En 2022, New York rejoindra ainsi l’État de Californie, où la commercialisation est interdite depuis janvier dernier. Dans trois ans, il sera interdit de vendre du foie gras, d’en servir ou même d’en détenir.
Le conseil municipal de New York a adopté mercredi un texte interdisant la commercialisation du foie gras à partir de 2022, une décision qui devrait priver l’industrie, locale en particulier, d’un marché important.
Plusieurs dirigeants d’entreprises de la filière dans la région de New York ont indiqué leur intention de contester en justice cette loi, qui doit encore être ratifiée par le maire de New York, Bill de Blasio.
L’issue du vote de mercredi faisait peu de doute : une majorité d’élus avaient affiché leur soutien à ce texte, présenté en début d’année par plusieurs conseillers municipaux. À compter de fin 2022, soit dans trois ans, il sera interdit de vendre du foie gras, d’en servir ou même d’en détenir. Les contrevenants s’exposeront à une amende comprise entre 500 et 2 000 dollars, susceptible d’être renouvelée toutes les 24 heures.
New York rejoindra ainsi l’État de Californie, où la commercialisation est interdite depuis janvier, même si la bataille judiciaire continue autour de cette décision. La production de foie gras est interdite dans plusieurs pays, notamment le Danemark, le Royaume-Uni ou l’Australie.
Une « nourriture de luxe inhumaine »
« C’est une journée historique pour les droits des animaux à New York », a commenté, après le vote, Matthew Dominguez, conseiller politique de l’association « Voters for Animal Rights » (« Les électeurs pour les droits des animaux »), qui a joué un rôle majeur dans ce dossier.
Le texte adopté mercredi précise que l’interdiction concerne les produits issus du gavage des animaux, pratique dénoncée par les élus ainsi que par plusieurs associations de protection des animaux. Pour Matthew Dominguez, le gavage est une « atrocité ».
L’association de défense des animaux Animal Welfare Institute a salué, dans un tweet, la fin de la commercialisation à New York de « cette nourriture de luxe inhumaine ».
« On va se battre »
Outre amateurs, détaillants et restaurateurs, les premiers touchés par la mesure seront les deux gros producteurs installés au nord de New York, Hudson Valley Foie Gras et La Belle Farm. Le foie gras de ces deux exploitations alimente une partie importante du marché new-yorkais, même si la mesure aurait aussi un impact pour des producteurs français.
« On va se battre », a réagi Ariane Daguin, fondatrice et PDG de D’Artagnan, un intermédiaire qui alimente en foie gras une bonne partie du marché new-yorkais. « On va faire un procès ». L’entrée en vigueur de la mesure « serait dramatique » pour D’Artagnan, dit-elle, car foie gras et morceaux de canard gras pèsent environ 10% de son chiffre d’affaires, soit 15 millions de dollars.
Aux opposants, qui assurent que les animaux souffrent du gavage, Hudson Valley Foie Gras répond que la quantité de grains administrée aux canards ne dépasse pas celle qu’ils pourraient manger d’eux-mêmes.
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