Si vous allez à Bouzy-la-Forêt, vous croiserez peut-être un ou deux panneaux discrets indiquant sobrement « monastère ». Si votre temps le permet, saisissez donc cette chance d’aller sur place, à la rencontre de cette petite quinzaine de sœurs bénédictines (de la congrégation de Subiaco), installées ici dans le Loiret. Elles sont connues, presque malgré elles, pour la mystérieuse eau d’émeraude qu’elles fabriquent depuis près de 400 ans : une lotion aux nombreuses vertus.
Dans ce court article, nous vous résumons l’histoire de cette communauté et nous vous dévoilons (un peu) le secret de leur eau d’émeraude… C’est parti !
Une communauté fondée en 1617
La communauté bénédictine de Bouzy-la-Forêt trouve son origine historique au début du XVIIe siècle. À l’époque, les sœurs appartenaient à la congrégation des bénédictines du Calvaire, fondée en 1617 à Poitiers par Madame d’Orléans, qui était la cousine d’Henri IV !
Les premières années sont un succès et les bénédictines du Calvaire se multiplient. Vingt ans plus tard, dès 1638, elles peuvent en effet fonder leur premier vrai monastère à Orléans.
Les sœurs en seront malheureusement chassées à la Révolution, période marquée notamment par une traque acerbe du monde religieux. Cela dit, les beaux jours reviennent vite : en 1806 déjà, les bénédictines peuvent retrouver leur monastère.
Plus tard en 1956, les sœurs déménageront à Saint-Jean-de-Braye à cause des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, puis à nouveau en 1999, finalement à Bouzy la Forêt, en raison du délabrement des bâtiments précédents. Les moniales ont quitté la banlieue d’Orléans toujours plus bruyante et se sont rapprochées de leurs frères bénédictins de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire). On y est !
Leur quotidien, aujourd’hui en 2022
Aujourd’hui, la communauté de Notre-Dame de Bouzy-la-Forêt compte 13 moniales. Les sœurs, bénédictines, suivent donc la règle de saint Benoît : « Ora et Labora » (« Prie et travaille »).
Elles ont des temps de prière personnelle ainsi que des prières communautaires : elles chantent sept offices par jour et le premier démarre à 6h30 !
Le travail manuel prend aussi une bonne partie de la journée, notamment avec la production de leur eau d’émeraude dont seules deux sœurs connaissent tous les secrets de fabrication.
L’eau d’émeraude : sa renommée mystérieuse et son utilité
Le secret de l’eau d’émeraude commence au début du XVIIe siècle, peu de temps après la fondation de la congrégation des bénédictines du Calvaire. Ce secret aurait été offert par un apothicaire à une future religieuse qui travaillait à ses côtés en lui assurant qu’ « avec cela, tes sœurs ne manqueront jamais de pain ».
Mais d’où sortait cet apothicaire et pourquoi ce don si généreux ? Deux raisons expliquent cela. D’abord, ce serait pour remercier la communauté pour leur aide quelques années plus tôt. Et ensuite, pour que son produit miracle traverse les siècles et ne se perde pas. Et il a eu du flair, car le succès de ce produit ne faiblit pas.
D’ailleurs, la renommée du produit a commencé très tôt : la marquise de Sévigné écrit à sa fille : « Je mets de l’eau d’émeraude si agréable sur ma jambe, elle console et perfectionne tout » (lettres du 20 Juin et du 1er Juillet 1685).
Mais qu’est-ce donc que l’eau d’émeraude et qui peut l’utiliser ? En fait, l’éau d’émeraude est une lotion alcoolique distillée à partir de miel et de plantes aromatiques (sauge, menthe poivrée et romarin) aux vertus antiseptiques, cicatrisantes et toniques. Cette eau est adaptée à tous types de peau et convient donc à toute la famille.
Les bienfaits de l’eau d’émeraude sont nombreux, mais notons en priorité qu’elle permet :
– De calmer les échauffements des muscles et des tendons des sportifs,
– D’apaiser les irritations de la peau, démangeaisons, et autres piqûres d’insectes,
– De cicatriser les petits bobos et piqûres du quotidien des enfants.
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