Quarante-huit nations, douze poules de quatre: le Mondial-2026 de football coorganisé par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada inaugurera un nouveau format faisant bondir de 64 à 104 le nombre de matches de la compétition phare.
« Le nouveau format atténue notamment le risque de collusion et garantit un minimum de trois matches à chaque équipe, avec un temps de repos équilibré entre les équipes en lice », argumente dans un communiqué le Conseil de la Fifa, réuni à Kigali avant son Congrès.
Dans le détail, les deux premiers de chaque groupe ainsi que « les huit meilleurs troisièmes » accèderont aux seizièmes de finale, précise l’organisation, allongeant d’une étape la phase à élimination directe, qui démarre actuellement aux huitièmes de finale.
Les futurs champions, vice-champions du monde et demi-finalistes malheureux disputeront donc huit rencontres, contre sept aujourd’hui, mais la charge globale du tournoi pour les clubs qui les libèrent restera inchangée.
Sachant ce thème explosif, tant les représentants des joueurs et leurs employeurs tempêtent contre la surcharge du calendrier international et les risques de blessures, la Fifa a bloqué à 56 jours la période de mise à disposition obligatoire, « comme en 2010, 2014 et 2018 », alors qu’elle avait été raccourcie lors du Mondial-2022 au Qatar disputé en pleine saison européenne.
La durée du tournoi nord-américain n’est pas encore connue, mais les participants rejoindront leurs sélections le 25 mai – pour une période de préparation écourtée -, et pourront commencer à rêver de la finale programmée le 19 juillet 2026.
Le lieu de la rencontre, qui reste à décider, figurera parmi les seize villes-hôtes dévoilées en juin 2022, soit onze aux Etats-Unis (Seattle, San Francisco, Los Angeles, Kansas City, Dallas, Atlanta, Houston, Boston, Philadelphie, Miami, New York), trois au Mexique (Guadalajara, Mexico City et Monterrey) et deux au Canada (Toronto et Vancouver).
Entériné en 2017, le passage de la Coupe du monde masculine de football de 32 à 48 équipes à partir de 2026 obligeait à revoir le format, qui prévoyait depuis 1998 une phase de poules avec huit groupes de quatre équipes, les deux premiers décrochant leur ticket pour les huitièmes de finale.
Une nouvelle formule qui doit convaincre
Comment préserver le spectacle sans faire exploser la taille globale du tournoi, au-delà de ses 64 matches actuels ? La Fifa avait initialement envisagé 16 groupes de trois équipes, les deux premiers de chaque groupe se qualifiant pour les seizièmes de finale, ce qui donnait 80 rencontres au total.
Mais cette formule, inhabituelle dans le football où les poules de quatre sont la règle à l’Euro ou en Ligue des champions, posait une difficulté: les risques d’arrangement entre équipes avant le troisième match, qui avaient conduit la Fifa à envisager la tenue de prolongations voire d’une séance de tirs au but dès la fin du temps réglementaire pour éviter les matches nuls.
La réflexion de l’instance a aussi basculé avec le Mondial-2022 au Qatar et l’issue haletante de sa phase de poules, en particulier dans le groupe E (Allemagne-Espagne-Japon-Costa Rica), où chaque équipe a été virtuellement qualifiée lors des 90 dernières minutes.
Mardi, elle a expliqué avoir pris en compte « l’intégrité sportive, la santé des joueurs, les déplacements des équipes, l’attractivité commerciale et sportive ainsi que l’expérience des équipes et des spectateurs », pour renoncer aux groupes de trois.
Le Mondial-2026 doit être celui de tous les records commerciaux pour l’organisation basée à Zurich, alors que la manne du tournoi masculin représente l’essentiel des revenus qu’elle redistribue ensuite à ses 211 fédérations membres.
Mi-février dernier, avant même d’entériner le format, la Fifa tablait sur un bond de ses recettes à 11 milliards de dollars (10,25 milliards d’euros) sur le cycle 2023-2026, soit 44,7% de plus qu’en 2019-2022.
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