L’enquête, menée par la brigade de recherche d’Arcachon (Gironde), a conduit à l’interpellation d’un ancien salarié d’Enedis âgé de 59 ans. Celui-ci trafiquait les compteurs Linky de ses « clients », contre rétribution. Enedis a comptabilisé un manque à gagner de près de 1,2 million d’euros.
L’ex-salarié d’Enedis, qui a depuis été placé sous contrôle judiciaire et sera jugé le 15 mai prochain, aurait trafiqué au moins 374 compteurs Linky en intervenant auprès d’abonnés peu scrupuleux – particuliers ou entreprises – désireux de faire baisser leur facture d’électricité. Ces fraudes ont été commises entre 2019 et février 2025, comme le relate France 3 Nouvelle-Aquitaine.
Une perte de plus d’un million d’euros pour Enedis
Pour chaque intervention illégale, le technicien posait un câble (ou « shunt » dérivant) sous le compteur, ce qui entraînait une chute de la consommation d’électricité d’environ 80 %. Pour chaque opération il demandait la somme de 800 euros. Ses méfaits lui auraient permis d’accumuler près de 300.000 euros de « rémunérations occultes ».
Le fraudeur a été déféré devant le parquet de Bordeaux le 13 février dernier, après avoir été placé en garde à vue le 7 puis le 12 février. Il a reconnu sa responsabilité dans cette affaire. De son côté, Enedis estime que le préjudice subit s’élève à 1.176.772 euros, le parquet soulignant qu’il s’agit pour le moment de « la plus importante affaire de fraude aux compteurs Linky ».
Il y a plusieurs mois, après avoir constaté d’importantes baisses d’électricité chez nombre de ses abonnés résidant dans le département de la Gironde, Enedis avait déposé plusieurs plaintes auprès de la gendarmerie de ce département. Le fournisseur d’électricité avait constaté « de nombreuses pertes non techniques liées à la modification de compteurs Linky, installés chez des particuliers et dans des entreprises ou commerces », relate France 3.
Il risque 7 ans de prison et 750.000 euros d’amende
« On a très vite compris que ça prenait une ampleur assez importante », a expliqué au micro de TF1 le capitaine Nicolas Coudre, de la Compagnie de gendarmerie d’Arcachon. Il a ajouté : « Le gros du travail a été de recenser tous les faits qui ont été commis, parce qu’il a fallu identifier toutes les victimes, avec un gros travail d’Enedis également. » L’enquête, qui a duré plusieurs mois, a ainsi permis d’identifier le suspect.
Le quinquagénaire, qui n’était pas connu des services de police et de justice, risque une peine de prison de sept ans ainsi que 750.000 euros d’amende, précisent nos confrères. Dans un communiqué, le procureur de la République n’a pas tari d’éloge envers la gendarmerie de la Gironde, dont le travail d’investigation a notamment permis « de procéder aux saisies patrimoniales conséquentes ». En effet, plus de 70.000 euros ont été saisis sur les comptes du fraudeur, de même qu’une maison d’habitation d’une valeur de 730.000 euros et un appartement d’une valeur de 90.000 euros, sans compter une voiture de marque BMW et un camping-car.
Les usagers s’exposent à 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende
Quant aux particuliers et aux entreprises ayant fait appel à cet escroc, ils s’exposent eux aussi à des sanctions. « C’est un acte grave. Un usager peut encourir une peine de trois ans d’emprisonnement ainsi qu’une amende allant jusqu’à 45.000 euros », a expliqué à TF1 maître Anne-Sophie Hiltzer, avocate au barreau de Paris. Dans le meilleur des cas, ils devront rembourser le manque à gagner d’Enedis et régler l’intervention des techniciens pour remettre le compteur en état de marche normal.
Dans un communiqué, Enedis a qualifié cette « fraude au compteur électrique » de « vol d’électricité ». « C’est dangereux et c’est illégal », a-t-il mentionné, car cela peut entraîner des risques d’incendie, d’électrocution et d’électrisation, comme le souligne encore le quotidien francilien. Le média précise que dans cette affaire, Enedis a manifesté sa volonté de « se constituer partie civile d’ici à l’audience, afin de faire valoir son préjudice ».
Enedis fait face à un grand nombre de fraudes depuis l’installation du compteur Linky. Près de 100.000 d’entre eux auraient été trafiqués en France depuis 2022, selon nos confrères, soit un préjudice s’élevant à 250 millions d’euros. Pour lutter contre ce fléau, des agents Enedis ont été formés et une campagne de contrôle et de régularisation a été lancée dans plusieurs régions.
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