Lundi 12 août, dans les quartiers Nord de Marseille, deux jeunes filles ont frappé, griffé et mordu une jeune médecin de 35 ans. Cette dernière avait simplement refusé de leur donner une ordonnance, qu’elles réclamaient pour une personne absente du rendez-vous.
Pas sûr que la victime revienne travailler au cabinet médical de la Viste, dans le 15e arrondissement de Marseille après cet incident. Lundi 12 août à 18h30, heure de fermeture, une jeune médecin de 35 ans reçoit deux jeunes filles. Les patientes souhaitent une ordonnance pour une tierce personne, absente du rendez-vous. Face au refus de la médecin, la situation s’envenime. Les jeunes filles insistent et deviennent menaçantes.
Le médecin appelle une première fois la police, celle-ci décline, pas convaincue de l’urgence. Les deux jeunes femmes continuent d’insister et comptent bien obtenir ce pour quoi elles sont venues. Quand le médecin prend une nouvelle fois son téléphone pour appeler le 17, la violence éclate.
« La grande, âgée de 24-25 ans, lui arrache les cheveux, elle lui bloque la tête entre les jambes, la tabasse, la mord, elle appelle la petite jeune de 14 ans, et elles se sont mises à la frapper toutes les deux », a témoigné auprès de France 3 Saïd Ouichou, médecin dans les quartiers Nord et collègue de la victime. « Elles se sont acharnées sur elle. Elles lui ont tiré les cheveux. Elle a des hématomes, des griffures, une trace ronde de morsure sur la peau », a ajouté le docteur Saïd Ouichou sur CNews.
« Les gens bien vont payer le prix »
La jeune femme, qui a porté plainte ce jeudi au commissariat, est encore sous le choc. Elle a reçu quatre jours d’ITT. « Moi j’ai porté plainte plusieurs fois, et ça toujours été classé sans suite. Est-ce que ma collègue va rester ? Si elle part pour des raisons de sécurité, pas sûr que je reste également. Ce sont les gens bien qui vont payer le prix, ils vont se retrouver sans médecin », affirme le docteur au micro de RMC ce vendredi.
Présent dans les quartiers Nord depuis plus de 15 ans, le Dr Ouichou, a souvent subi l’agressivité de certains patients durant cette période. « Au début, c’était une fois par mois, et après, c’était quasiment tous les jours », raconte le praticien à France 3. Las de cette violence gratuite, il a déménagé il y a deux ans dans cette maison médicale, sécurisée, équipée de vidéosurveillance.
Mais en deux ans, de toutes les personnes à qui il a demandé de venir travailler avec lui, sa collègue est la seule à avoir accepté. « Personne ne veut s’installer dans les quartiers Nord, note-t-il, ils viennent, ils font un remplacement et ils partent s’installer ailleurs. »
Le médecin s’inquiète pour la population qui fait inévitablement les frais de ces comportements. « Dans les quartiers Nord, il n’y a pas de spécialistes ou très peu, et demain, il n’y aura plus de médecins, plus de soignants ». Un rassemblement citoyen est prévu ce jeudi 22 août, à 18h, devant le cabinet médical, pour sensibiliser les autorités.
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