L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, dont la brève détention la semaine passée avait provoqué de violentes manifestations de ses partisans dans tout le pays, doit à nouveau comparaître lundi devant la justice.
M. Khan, 70 ans, avait été arrêté le 9 mai dans une affaire de corruption, avant d’être remis en liberté sous caution trois jours plus tard. Son arrestation avait déclenché de violents affrontements dans plusieurs villes entre les forces de sécurité et les supporteurs de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), qui avaient endommagé des édifices publics et – fait rare – des symboles du pouvoir militaire. Au moins neuf personnes ont été tuées, des centaines de policiers blessés et plus de 7000 personnes arrêtées, principalement dans les provinces du Pendjab (est) et du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), selon les autorités.
Accusations « en lien avec les incidents du 9 au 12 mai »
Lundi, M. Khan doit se présenter devant un tribunal de Lahore (est) pour répondre d’accusations selon lesquelles il aurait planifié les violences qui ont suivi son arrestation, a indiqué l’un de ses avocats. « Khan comparaîtra aujourd’hui (lundi) au tribunal pour des dossiers ouverts à son encontre en lien avec les incidents du 9 au 12 mai », a déclaré à l’AFP Intazar Hussain Panjutha.
L’ancien joueur vedette de cricket demandera la liberté sous caution. La liberté sous caution lui a déjà été accordée vendredi jusqu’au 22 mai par le tribunal d’Islamabad, qui l’a remis en liberté pour les dizaines d’affaires dans lesquelles il est mis en cause. Ce tribunal a aussi stipulé qu’il ne pouvait en aucun cas être à nouveau arrêté avant lundi, y compris pour les violences causées la semaine dernière par ses partisans.
Appel à manifestation devant la Cour suprême
M. Khan, s’exprimant lundi matin sur Twitter, a prédit qu’il allait être à nouveau arrêté. « En utilisant le prétexte de la violence pendant que j’étais en prison, ils ont endossé le rôle de juge, jury et bourreau », a-t-il écrit en parlant du gouvernement.
Il estime être l’objet d’un harcèlement judiciaire instigué par le gouvernement et l’armée pour empêcher son retour au pouvoir. Il a été destitué par une motion de censure en avril 2022 après avoir perdu le soutien des militaires, qui l’avaient appuyé en sous-main lors de son accession au poste de Premier ministre quatre ans plus tôt. La coalition au pouvoir, pour sa part, a appelé à une manifestation lundi devant la Cour suprême, qui avait jugé jeudi l’arrestation de M. Khan illégale.
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