Une conception phare du rêve américain est que peu importe votre race, votre âge, votre sexe ou d’autres conditions qui pourraient vous désavantager, si vous êtes prêt à travailler dur, vous pourrez trouver un emploi et le bonheur dans votre vie. C’est cette conception qui a incité Michael Coyne, 23 ans, résidant au Rhode Island et atteint d’autisme, à fonder son propre café où d’autres personnes handicapées auraient une chance de faire leurs preuves.
Lorsque Michael a eu 21 ans, il a cherché du travail, en vain. Sa mère, Sheila Coyne, se souvient de lui avoir dit : « Eh bien, si tu ne peux pas trouver de travail et que tes amis ne peuvent pas trouver de travail, alors traçons notre propre chemin », a rapporté le média américain Valley Breeze.
C’est ainsi que la famille Coyne a décidé d’entreprendre un chemin peu fréquenté et a fondé le café de Michael, un lieu qui permettant aux personnes ayant des besoins spéciaux de montrer ce dont elles étaient capables.
Michael Coyne souffre de plusieurs handicaps physiques et développementaux, dont l’autisme, un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la bipolarité. Malgré ces difficultés, il n’a jamais renoncé à faire ce qu’il rêvait de faire – tel que devenir un athlète des Jeux olympiques spéciaux du Rhode Island et recevoir une formation en hôtellerie dans l’espoir de travailler un jour comme serveur ou hôte.
Toutefois, Michael mentionne : « Lorsque que j’ai eu 21 ans et que j’ai postulé, ils ne m’ont pas embauché », a rapporté la station de télévision affiliée à CBS, WPRI. Cette situation a duré trois ans avant que la famille n’ait finalement l’idée de démarrer sa propre entreprise.
Michael est loin d’être la seule personne handicapée à vivre cette situation. « En 2018, pour tous les niveaux d’éducation, les personnes handicapées avaient beaucoup moins de chances d’être employées que leurs homologues non handicapés », indique le Bureau des statistiques du travail américain.
Même si le taux de chômage de la population active devrait bientôt atteindre son niveau le plus bas en 70 ans, il demeure élevé pour les personnes handicapées. Sheila Coyne, qui, avec d’autres membres de sa famille, a fondé le café, a fait valoir qu’il est primordial que les entreprises changent leur perception des personnes handicapées.
« En tant que parents, nous regardons nos enfants et nous voyons leur valeur », a déclaré Sheila à WPRI. « Nous voyons ce dont ils sont capables, à l’opposé du système qui constamment les étiquette et leur met des barrières.»
Une fois que la famille s’est mise d’accord sur l’idée de fonder un café qui mettrait en valeur les compétences de Michael et de ses collègues en difficultés d’apprentissage, elle a suivi une formation en affaires offerte par le Centre de ressources pour les personnes éprouvant des troubles du développement du Rhode Island (Rhode Island Developmental Disability Center).
Par la suite, et après de nombreux efforts déployés par toute la famille Coyne, et inspirée par le bonheur de Michael de trouver enfin du travail, ils ont ouvert le café Red, White, and Brew, à la ville de North Smithfield, au Rhode Island, et ont connu beaucoup de succès.
« Je ne pourrais pas être plus fière de lui. Il a fait des choses incroyables », a dit Sheila à WPRI. « Il est vraiment une bonne personne. Vous le ressentez quand vous entrez. »
Sheila a expliqué à Valley Breeze qu’il est relativement simple d’aider les personnes handicapées à devenir des baristas et des caissiers compétents.
En ayant un lecteur de codes-barres des produits plutôt que d’entrer manuellement les prix, les transactions peuvent se faire plus rapidement et de façon moins stressante. L’ajout d’une minuterie automatique qui éteint automatiquement la buse vapeur de la machine à espresso aide aussi à préparer des lattés et des cappuccinos avec moins de stress.
« Il s’agit de faire quelques ajustements que le milieu des affaires pourrait croire être coûteux, mais qu’en réalité ne l’est pas », a-t-elle expliqué au Valley Breeze. Pendant ce temps, les amateurs de café de la région appuient l’initiative et laissent des commentaires élogieux du travail de Michael et ses collègues.
Comme l’a écrit un client du café sur Facebook : « L’énergie de l’endroit est tellement positive, et les interactions entre le personnel et les clients sont si authentiques ! J’ai vu beaucoup personnes ayant un handicap fréquenter cet endroit, c’est un espace vraiment inclusif avec une belle ambiance. »
Bien que le café ait soutenu les premiers répondants et les forces armées, par le passé et encore aujourd’hui, il vise également à simplement créer un espace où chacun peut être lui-même.
Comme l’a dit Sheila Coyne : « Nous sommes ouverts à tout le monde. C’est confortable ici. Peu importe votre capacité, votre handicap, ce en quoi vous croyez. Nous voulons des relations d’amitié. » Quant à Michael, tout ce qu’il demande est simplement une chance pour les personnes handicapées de travailler, a rapporté CTV News.
« Nous voulons simplement nous intégrer », a-t-il dit à la WPRI.
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