Dans un monde en tension qui ne cesse de se refermer, la dernière édition des Automnales met l’accent sur l’ouverture aux autres et souligne combien le regard des artistes est essentiel dans la construction de la tolérance.
« L’édition 2016 des Photaumnales de Beauvais traitera, par la photographie, du sentiment le plus essentiel structurant les rapports humains, l’amour. Vaste sujet que celui de l’éros, sans doute, la définition même de l’amour faisant l’objet de multiples approches, de multiples évaluations. Loin de restreindre le champ ouvert par la question amoureuse, Love Stories, cependant, le démultiplie volontiers. Sans s’interdire les représentations traditionnelles, qu’inspirent notamment les thèmes de la passion et du lien majeur entre deux êtres, l’exposition est aussi l’occasion de se confronter à des images rendant compte de formes d’amour moins convenues, et moins souvent mises en forme photographiquement : de l’animal, des dieux, de soi, des proches, de la famille, sur un mode divers, réaliste ou engageant un principe de photographie mise en scène. Il résulte de ce florilège élargi du dispositif amoureux une somme de figures montrant toute la prodigalité de l’amour, liant intime mais tout autant lien social », dit Paul Arden le commissaire invité du festival.
Photos et vidéos
Janet Biggs est connue pour ses vidéos, photographies et performances et son exploration des extrêmes géographiques comme physiques. L’artiste se plaît à montrer des êtres solitaires évoluant dans des environnements hors du commun, jusqu’aux limites du possible : une motarde éprise de vitesse, un explorateur de l’Arctique, une femme mineur de charbon, un expert en spéléologie glaciaire, mettant en évidence leur quête existentielle propre. Le travail de Janet Biggs a fait l’objet d’expositions muséales aux États-Unis et en France (MAC Lyon). Aux États-Unis, le Tampa Museum of Art (2011), le Blaffer Art Museum (2015) et le SCAD Museum of Art (2016) lui ont consacré des expositions personnelles.
De même que l’amour nous nourrit, nous exalte, les histoires d’amour dont rendent compte les différentes parties de LOVE STORIES sont nourrissantes et exaltantes.
Mat Collishaw est par excellence l’artiste du sublime. Virtuose de la beauté, tout en portant un regard critique sur la réalité du monde et sur la « corruption » (terme qui lui est cher) humaine, sur notre goût jamais assouvi pour les images et notre « passion de la victime », il instille dans toutes ses oeuvres un frisson baudelairien. Érudit de l’histoire de l’art, Collishaw emprunte des inspirations et des techniques à cette histoire qu’il n’a de cesse de revisiter : l’artiste prend et manipule les images pour nous faire rêver, tel un maître de l’illusion. Les oeuvres de Collishaw se trouvent dans les collections de la Tate à Londres et du Centre Pompidou à Paris.
Pour Love Stories, Mat Collishaw s’inspire de Georges de La Tour, peintre lorrain du XVIIe siècle, et nous offre deux « Single Nights » dans lesquelles il redonne, par la magie de l’esthétique, une nouvelle existence, heureuse pour un instant, à de jeunes mères célibataires des quartiers défavorisés de Londres. Leur bébé dans le giron, elles rayonnent, à la lumière des bougies, à la manière caravagesque, en un clair-obscur somptueux.
Mounir Fatmi, artiste engagé, produit aussi bien des installations que des vidéos, des dessins, des peintures et de nombreuses sériés photographiques. Entre deux cultures, celle de l’Orient et celle de l’Occident, il porte un regard critique sur l’histoire croisée qui en découle. Son oeuvre s’articule autour des questionnements concernant les pouvoirs, les autorités, la religion, la politique, l’histoire comme fondements de notre société actuelle. Ses oeuvres ont été exposées au Centre Georges Pompidou à Paris, au musée de Brooklyn à New York, au Mori Art Museum à Tokyo, au musée d’Art Moderne à Moscou, au Victoria & Albert Museum à Londres. Pour Love Stories, Mounir Fatmi présente quatre photographies de la série « Casablanca Circles », des images du plus long baiser de l’histoire du cinéma, images qui évoquent l’amour dans un contexte politique et personnel particulier, complexe, rendant impossible l’amour. Ce qui aura inspiré Fatmi, plus encore que le célébrissime baiser entre Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, c’est l’approche qu’en a faite le scientifique Frederick Soddy, qui revisita le théorème de Descartes sur la manière dont les cercles et les sphères peuvent se toucher et les tangentes qui en résultent. Comme une science du désir.
Lauren Fleishman est une photographe professionnelle américaine. Sa carrière commence quand son premier travail est publié dans le New York Times Magazine. Si la relation au corps est centrale dans son travail – corps de modèles, corps d’enfants obèses aux États-Unis, corps de sportifs en chaise roulante, corps d’amoureux – elle est souvent un prétexte pour raconter notre société. Lauren Fleishman est une contributrice régulière du Magazine du Monde, du New York Times et de Time Magazine.
Pour Love Stories, sont présentées des photos de la série « The Lovers », objet de sa première publication éponyme de 2015. Il s’agit d’une série de photographies de couples ayant partagé leur vie pendant plus de cinquante ans.
Le regard de Lauren Fleishman transforme des photographies de reportage en portraits intimistes, touchants, qui parlent de l’effet de la durée sur la relation interpersonnelle.
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