ÉTATS-UNIS

Obama et Biden en grande partie responsables de la crise de la dette étudiante de 1.600 milliards de dollars

mai 10, 2022 4:29, Last Updated: mai 10, 2022 16:58
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Aux États‑Unis, voilà plus de dix ans que dure la crise des prêts étudiants, alors que le président Joe Biden commence à envisager une forme d’exonération.

Selon un spécialiste qui a suivi toutes les étapes de cette crise, la responsabilité de cette débâcle de 1 600 milliards de dollars en incombe à Barack Obama et Joe Biden.

« C’est bien pire que la crise des Savings and Loan, ou que la crise des subprimes automobiles et même que la crise des subprimes hypothécaires », déclare pour Epoch Times Allen Collinge, auteur du livre « The Student Loan Scam : The Most Oppressive Debt in U.S. History and How We Can Fight Back ». [L’escroquerie des prêts étudiants : la dette la plus étouffante de l’histoire des États‑Unis et les moyens de la combattre, ndt.]

« Ces deux hommes sont parmi les principaux responsables de l’endettement définitif d’un grand nombre d’Américains, qui n’ont d’autre issue que de se noyer. »

Deux facteurs, selon M. Collinge, ont permis ce qu’il appelle la plus grande crise des prêts de l’histoire des États‑Unis.

Le premier a été la suppression des protections autour des prêts étudiants en cas de faillite, pourtant les Américains bénéficient de protection pour toutes les autres dettes.

« Parmi tous les élus vivants et en exercice, Biden est littéralement le plus coupable de la suppression des protections autour de ces prêts en cas de faillite, et c’est vraiment le cœur du problème. »

M. Collinge dirige une organisation appelée Student Loan Justice, qui cherche à obtenir l’annulation de toutes les dettes étudiantes comme contrepartie de la fin du programme fédéral des prêts étudiants.

En tant que membre, puis président de la commission judiciaire du Sénat, Joe Biden a joué un rôle déterminant dans la suppression de ces protections, d’abord pour les prêts étudiant garantis par le gouvernement, puis pour les prêts étudiant privés.

« Joe Biden porte une grande part de responsabilité dans l’adoption du projet de loi sur la faillite », a déclaré Ed Boltz, président de la National Association of Consumer Bankruptcy Attorneys, à l’International Business Times en 2015.

S’ils ont du mal à rembourser, cette loi condamne les étudiants à la faillite personnelle, en d’autres termes, ils devront s’acquitter de leur dette étudiante quand bien même ils seront en situation de grande précarité. Les étudiants n’ont pas à rembourser l’emprunt durant leurs études mais seulement une fois qu’ils ont leur diplôme en main. En rejoignant le marché du travail les jeunes doivent donc rembourser des dizaines (voire des centaines) de milliers de dollars de dettes alors qu’ils n’ont encore aucun revenu. Dès leur entrée dans la vie active, ces emprunts les étouffent  et condamnent un grand nombre d’entre eux (qui peinent toute leur vie à rembourser les intérêts) à renoncer à la carrière pour laquelle ils se sont formés en s’endettant à vie.

Barack Obama, alors président, à la Maison Blanche, le 24 novembre 2014. (Alex Wong/Getty Images)

Puis vint Obama

Bien que la législation refuse aux étudiants toute protection en cas de difficulté financière, Obama a sorti le grand jeu pour inciter les jeunes à emprunter davantage en fédéralisant le prêt étudiant en 2010. Il a ainsi mis fin aux subventions versées aux organismes de prêts privés, qualifiés d’« intermédiaires superflus » et développé les prêts directs aux étudiants par l’État fédéral. Le Congressional Budget Office (CBO) a affirmé que la fédéralisation permettrait au pays d’économiser 60 milliards de dollars.

« C’est formidable pour le pays », déclarait Arne Duncan, alors secrétaire d’État à l’Éducation, lors d’une interview accordée à NPR au moment de l’approbation de la mesure.

« C’est une de ces opportunités miraculeuses qui n’arrivent qu’une fois dans une vie, et nous pourrions mettre 60 milliards de dollars minimum du côté des étudiants simplement en supprimant les subventions aux banques et en ne faisant plus appel aux contribuables pour un seul centime », ajoutait M. Duncan.

Source : Congressional Budget Office, à partir des données du National Student Loan Data System du Department of Education.

Ensuite, le président a fait de la première dame Michelle Obama son ambassadrice pour encourager les jeunes à poursuivre des études après le lycée dans le cadre d’un effort nommé par la Maison Blanche « Reaching the ‘North Star’ by 2020 ». [Atteindre l’étoile polaire d’ici 2020, ndt.] Cet effort devait permettre à l’Amérique de retrouver la plus forte proportion de diplômés universitaires au monde.

Les étudiants étaient encouragés à contracter des prêts étudiants au nom d’un avenir radieux pour eux-mêmes et pour l’Amérique, ils étaient selon les mots de la Maison Blanche « éligibles à l’aide financière qui rend les universités abordables ».

Pendant les années Obama, les prêts étudiants se sont envolés, passant de 700 milliards de dollars à près de 1 400 milliards de dollars, dépassant les dettes sur les cartes de crédit en 2012.

À l’instar des sportifs, les futurs étudiants ont commencé à organiser leur propre « Signing‑day », au moment de s’engager dans une université ou une école professionnelle.

[Aux États‑Unis, après le lycée les joueurs de football et de basket‑ball ont une journée spéciale (généralement le premier mercredi de février) dite le « Signing Day ». Durant le Signing Day, ils annoncent l’université qu’ils rejoignent et donc l’équipe sportive pour laquelle ils joueront. Le football universitaire est une véritable religion aux États‑Unis et les équipes des universités font partie de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), en d’autres termes, le jour du Signing Day, les jeunes joueurs rejoignent officiellement la grande histoire, ndlr.]

Le « Signing Day » des étudiants était accompagné d’un livret d’instructions de 16 pages offert par la Maison Blanche où il était expliqué qu’« une éducation vaut bien plus qu’un salaire élevé – c’est le bien le plus précieux qu’une personne puisse avoir. C’est quelque chose qu’on aura toute sa vie ».

Dans ces 16 pages, une question restait toutefois sans réponse : à savoir comment les étudiants allaient rembourser leur dette.

Mais les efforts d’Obama ont porté leurs fruits puisque la dette étudiante est passée de 12 434 dollars par étudiant en 1992, selon le Pew Research Center, à 40 904 dollars par étudiant aujourd’hui, selon EducationData.org.

La dette d’un prêt étudiant, cet « atout » pour réaliser le rêve américain, est désormais un fardeau à vie.

Et ces 60 milliards de dollars d’économies prévues par le CBO, dont le secrétaire à l’éducation de l’époque, M. Duncan, se vantait ?

Il s’avère qu’au lieu d’économiser 60 milliards de dollars pour le pays, le programme a coûté 400 milliards de dollars, sans compter l’annulation des prêts.

« Le CBO a mal calculé le coût du Healthcare and Reconciliation Act [la loi qui a fédéralisé les prêts étudiants] de 503 milliards de dollars, avant de prendre en compte les renflouements de prêts étudiants du président Biden. Le Congrès n’aurait peut‑être pas adopté cette loi si le CBO l’avait correctement évaluée », ont écrit les républicains de la Chambre des représentants dans une lettre adressée cette semaine au directeur du CBO, Philip Swagel, exigeant de savoir comment le CBO a pu se tromper à ce point dans ses chiffres.

Epoch Times a contacté la Maison Blanche, le CBO et Obama pour une demande de commentaires.

L’ancien président Barack Obama et l’ancien vice-président Joe Biden traversent la crypte du Capitole pour la cérémonie d’investiture de Donald Trump, à Washington, le 20 janvier 2017. (J. Scott Applewhite/AFP via Getty Images)

L’héritage Obama‑Biden arrive à échéance

Selon les chiffres que M. Collinge a glanés auprès du département de l’Éducation (DOE), 63 % des gens endettés par des prêts étudiants ont dans les 35 ans. En moyenne, ils se sont endettés pour 41 900 dollars.

En comparaison, les moins de 35 ans se sont endettés pour 25 300 dollars en moyenne.

« La grande augmentation des prêts a été enregistrée pour les écoles supérieures », a déclaré Jason Delisle, chargé de recherche pour le think tank Urban Institute, à PBS en 2017.

« En fait, il n’y a tout simplement aucune limite sur ce que les gens peuvent emprunter pour leurs diplômes. Du côté du premier cycle [les premières années jusqu’à un niveau équivalent à la licence, ndlr.], il y a des plafonds et des préoccupations autour des défauts de paiement et des revenus. Mais à partir du deuxième cycle [jusqu’au master, ndlr.], il n’y a plus rien de tout cela. »

Le magazine Slate a récemment qualifié les programmes de Master de « plus grande escroquerie de l’enseignement supérieur », citant un expert selon lequel les programmes de Master des universités transformaient les étudiants « en vaches à lait, sans qu’il y ait de réelle réglementation, ce qui permet [aux établissements] de faire des bénéfices ».

Avant même la pandémie, le département de l’Éducation a déclaré que seul un emprunteur sur quatre remboursait à la fois le principal et les intérêts de ses prêts.

Si la situation est mauvaise dans tous les États, les États du Sud profond sont particulièrement touchés.

Le plus touché est le Mississippi, où le ratio dette/revenu est de 1 sur 1.

Selon M. Collinge, ce qui différencie cette crise des prêts de la crise des Savings and Loan des années 1980 ou la crise des subprimes des années 2000, c’est le pouvoir de recouvrement illimité du gouvernement fédéral, l’absence de prescription de la dette et le fait que les débiteurs n’ont aucune protection en cas de faillite.

Il cite un cas documenté d’une femme ayant fait un emprunt étudiant de 26 000 $, payé 93 593,54 $ d’intérêts et moins de 1 $ sur le solde principal de son prêt étudiant.

Au jour d’aujourd’hui, l’encours s’élève à 132 174 $ pour cette femme de 59 ans qui va bientôt prendre sa retraite.

Captures d’écran montrant les remboursements et l’encours de la dette du prêt étudiant d’une femme de 59 ans. (Fournis à Epoch Times)

« Le préjudice causé par ce système de prêt prédateur créé par Biden et d’autres, et exacerbé par Obama, est particulièrement grave pour les personnes âgées, qui voient leurs revenus de sécurité sociale et d’invalidité saisis, souvent en dépit du fait qu’elles ont remboursé beaucoup, beaucoup plus que ce qu’elles ont emprunté à l’origine », poursuit M. Collinge.

Ce manquement à l’obligation de divulguer les conditions réelles auxquelles les emprunteurs contractent des prêts a été une grande préoccupation pour le gouvernement fédéral pendant la crise des subprimes. Le gouvernement a dû prendre des mesures contre les prêteurs hypothécaires et ceux-ci ont dû s’acquitter de plus de 234 milliards de dollars d’amendes pour leurs agissements frauduleux. Au moins 59 banquiers sont allés en prison.

Mais d’une manière ou d’une autre, lorsque le gouvernement fédéral a commencé à prêter l’argent aux étudiants, ces mêmes règles ont cessé de s’appliquer.

« Si un quelconque autre système de prêt faisait cela, ce serait criminel, les gens seraient menottés », conclut M. Collinge.

Alors que le débat fait rage au Congrès sur la question de savoir si les prêts étudiants doivent être annulés, M. Collinge souhaite que les gens gardent en mémoire de ne surtout plus écouter ceux qui sont à l’origine du problème.

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