Nadir, un lycéen de 19 ans, est décédé quelques heures après avoir fait un malaise cardiaque en pleine épreuve du baccalauréat, au lycée Gaston Berger de Lille. Le drame s’est produit ce mardi 21 mars.
Le décès de cet élève a provoqué l’émoi bien au-delà de Lille. Certains camarades, présents dans la salle au moment où le jeune homme a fait son malaise cardiaque, dénoncent un manque de réactivité dans la prise en charge de la victime. Conduit au CHU de Lille, il y est décédé dans la soirée. Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a annoncé ce jeudi l’ouverture d’une enquête administrative de l’Inspection générale. Une enquête judiciaire a également été ouverte par la procureure de Lille pour « recherche des causes de la mort ».
Souffrant de graves problèmes cardiaques, les médecins de son pays l’avaient condamné
D’origine algérienne, Nadir est arrivé en France alors qu’il n’avait que 3 ans. En raison d’une grave cardiopathie, il était suivi par des spécialistes du CHU de Lille. Grâce à l’association Les amis de Nadir, qui est ensuite devenue Un enfant, ma bataille, le garçon a pu être soigné. Pourtant, le jeune homme est décédé ce mardi.
« C’est avec énormément de peine que nous vous annonçons le décès de notre petit Nadir », a écrit l’association Un enfant, ma bataille sur son compte Facebook ce mercredi 22 mars. Nadir était « le premier enfant » dont l’association s’est occupée 16 ans plus tôt. « Les autorités médicales de son pays l’avaient condamné en raison de graves problèmes cardiaques. Il a été opéré en France et guéri. Aujourd’hui il est parti rejoindre les étoiles à 19 ans qu’il a fêtés il y a quelques jours », a-t-elle ajouté.
Messaouda Bouguernine, la présidente de l’association, se rappelle de Nadir comme d’un enfant « adorable ». Il affichait « toujours le sourire », précise-t-elle à France 3 Hauts-de-France, « ça me fait mal au cœur ». Son père, Tidjani Bekaddour-Benatia, a également confié que le jour de son décès, le lycéen avait révisé toute la matinée, jusqu’à 14 heures. « Juste avant de partir, il m’a dit : «papa, les épreuves sont un peu dures mais je l’aurai ce baccalauréat». Il voulait toujours me faire plaisir », confie-t-il à nos confrères.
«Éclaircir les conditions de sa prise en charge avant l’arrivée des secours»
Ce jeudi, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, dont les conclusions sont attendues d’ici un mois, le but étant « d’éclaircir les conditions de sa prise en charge avant l’arrivée des secours ». En effet, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Un élève témoin des faits a révélé dans les colonnes de La Voix du Nord que Nadir, alors en plein malaise cardiaque, avait été laissé seul gisant au sol durant 20 minutes, sans que personne n’ait l’autorisation de l’aider. C’est une élève qui a pris la décision de le mettre PLS, les huit adultes surveillant la salle n’ayant pas bougé, selon ce témoin.
En parallèle, une enquête judiciaire a également été ouverte par la procureure de Lille, Carole Etienne, pour « recherche des causes de la mort » de cet élève, a indiqué le Parquet à 20 Minutes. Cette enquête devrait permettre de savoir si le lycéen a succombé en raison d’éventuelles lacunes dans sa prise en charge.
Selon le rectorat, une CPE est intervenue immédiatement après avoir été alertée. Elle a aussitôt contacté les secours. Les obsèques de Nadir devraient se dérouler en Algérie.
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