Alors que les homicides commis par la police ont diminué suite aux manifestations de Black Lives Matter (BLM), une étude récente révèle que le nombre de meurtres a bondi, la police étant devenue « moins proactive » en raison des inquiétudes liées à la perception du public et aux poursuites judiciaires.
L’étude du 14 septembre a analysé deux grandes vagues de manifestations BLM : celles ayant suivi la mort de Michael Brown, de 2014 à 2015, et celles concernant la mort de George Floyd, de 2020 à 2021.
Michael Brown, un jeune noir de 18 ans, a été abattu par un policier blanc à Ferguson, dans le Missouri, en 2014. George Floyd, 46 ans, est décédé après qu’un policier blanc se soit agenouillé sur son cou, lors d’une arrestation à Minneapolis en 2020. L’étude a analysé l’évolution des actions policières sur une période de cinq ans entre les deux vagues de protestation.
« Les résultats de l’étude suggèrent que les manifestations de BLM ont conduit les services de police à se retirer des interactions avec le public et à utiliser des caméras corporelles, entraînant une augmentation de la criminalité et une diminution des homicides par des policiers », a écrit l’auteur de l’étude, Travis Campbell.
L’étude a révélé une augmentation de 14 % des services de police s’équipant de caméras corporelles au cours de la période de cinq ans.
« Plutôt que de se concentrer sur l’amélioration de la qualité des preuves ou la réduction de la responsabilité du service, ils ont fait état d’objectifs tels que la diminution du recours à la force et l’amélioration de la perception de la communauté », indique le rapport.
« L’effet combiné du retrait de la police et de l’adoption généralisée de caméras corporelles a conduit à une réduction de 10 % à 15 % de la force létale entre la fin de 2014 et 2019, ce qui a permis d’éviter environ 200 homicides commis par des policiers. »
Moins d’action policière
Alors que les homicides commis par la police diminué, les meurtres ont augmenté. Au cours des cinq années de l’étude, les meurtres signalés ont augmenté d’environ 11,5 %, ce qui représente plus de 3000 meurtres supplémentaires, selon l’étude.
En outre, les arrestations pour atteintes aux biens ont chuté d’environ 12 %, et le taux d’élucidation des atteintes aux biens – le nombre d’affaires résolues par les forces de l’ordre – a connu une « forte baisse » de 8 %.
« Ces statistiques ne sont pas seulement alarmantes, elles sont aussi la preuve irréfutable d’une diminution substantielle de l’activité policière », écrit M. Campbell.
L’étude cite un « nombre croissant de recherches » indiquant que, suite aux manifestations de BLM qui ont attiré l’attention du public sur les homicides commis par des policiers, ces derniers sont devenus « moins proactifs ». Les policiers ont commencé à se retirer de l’application de la loi et d’autres pratiques visant à assurer la sécurité publique, car ils craignaient les critiques ou les poursuites judiciaires, et le moral a considérablement décliné.
« À mesure que l’aversion pour le système de justice pénale augmente et que la volonté de coopérer avec les forces de l’ordre diminue, certains ont recours à la violence pour résoudre les conflits, ce qui pourrait expliquer l’augmentation du nombre d’homicides à la suite de certaines manifestations », peut-on lire dans le rapport.
La pression exercée sur les forces de l’ordre était évidente début septembre, lorsque la police de New York (NYPD) a accepté, dans le cadre d’un procès pour usage excessif de la force contre les manifestants de George Floyd, de revoir sa façon de répondre aux manifestants.
L’accord de règlement exige que la police de New York déploie moins d’agents dans la plupart des manifestations publiques et utilise un système à quatre niveaux pour déterminer la réponse appropriée de la police, en mettant l’accent sur la désescalade de la situation.
L’accord comprend également l’interdiction de la pratique de la « nasse » (ou « kettling »), qui consiste pour les policiers à encercler et à confiner un groupe de personnes en vue de les arrêter. L’accord prévoit également la création d’un comité de collaboration qui évaluera la manière dont la police de New York réagit aux manifestations durant les trois prochaines années.
Moral de la police et réduction des budgets
L’étude a montré que les manifestations de BLM déclenchées suite à la mort de M. Floyd ont entraîné une baisse de la sympathie à l’égard de la police et une augmentation du soutien à la réforme de la police, en particulier dans les « régions de gauche » du pays.
« En conséquence, le moral de la police s’est dégradé, entraînant une augmentation de 279 % des démissions volontaires parmi les policiers », indique l’étude.
Les manifestations contre la mort de George Floyd ont également poussé à la réduction des budgets des services de police dans tout le pays, en accusant les agents de brutalité.
Dans une interview accordée à Epoch Times début janvier, Dave Smith, policier chevronné et formateur en matière de maintien de l’ordre, a déclaré que la suppression des fonds avait conduit à la destruction du moral des policiers.
Betsy Smith, policière à la retraite et épouse de M. Smith, a souligné que les services de police ont été confrontés à « deux ans et demi de diabolisation » et que nombre d’entre eux sont « à court de personnel ».
À Tucson, en Arizona, les effectifs de la police ont chuté à un niveau jamais atteint depuis le milieu des années 70, a indiqué Mme Smith, tandis qu’une opération de recrutement à Phoenix n’a attiré que 35 personnes au lieu des 1000 candidats habituels, a-t-elle ajouté.
Les attaques contre les policiers se sont également multipliées. Selon le FBI, au moins un policier a été tué tous les six jours en moyenne en 2022, ce qui en fait la troisième année la plus dangereuse pour les forces de l’ordre depuis vingt ans.
Entre-temps, le FBI a refusé de classer BLM comme une menace terroriste, malgré les incidents violents déclenchés par les participants lors des manifestations de George Floyd.
Pas de suivi auprès des manifestants violents
Lors d’une audition sur la lutte contre le terrorisme organisée par la Chambre des représentants le 29 septembre 2021, la députée Nancy Mace (Parti républicain – Caroline du Sud) a demandé à Timothy Langan, directeur adjoint de la division antiterroriste du FBI, comment l’agence traitait les groupes tels que BLM et Antifa, un groupe d’extrême gauche.
M. Langan a répondu que le FBI ne les classait pas dans la catégorie des groupes « terroristes nationaux ». BLM et Antifa sont plutôt considérés comme des « mouvements ». Aucun de ces groupes n’est classé parmi les organisations « anti-autorité» ou « anti-gouvernementales ».
Dans une interview accordée à Breitbart à l’époque, Mme Mace a qualifié cette révélation de « scandaleuse ».
« [Le FBI] disait à toute l’Amérique qu’il ne surveillait pas les actes de violence commis par ces groupes violents. [C’est] stupéfiant, et plus loin dans cette enquête, le FBI m’a dit qu’il y avait environ 75 dossiers ouverts de catégories ‘anti-gouvernementales’ », a-t-elle déclaré.
« Nous avons tous été témoins la violence de ces deux dernières années dans les villes du pays, littéralement Antifa et Black Lives Matter incendiant des rues, détruisant les entreprises, détruisant les moyens de subsistance des gens, tirant les gens hors de leurs voitures et les battant en plein jour, et nous ne surveillons pas Antifa parce que – citation – ‘c’est un mouvement’ ».
Michael Clements a contribué à cet article.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.