Après l’invasion russe de l’Ukraine et deux années de tractations, la Suède est officiellement devenue jeudi le 32e membre de l’Otan, mettant ainsi fin à deux siècles de neutralité puis de non-alignement militaire du pays scandinave. La Suède y gagne la sécurité mais fournit à l’Otan un atout stratégique majeur.
« M. le Premier ministre, bienvenue à l’Otan, la plus puissante alliance militaire que le monde ait jamais vue », a lancé au Premier ministre suédois Ulf Kristersson, présent dans l’assistance, le Président américain Joe Biden dans son discours sur l’état de l’Union, jeudi soir devant le Congrès américain. Cette étape marque « une victoire pour la liberté », a déclaré lors de cette cérémonie à Washington le Premier ministre suédois.
« Un jour historique »
« C’est un jour historique », a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Après 200 ans de non-alignement, la Suède bénéficie désormais de la protection de l’article 5, la garantie totale pour la liberté et la sécurité » de ses membres, a-t-il ajouté.
Un intérêt stratégique pour l’Alliance
Pour Antony Blinken, « il n’y a pas de meilleur exemple qu’aujourd’hui pour démontrer la débâcle stratégique qu’est devenue pour la Russie son invasion de l’Ukraine » décidée par le Président Vladimir Poutine. Helsinki et Stockholm avaient annoncé en même temps leur candidature pour rejoindre l’Otan en 2022, en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais tous les États riverains de la mer Baltique, à l’exception de la Russie, sont membres de l’Alliance atlantique. L’adhésion de la Suède revêt ainsi un intérêt stratégique pour l’Alliance qui contrôle ainsi la mer Baltique. Mais elle procure également à l’Otant une ouverture vers le Grand Nord avec l’arrivée de la Finlande et la Suède. L’Otan possède « un accès vers le Grand Nord, la mer de Barents et la mer Blanche. La Russie n’y est plus seule maîtresse et risque de voir passer des navires alliés à proximité de ses bases », indique Amélie Zima, chercheuse à l’IRSEM, dans le Point.
Bien que neutre jusqu’alors, la Suède compte néanmoins une armée performante, un autre avantage indéniable pour l’Otan.
Une population guère enthousiaste
La Finlande et la Suède, bien que proches militairement des États-Unis de par leur appartenance à l’Union européenne, ont historiquement préféré se tenir à l’écart de l’Alliance, formée lors de la Guerre froide face à l’Union soviétique. Si la Suède contribue aux forces internationales de maintien de la paix, elle n’a plus connu de guerre depuis un conflit avec la Norvège en 1814.
Selon un sondage de la radio SR diffusé vendredi, une majorité de Suédois estime que leur pays a fait de « trop de sacrifices » pour devenir membre de l’Otan, tout en admettant que la sécurité de la Suède s’est renforcée avec cette adhésion.
Elle s’est accompagnée d’un net durcissement du discours de ses dirigeants, le commandant en chef des forces armées suédoises, Micael Byden, déclarant en janvier que ses compatriotes « devaient se préparer mentalement à la guerre ». Outre sa candidature à l’Otan, la Suède a signé en décembre un accord autorisant les États-Unis à avoir accès à 17 bases militaires sur son sol.
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