné à tous les membres de l’OTAN une date limite fixée au mois de juin pour atteindre l’objectif des dépenses de défense de 2 %.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, s’est exprimé lors du WEF le mois dernier : « Si l’Ukraine perd, pour rétablir la dissuasion du reste de l’OTAN, il faudra payer un prix beaucoup plus élevé que celui que nous envisageons actuellement en termes d’augmentation de nos dépenses et de notre production industrielle. Il ne s’agira pas de milliards supplémentaires, mais de milliers de milliards supplémentaires. »

En 2014, les membres de l’OTAN se sont fixé pour objectif de consacrer au moins 2 % de leur PIB à leur armée d’ici à 2024. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a accru la pression sur les dépenses de l’alliance.

Selon les estimations provisoires de l’OTAN pour 2024, publiées en juin de l’année dernière, 23 des 31 membres de l’OTAN avaient atteint l’objectif de 2 %.

Le 14 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a approuvé l’assouplissement des règles fiscales pour permettre aux pays de l’UE de dépenser davantage pour la défense.

Elle a déclaré que l’Europe était en conflit avec la Russie, un État « voyou », au sujet de l’Ukraine et qu’une « approche audacieuse » était nécessaire.

Le mois dernier, Tim Ripley, analyste de la défense et auteur de Little Green Men : The Inside Story of Russia’s New Military Power (Les Petits Hommes verts : L’histoire inédite de la nouvelle puissance militaire russe), a déclaré à Epoch Times que les fortes augmentations des dépenses de défense seront impopulaires dans la plupart des pays européens car elles ne peuvent être financées que par des augmentations d’impôts, des coupes dans les services ou de nouveaux emprunts.

« Si vous empruntez l’argent, les taux d’intérêt quadrupleront pour tout le monde », a-t-il déclaré. « Tout le monde paiera donc de cette manière, ou bien vous augmenterez les impôts pour payer. C’est donc une mesure extrêmement impopulaire à prendre dans toute l’Europe. »

Avec Reuters

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER