SPORT

Nage en eau libre dans la Seine : 10 km et deux heures pour dompter le courant du fleuve

août 7, 2024 16:44, Last Updated: août 7, 2024 16:44
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Après le triathlon qui a baptisé les épreuves olympiques dans la Seine, une cinquantaine de nageurs devront dompter le courant du fleuve jeudi et vendredi pour l’épreuve de « natation marathon » où le Français Marc-Antoine Olivier médaillé de bronze en 2016 sera sur le ponton de départ.   

Après la baie de Rio en 2016, la rivière Serpentine à Hyde Park en 2012, et la baie de Tokyo en 2021, la Seine offrira aux nageurs un parcours en forme de boucle de 10 kilomètres au départ du pont Alexandre III dans le décor de carte postale du centre de Paris au petit matin.

Pas la peine de parler aux nageurs et nageuses français de la qualité de l’eau de la Seine car ils trépignent d’y plonger. « A Rio, à Tokyo il y a eu à chaque fois des titres sur la qualité de l’eau, je ne suis jamais tombé malade », expliquait quelques jours avant la compétition, Marc-Antoine Olivier, 32 ans, médaillé de bronze à Rio et récemment 2e aux Mondiaux de Doha.

C’est surtout le courant qu’il faudra maîtriser, nager avec, puis contre, lors de plusieurs boucles de 1,6 km pour arriver à la distance de 10 km.

Comment les nageurs se sont-ils préparés ?

« Le maître-mot c’est l’adaptation », explique l’entraîneur de l’équipe de France de nage en eau libre Stéphane Lecat, y compris au débit du fleuve qui se montre deux fois plus élevé que la normale estival encore cette semaine.

« Le courant on en a pas souvent, il va falloir faire de belles trajectoires », a expliqué Caroline Jouisse, 30 ans, l’une des deux Françaises qui a obtenu son ticket pour les JO lors des championnats du Monde de Doha en février. « Nous n’avons pas souvent l’occasion de nager dans des rivières, on est souvent sur des mers, des lacs », renchérit Océane Cassignol, 24 ans, qui voit la Seine comme une possibilité de « mettre son sport en lumière ».

Pour s’entraîner, « on a nagé pas mal avec un parachute qu’on traîne pour avoir un peu de résistance », a-t-elle raconté à la presse dimanche, anticipant une « course plus dure » que les autres dans ce fleuve.

À leurs côtés jeudi matin, la championne olympique brésilienne Ana Marcela Cunha. Elle avait il y a quelques mois poussé un coup de gueule pour demander aux organisateurs un plan B si la qualité de la Seine n’était pas suffisante. Si jamais l’eau était impropre pendant plusieurs jours les épreuves pourraient se replier sur le site de canoë-kayak à Vaires-sur-Marne.

Compétition masculine

Vendredi, la compétition sera relevée chez les hommes aussi avec l’Allemand Florian Wellbrock titré à JO de Tokyo ou encore l’Italien Grégorio Paltrinieri (3e à Tokyo) et le Hongrois Kristof Rasovszky.

Pour sa troisième participation olympique, Marc-Antoine Olivier mettra son expérience à profit.

Logan Fontaine, 25 ans, lui fait ses premiers JO et a déjà « nagé en Argentine dans « des rivières avec beaucoup de courant. « Je pense que toutes les nations ont fait un gros travail sur l’analyse des courants et comment se placer », a-t-il dit.

Les super performances de Léon Marchand en première semaine « ça donne envie », glisse Stéphane Lecat. Cette discipline requiert de la « stratégie », décrypte-t-il. « Il faut être malin », « gérer les passages de bouées », les « phénomènes d’aspiration » dans une course où « les variations de vitesse » peuvent être « très importantes ».

« Ça va partir vite, on a le courant dans le dos dès le départ, ça peut créer des surprises », pronostique Caroline Jouisse.

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