Quatre mineurs et un adulte ont été placés vendredi en garde à vue après la mort d’un adolescent de 15 ans passé à tabac jeudi à la sortie de son collège de Viry-Châtillon (Essonne), un drame qui suscite une vive émotion jusqu’au sommet de l’État.
Un jeune homme de 17 ans a été interpellé en fin d’après-midi vendredi, dans le cadre d’une enquête ouverte pour « assassinat et violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire », a indiqué le procureur de la République d’Évry, Grégoire Dulin.
Deux autres mineurs de 17 ans, une mineure de 15 ans et un majeur de 20 ans ont également été placés en garde à vue dans la soirée, a précisé ultérieurement le parquet.
« Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans »
Violemment frappée jeudi entre « 16h00 et 16h30 » par « plusieurs individus », la victime a été transportée à l’hôpital Necker, à Paris, et opérée dans la nuit, selon le procureur.
Le jeune homme est décédé des suites de ses blessures vendredi en début d’après-midi, a-t-il annoncé, précisant qu’une autopsie devait avoir lieu « dans les prochaines heures » pour déterminer les causes de sa mort.
Dès le matin, des groupes d’élèves se sont pressés devant les grilles du collège des Sablons pour exprimer tristesse et inquiétude.
« Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans », a déploré Omar (prénom modifié), qui se décrit comme un ami de la victime, Shamseddine, « un gars sans problème » et « souriant ».
Dans l’établissement de près de 700 élèves, situé dans un quartier réputé calme de cette banlieue du sud de la capitale, la victime n’avait pas de problème de harcèlement scolaire, a ajouté l’adolescent de 15 ans.
« Quand on m’a dit que c’était “Shams” qui s’était fait tabasser, je n’arrivais pas à y croire, personne n’arrive à y croire », a répété le collégien.
Trois jeunes portant des cagoules
Selon une source policière, trois jeunes portant des cagoules s’en sont pris à Shamseddine dans un hall d’immeuble.
Le drame s’est déroulé « à 100 mètres du collège », a pour sa part assuré le maire de la ville, Jean-Marie Vilain, en pleurs face à « l’innom mable », mais avec l’espoir que la vidéosurveillance municipale puisse faire avancer l’enquête. »Que peut-il y avoir comme motivation pour massacrer un gamin de 15 ans dans la rue ? », a-t-il interrogé. « Ça nous prend aux tripes, on se demande comment on peut arriver à un tel degré de violence ».
« On n’a pas le droit de baisser les bras », a toutefois exhorté le maire de Viry-Châtillon, qui a également décrit la victime comme un « élève jovial, qui participait à la vie de l’établissement » et « apportait de la joie de vivre ».
Après la fin des cours, qui a marqué le début des congés de Pâques dans l’académie, des familles d’élèves se sont rassemblées dans une des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) de la ville. « Ça faisait du bien avant les vacances de voir tous ces gens », assure un père d’un élève.
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