Avec les problèmes sanitaires, esthétiques et odorants impliqués par la multiplication des déjections humaines sur le toit du monde, les alpinistes qui montent l’Everest du côté népalais devront désormais faire leurs besoins dans des sacs spéciaux qu’ils rapporteront au camp de base.
L’image romantique de l’Everest avec ses 8849 mètres d’altitude en a pris un coup avec cette nouvelle obligation imposée par la municipalité de Pasang Lhamu. « Nos montagnes ont commencé à sentir mauvais », explique à la BBC le maire de cette commune népalaise qui couvre la majeure partie de la montagne touchée par le tourisme de masse.
« Nous recevons des plaintes selon lesquelles des selles humaines sont visibles sur les rochers et certains grimpeurs tombent malades », ajoute l’élu. En effet, les déjections humaines ne se décomposent pas aussi rapidement qu’ailleurs à cause du temps froid et cela peut prendre plusieurs semaines avant qu’elles ne disparaissent. Par ailleurs, il n’est pas possible de creuser un trou pour les enterrer lorsque la terre est gelée.
Trois tonnes de selles humaines
Passé le camp de base, il n’y a plus de toilettes, ce qui fait que les randonneurs doivent généralement déféquer à ciel ouvert. Résultat : selon une estimation, il y aurait environ trois tonnes de matières fécales éparpillées entre le premier camp et le quatrième camp de la montée, situé à 7906 mètres d’altitude. Ce dernier, appelé South Col, serait l’hôte de la moitié de ces selles et aurait la réputation d’être de véritables « toilettes à ciel ouvert ».
À cause du vent, « il n’y a presque pas de de glace ni de neige, alors on peut voir des déjections humaines partout autour », raconte Stephan Keck, guide de montagne international.
Des sacs plastiques au contenu « vérifié » au retour
Cette problématique n’en est qu’une parmi celle, plus globale, de la gestion des déchets sur la route vers le toit du monde. Cependant, la municipalité de Pasang Lhamu va maintenant imposer l’achat de sacs plastiques spéciaux dédiés à recevoir les selles des personnes qui s’aventureront au-delà du camp de base.
Au retour de l’expédition, le contenu des sacs sera « vérifié ». En principe, ces bagages spéciaux devraient rester inodores grâce à des produits chimiques. Chaque sac pourra être utilisé cinq à six fois. Ce système a déjà été testé au Mont Denali en Alaska, et aussi en Antarctique.
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