Mercredi 17 septembre, le tribunal correctionnel de Nevers (dans la Nièvre) a condamné un homme de 26 ans à six mois de prison avec sursis pour avoir laissé mourir de faim et de soif son chien dans son appartement. Les faits avaient été découverts en septembre 2019.
Les faits, qui peuvent paraître difficiles à imaginer, ont été découverts début septembre 2019 à Nevers, après qu’un huissier est venu faire un état des lieux dans l’appartement d’un homme de 26 ans. Sur place, il a retrouvé le corps d’un animal sans vie, dans un état avancé de décomposition, qui gisait au sol dans une petite salle de bains.
Il s’agissait d’un labrador dont le cadavre se trouvait entre la baignoire et la cuvette des toilettes, brisée, relate 24matins. Après enquête, l’homme serait parti en abandonnant son chien, enfermé seul dans la salle de bains.
Au départ, deux hommes vivaient dans l’appartement en question, jusqu’à ce que l’un d’eux parte, emportant ses chats mais laissant son chien. L’autre homme avait accepté d’en avoir la garde, mais en partant à son tour, il a finalement abandonné l’animal derrière lui. Ce n’est qu’un mois plus tard que le labrador a été découvert, mort, par le huissier. Un seul bol de croquettes était à sa disposition.
Lorsque l’enquêtrice pour le refuge de Thiernay (un refuge d’animaux abandonnés installé dans la Nièvre) est arrivée sur place, suivi de deux représentantes de Nièvre Habitat, toutes ont dû se protéger les pieds, les mains et la bouche lors de leur intervention. En effet, le corps du chien collait au sol… et la porte de la salle de bains portait des marques de griffures inquiétantes.
Sur place, l’enquêtrice a trouvé le carnet de santé du chien, qui s’appelait Horus et allait avoir 6 ans. Elle a aussi découvert l’identité de son propriétaire, relate France 3 Régions. Le refuge de Thiernay a alors déposé plainte et plusieurs associations se sont constituées partie civile : l’Association Stéphane Lamart « Pour la défense des droits des animaux », l’Association Les sales gosses et la Fondation Brigitte Bardot.
Interrogé, l’homme de 26 ans « n’a donné aucune explication pour justifier son geste. Il a seulement déclaré aux enquêteurs qu’il était sujet à des sautes d’humeur, qu’il était suivi sur le plan psychiatrique, qu’il avait eu une enfance difficile et qu’il avait été maltraité par ses parents », a expliqué Christophe Gérard, avocat de l’Association Stéphane Lamart.
À l’audience, le procureur de la République a réclamé 6 mois de prison ferme. Quant aux associations de défense des animaux, elles ont insisté sur le caractère odieux d’un tel acte et sur le fait que le chien est mort après une longue agonie. Selon Marie-Christine Chataignier, avocate du refuge de Thiernay : « Je pense que la souffrance a été extrême pour cet animal qui a essayé de s’enfuir par tous les moyens. Il a bu l’eau des toilettes, puis il a agonisé au fil du temps faute de nourriture et d’eau. »
Cependant, à la grande déception des associations, le président du tribunal n’a pas suivi le réquisitoire du parquet. Au final, le prévenu a été condamné à 6 mois de prison, mais avec sursis, une peine assortie de dommages et intérêts et de l’interdiction définitive de posséder un animal. Pour l’avocat de l’Association Stéphane Lamart : « Les faits de cruauté qui lui sont reprochés sont particulièrement odieux. Mais tout ceci n’a absolument pas ému le tribunal. Il aurait été normal qu’une peine de prison ferme [soit] prononcée », déplore-t-il.
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