Le 24 juillet dernier, alors qu’il pêchait, un Raphaëlois a été plus qu’étonné de constater qu’il venait de prendre un requin mako. L’animal a aussitôt été relâché. Sa découverte, si près des côtes, est probablement due à la présence d’une nurserie à proximité.
Au large d’une plage de Saint-Aygulf, ce dimanche 24 juillet, un pêcheur a attiré un requin mako de 80 cm avec son leurre. Cette découverte est pour le moins « exceptionnelle », selon le scientifique Nicolas Ziani.
« Entre une demi-heure et 45 minutes » pour le sortir de l’eau
« Il est plus courant d’apercevoir des requins peau bleue à cet endroit, les rencontres avec des makos sont plus exceptionnelles », déclare à Var-Matin Nicolas Ziani, le responsable du groupe phocéen d’étude des requins et des raies. D’après ses explications, « les femelles s’approchent pour mettre bas et repartent vivre au large, jusqu’à 500 mètres de profondeur ».
« Nous pêchions le maquereau et n’étions pas préparés à faire cette rencontre », raconte Patrick Ferrario. « Nous avons mis entre une demi-heure et 45 minutes à sortir le squale de l’eau et à le relâcher », poursuit le pêcheur. Il précise que ses sorties en mer ne lui ont jamais permis d’observer « un requin de cette espèce ».
Ces makos « ne sont pas plus dangereux que les requins bleus, mais sont plus nerveux et agressifs que leurs congénères », alerte Nicolas Ziani. « Plutôt fuyants, ils ne sont pas intéressés par l’homme », rassure-t-il cependant. Depuis le XVIe siècle, on n’a effectivement recensé qu’une dizaine d’attaques en mer. Le scientifique préconise toutefois de « rester à distance » pour les observer.
« Garder à l’esprit que la mer n’est pas une autoroute »
La morphologie du requin mako, avec sa forme fuselée, fait de cette espèce de requin l’un des plus rapide du monde, sa vitesse maximale s’élevant à 100 km/h. Adulte, sa taille peut atteindre quatre mètres.
Si sa chair est utilisée en cuisine, notamment dans des pays comme l’Italie ou l’Espagne, elle est néanmoins interdite à la vente. Ces requins sont en effet en déclin de 90% en Méditerranée et sont classés parmi les espèces protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), souligne encore le quotidien.
Patrick Ferrario s’inquiète du non-respect de la faune sous-marine et craint pour la survie des requins, notamment en raison de la vitesse excessive de certains plaisanciers. Il dit avoir « retrouvé des tortues, des poissons-lunes morts mutilés par des hélices », et implore donc les navigateurs à « garder à l’esprit que la mer n’est pas une autoroute », car « les requins pourraient faire partie de ces victimes si les gens continuent à foncer à 40 nœuds en mer », signale-t-il.
Le groupe phocéen d’étude des requins invite toute personne qui apercevrait un squale à le signaler en envoyant un e-mail à phoceashark@gmail.com.
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