AMéRIQUE DU SUD

Nicaragua : un groupe d’experts mandatés par l’ONU dénonce les violations des droits humains

février 26, 2025 13:30, Last Updated: février 26, 2025 13:45
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Un groupe d’experts mandatés par l’ONU a appelé la communauté internationale, dans un rapport publié mercredi, à agir pour lutter contre les violations des droits humains au Nicaragua, sous la présidence de Daniel Ortega et son épouse co-présidente Rosario Murillo.

« Ortega et Murillo exploitent une vaste machine de renseignement, surveillant la population et sélectionnant les cibles à persécuter, agissant comme +les yeux et les oreilles+ qui permettent d’exercer un contrôle total sur la population », a expliqué Jan Simon, le président du groupe d’experts mandatés par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies.

Une réforme radicale qui porte atteinte à l’état de droit

En novembre, le Parlement nicaraguayen a adopté une nouvelle réforme constitutionnelle, entrée en vigueur le 18 février, qui accroît l’emprise sur le pays du couple présidentiel, actant ainsi dans la Constitution « une dictature de facto », selon certains experts.

Le rapport s’alarme que cette réforme radicale porte atteinte à l’état de droit et élimine « le peu qui restait des contrôles et des équilibres institutionnels, en créant un exécutif de co-présidents ». Cette mesure a effectivement réduit les pouvoirs judiciaire, législatif et électoral de l’État à de simples « organes » devant être « coordonnés » par la présidence.

Un « gouvernement en guerre contre son propre peuple »

« Nous assistons à la répression méthodique de tous ceux qui osent contester la mainmise du couple présidentiel sur le pouvoir », a déclaré Ariela Peralta, membre du groupe d’experts, évoquant un « gouvernement en guerre contre son propre peuple ».

Le président nicaraguayen, un ancien guérillero de 79 ans qui a dirigé le pays dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste, est revenu au pouvoir en 2007. Il est accusé par les États-Unis, l’Union européenne et les pays d’Amérique latine d’avoir instauré une autocratie.

Des parents et des amis de Marvin Lopez, 49 ans, tué d’une balle dans la gorge lors d’affrontements avec la police anti-émeute et des membres de la jeunesse sandiniste, assistent à ses funérailles à Masaya, à environ 35 km de Managua, le 20 juin 2018. – Des funérailles ont été organisées pour trois personnes tuées lors d’affrontements dans cette ville emblématique. Ce qui porte à 187 le nombre de morts depuis le début des manifestations contre le gouvernement du président Daniel Ortega. (MARVIN RECINOS/AFP via Getty Images)

Le groupe d’experts note également que l’armée nicaraguayenne a « pour la première fois » et malgré ses « dénégations », participé avec la police et les groupes paramilitaires à la « répression sanglante » des manifestations antigouvernementales de 2018, qui ont fait plus de 300 morts selon l’ONU – un mouvement dénoncé par le président et son épouse comme une tentative de coup d’État orchestrée par les États-Unis.

« L’inaction ne fera qu’enhardir le régime »

Selon les experts mandatés par l’ONU, « l’inaction ne fera qu’enhardir le régime et prolonger les souffrances du peuple nicaraguayen ». Ils appellent à « un soutien accru de la société civile nicaraguayenne, y compris des médias indépendants et des organisations travaillant à documenter les violations des droits de l’Homme ». Une action devant la Cour internationale de justice, pour violations de la convention contre la torture, est préconisée, ainsi que l’extension de sanctions ciblées.

De son côté, l’ONG Amnesty International exhortait en décembre dernier le gouvernement Ortega à « mettre immédiatement fin à toute pratique répressive », à en finir avec la « criminalisation de la dissidence » et à garantir les droits humains.

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