Le président Emmanuel Macron a insisté sur l’importance de la présence militaire de la France à Djibouti pour le développement de sa stratégie dans la région indo-pacifique, samedi lors d’une rencontre avec son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.
« Cette présence à Djibouti, bien sûr, elle est également orientée vers l’océan Indien et l’Indo-Pacifique, et notre stratégie indo-pacifique réaffirmée, consolidée depuis le printemps 2018, ne pourrait se faire sans les forces françaises de Djibouti », a déclaré Emmanuel Macron lors de cette visite au cours de laquelle il s’est également rendu auprès des troupes françaises à l’occasion des fêtes de fin d’année.
À l’heure où la France a été contrainte de retirer ses troupes de plusieurs pays africains, en particulier au Sahel, le président français a souligné la singularité de Djibouti.
« Le besoin de sécurité »
« Nous avons voulu faire évoluer notre modèle là où, dans de nombreux pays, nous avions des bases historiques posées. Nous avons voulu le repenser », a-t-il déclaré. « Djibouti ne participe pas de cette manœuvre d’ensemble parce que, depuis des décennies, la nature même de notre base ici, de nos opérations, est profondément différente », a-t-il ajouté, en insistant sur « le besoin en matière de sécurité » de Djibouti tout autant que sur les ambitions de la France en Indo-Pacifique.
Cette région recouvre une vaste zone d’Asie et d’Océanie comprenant les grandes puissances émergentes comme l’Inde ou la Chine. Elle concentre environ 60% du PIB mondial et la France y est présente grâce à ses départements ou territoires d’outre-mer, comme la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Mayotte ou l’île de la Réunion.
Un « point de projection » pour des « missions » en Afrique
Devant les troupes françaises, avec lesquelles il avait partagé vendredi un dîner de Noël, Emmanuel Macron avait affirmé que la base française de Djibouti allait se « réinventer » comme « point de projection » pour des « missions » en Afrique.
La France a déjà été contrainte d’évacuer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023 après l’arrivée au pouvoir de juntes militaires. Un premier contingent de 120 soldats français a aussi quitté vendredi le Tchad, qui a formulé une demande similaire le 29 novembre, tout comme le Sénégal.
Ismaïl Omar Guelleh a de son côté rappelé « la relation privilégiée » avec la France, caractérisée par le renouvellement en juillet dernier du partenariat de défense. Il s’est également félicité de la signature samedi de deux accords portant sur la construction d’un nouvel aéroport à Djibouti et sur le développement d’une agence spatiale.
Les deux présidents ont évoqué plusieurs questions régionales, Emmanuel Macron soulignant « l’importance de la mise en œuvre d’un processus de dialogue pour mettre un terme au terrible conflit au Soudan », ravagé par une guerre opposant l’armée à des paramilitaires.
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