Il y a de plus en plus d’accidents sur les routes de Mayenne à cause des sangliers cette année, constatent les assureurs. D’un côté, les sangliers sont vraiment trop nombreux dans le département, et d’un autre, les battues des chasseurs, qui permettent d’éviter en partie leur prolifération, font sortir encore davantage les animaux.
Dimanche 12 décembre aux alentours de 22 h 00, Martial et Isabelle ont eu un accident entre Laval et Marcillé-la-Ville. Ils sont littéralement rentrés dans « un mur de sangliers », raconte la femme au micro de France Bleu.
Le choc a été tel que six sanglier adultes sont morts à cause de la collision. Quant au couple, il a réussir à s’extraire du véhicule et malgré les dommages à la voiture, Isabelle n’a qu’un énorme bleu à la poitrine.
« C’était une compagnie complète, des rails jusqu’à l’autre côté, dans l’herbe. On ne pouvait pas se décaler, on était obligé de taper dedans », se souvient la Mayennaise, encore tellement sous le choc qu’elle ne sait pas si elle sera capable de conduire à nouveau.
« Percuté à pleine vitesse »
Au printemps dernier déjà, France 3 prévenait de l’augmentation des risques d’accidents à cause du gibier sur les routes de Mayenne, donnant la parole à Philippe, un Lavallois qui avait eu une collision avec un sanglier.
« Je roulais sur la route de Laval à Château-Gontier un soir de pluie. Les phares des voitures en face ne m’ont pas permis de voir l’animal, que j’ai percuté à pleine vitesse avec mon véhicule », raconte-t-il. « Heureusement j’ai réussi à garder le contrôle de la voiture, je me suis arrêté sur le bas-côté. » Celui dont le vieux Kangoo, assuré au tiers, est parti chez un épaviste après l’accident, estime toutefois qu’il s’en sort bien : « Ça aurait pu être beaucoup plus grave… »
Prolifération de sangliers
Les assureurs de Mayenne confirment qu’en cette année 2021, ils ont enregistré davantage d’accidents dus à des collision avec des sangliers. Selon France 3, chaque jour un véhicule percute un sanglier dans le département.
Le président de l’association départementale des Chasseurs de grand gibier de Mayenne, Didier Leblanc, valide aussi cette information : « La probabilité de rencontrer des sangliers sur nos routes, aujourd’hui, est plus importante, tout simplement parce que la population est en augmentation, malgré nos efforts. »
Il y a plusieurs causes à cette prolifération : des hivers doux, de la nourriture abondante grâce aux cultures intensives, mais aussi le fait que l’animal n’a pas de prédateur, hormis le loup.
Environ 3000 sangliers sont tués par les chasseurs chaque année en Mayenne. En 2020, ce sont 4000 sangliers qui ont été abattus par ces derniers, ce qui semble encore insuffisant lorsque l’on sait qu’une seule portée peut donner jusqu’à six marcassins.
L’action des chasseurs, si elle permet de réguler un peu la population de ces animaux, a malheureusement un autre impact sur leur présence près des routes puisque les battues les font sortir de leurs sentiers habituels. « Peut-être qu’on met plus les sangliers en mouvement », reconnaît Didier Leblanc.
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