ARTS & CULTURE

Messagers sacrés : 10 instruments de musique qui nous rapprochent du divin

avril 15, 2022 13:59, Last Updated: avril 15, 2022 13:59
By

Traditionnellement, la musique est considérée comme une célébration du divin, et les instruments de musique comme les messagers – les outils sacrés – relayant la parole divine.

Quelle que soit l’ethnie, la race ou la région du monde à laquelle nous appartenons, tout le monde semble comprendre les sentiments que communique le langage universel de la musique. Par exemple, dans la Chine ancestrale – bien avant l’arrivée au pouvoir du régime communiste – les savants et les sages utilisaient la musique pour orienter les émotions des gens dans une direction positive et élever leur caractère moral, les rapprochant ainsi du Seigneur Créateur.

Il est intéressant de savoir que le caractère traditionnel chinois pour le bonheur (樂, ) est similaire au caractère pour la musique (樂, Yuè). De plus, selon la pensée chinoise antique, la musique et la médecine ont un lien intégral. La musique apaisante était reconnue pour ses propriétés curatives depuis le début de la civilisation chinoise, le caractère (藥, Yào) pour « médecine » est dérivé du mot musique, avec le radical (艹, Cǎo) pour « herbe » au-dessus.

Depuis un passé lointain, les êtres humains ont utilisé divers instruments de musique, qu’ils soient simples ou sophistiqués, dans une myriade de contextes sociaux et culturels. Ils jouent aussi le rôle sacré de relier les gens aux royaumes célestes lorsqu’ils sont joués avec un cœur pieux et dévoué. Cela fait de la musique non seulement une forme d’art, mais aussi une voie vers la spiritualité et une façon de découvrir et d’adorer Dieu.

Voici quelques-uns des instruments de musique anciens à travers le monde et leur lien spirituel.

1. Le bloc du temple

(Verock/Shutterstock)
Un bloc du temple, ou poisson en bois (Gil Toms/Shutterstock)

Le bloc du temple ou muyu (木魚, poisson en bois) en chinois, est un instrument de percussion traditionnel chinois souvent utilisé lors des cérémonies religieuses bouddhistes. À l’origine, les blocs du temple étaient fabriqués en forme de poisson avec la bouche ouverte, symbolisant la vigilance d’un poisson et rappelant aux gens d’être attentifs et éveillés. De nos jours, ils sont également créés sous la forme d’une série de blocs de forme rectangulaire qui sont placés en hauteur ; un maillet en bois est utilisé pour frapper les blocs afin de créer différentes tonalités.

Cet instrument est souvent joué en concert avec des clochettes à mains – deux cloches identiques attachées par une corde – et d’un bol à carillon métallique appelé Ching ; ces trois instruments, en harmonie, créent une atmosphère si sacrée qu’ils semblent transporter l’auditeur dans un temple bouddhiste éloigné.

2. La trompette

Une trompette en céramique (300 apr. J.-C.), collection du musée Larco Lima, Pérou (Lyndsayruell/CC BY-SA 3.0)
(stockphoto-graf/Shutterstock)

Connue pour sa présence musicale importante, la trompette est non seulement l’un des plus anciens instruments connus au monde, mais elle est également citée plusieurs fois dans la Bible. Le livre de l’Apocalypse mentionne sept trompettes, où le son des six premières trompettes signifie le pouvoir de la repentance pour l’humanité ; la septième trompette signale l’arrivée du Seigneur Créateur et son règne éternel sur le monde humain.

Des trompettes de différentes sortes ont été utilisées dans les guerres comme instruments de signalisation. On pense que les anciennes trompettes faites de défenses et de cornes d’animaux sont les précurseurs des trompettes modernes.

3. La cloche

Une cloche en bronze du 13e siècle av. J.-C. Dynastie Shang, Chine (Gary Todd/CC0 1.0)
Un tambour buk (à gauche) et une cloche du temple au pavillon Panjonggak du temple Jikjisa, en Corée du Sud (Stock for you/Shutterstock)

Dans les cultures traditionnelles, le son de bon augure produit par le son d’une cloche, petite ou grande, signale le début et la fin d’un événement important.

Dans les cultures orientales et occidentales, les cloches ont une signification sacrée et, lorsqu’elles sont frappées, leurs sons relient les gens au divin. Dans la tradition bouddhiste, le son des grandes cloches représente la voix de Bouddha, l’éveillé. Dans certaines religions asiatiques, on dit que les énergies négatives sont évacuées au simple son des cloches du temple.

4. L’erhu

(Duc M/Shutterstock)

Avec plus de 4000 ans d’histoire, l’erhu ou « violon chinois » (二胡, violon à deux cordes) est un instrument de musique qui occupe une place importante dans la musique chinoise. On en joue avec la partie supérieure du manche tournée vers le haut, c’est-à-dire vers les cieux. Sa musique évoque des sentiments de bienveillance dans le cœur du musicien et des auditeurs.

Bien qu’il ne possède que deux cordes, cet instrument d’apparence modeste, mais expressif, transmet un large éventail d’émotions et peut imiter des sons, du gazouillis d’un oiseau au hennissement d’un cheval. Il peut être joué individuellement, au sein d’un orchestre ou accompagné par des chanteurs.

5. La lyre

Vase de la Grèce antique avec une muse jouant d’une sorte de lyre (440-430 av. J.-C.). (Domaine public)
(James Steidl/Shutterstock)

Une forme ancienne de lyre est mentionnée dans l’Ancien Testament comme l’instrument de musique de David, qui aidait le roi Saül grâce à l’effet thérapeutique et apaisant de sa musique.

L’instrument est représenté à de nombreuses reprises dans l’art grec ancien. Selon la légende, c’est Hermès, le messager de Dieu, qui aurait inventé la première lyre en utilisant une carapace de tortue et un roseau, et l’aurait échangée avec le roi Apollon, le dieu de la musique, lorsque ce dernier était furieux contre lui pour lui avoir volé du bétail dans son troupeau sacré.

6. Le tambour buk

Des moines battant le tambour buk au Temple de la Réflexion sur une mer calme, Corée du Sud. (joonghijung/CC BY 2.0)
Un tambour buk traditionnel coréen. (wunchana/Shutterstock)

Les tambours buk sont utilisés dans la musique culturelle coréenne depuis des temps très anciens, remontant à l’époque des Trois Royaumes de Corée (57 av. J.-C. à 668 apr. J.-C.). Les deux côtés des tambours buk sont traditionnellement peints du symbole du yin et du yang, tandis que le corps du fût en bois est coloré de dessins vibrants de dragons célestes.

Il existe plusieurs types de tambours buk qui étaient utilisés dans la musique de la cour coréenne et dans la musique populaire. Les tambours sont joués soit avec une baguette en bois sur un côté, soit en battant le côté gauche avec la main gauche nue et le côté droit avec une baguette.

7. Le shakuhachi

(Denzenuch/Shutterstock)
Shakuhachi, la flûte traditionnelle japonaise en bambou. (Domaine public)

Le shakuhachi est une flûte à bec traditionnelle japonaise, généralement fabriquée avec la racine du bambou. Utilisée à l’origine à des fins méditatives, la musique du shakuhachi était liée à l’éveil spirituel personnel plutôt qu’à des représentations publiques. Cependant, aujourd’hui, on en joue lors de concerts musicaux.

Selon le Tai Hei Shakuhachi, cet instrument de musique traditionnel est capable de produire « plusieurs sons de la nature », allant de la douce pluie d’été à la brise d’automne soufflant en rafales dans les forêts de bambous, en passant par le cri strident d’un canard sauvage et le ruissellement printanier précoce alimentant un lac de montagne tranquille.

8. Le shankha

Coquille de conque ou shankha (Sanjeev Kumar Sanju/Shutterstock)
Un shankha sculpté du nord-est de l’Inde, 11e-12e siècle (Jean-Pierre Dalbéra/CC BY 2.0)

Un instrument à vent fabriqué avec une conque, le shankha joue un rôle très important dans les cérémonies religieuses indiennes. Dans la culture indienne, le shankha symbolise la puissance des dieux et le triomphe du bien sur le mal.

On croit que le son de bon augure créé par le souffle du shankha peut détruire le mal et le péché. D’apparence modeste, le shankha était un instrument clé utilisé autrefois dans l’Inde ancienne comme trompette de guerre.

9. L’oud

(Metropolitan Museum of Art/CC0 1.0)

L’oud est un instrument arabe de premier plan qui contribue à préserver les traditions anciennes. Il s’agit d’un instrument à cordes sans frettes, au manche court et au corps en forme de poire. Il a joué un rôle important dans la culture arabe et apparaît dans plusieurs études historiques.

Selon Nazih Ghadban, un professeur libanais à la retraite qui fabrique l’instrument manuellement, ses origines remontent à 5000 ans. « L’oud a toujours existé, il est témoin de tous les événements ; les hauts et les bas de la culture arabe et c’est pourquoi il est mentionné dans plusieurs livres historiques », a révélé M. Ghadban à Epoch Times dans une interview.

10. Le mridangam

Le mridangam, tambour traditionnel indien (krugloff/Shutterstock)

Le mridangam (« corps d’argile » en sanskrit) est un tambour à double face qui se joue avec les doigts et les deux paumes de la main. Dans certaines régions de l’Inde, il est aussi considéré comme un instrument divin.

À l’origine, il était créé avec de l’argile mais, aujourd’hui, il est fabriqué d’un seul bloc de bois. L’origine exacte du mridangam est inconnue, mais on le retrouve dans plusieurs architectures et peintures anciennes. Dans l’ancienne Inde du Sud, le mridangam était l’un des principaux instruments à percussion qui annonçait le début de la guerre, car on pensait que son son sacré protégerait le roi et son armée.

***

Chers lecteurs,

Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.

https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER