Combien coûteront les JO de Paris 2024 ? Sous-estimé, le coût de la sécurité pourrait faire grimper une ardoise qui a déjà dérapé de 6,6 à 8 milliards d’euros.
Colin-maillard n’est pas une spécialité olympique, mais pourrait l’être tant le chiffrage des JO 2024 donne l’impression de se construire à l’aveuglette.
La Cour des comptes s’est récemment impatientée de ne pouvoir évaluer l’impact des Jeux sur les finances publiques en demandant un recensement précis des coûts engagés par l’État et les collectivités.
La promesse initiale de « Jeux financés par les Jeux » semble caduque.
Lors des premières estimations effectuées en 2017, le coût des JO avait été estimé à 6,6 milliards.
Six ans plus tard, la facture a été réévaluée à 8,8 milliards d’euros.
Paris 2024 : le budget sécuritaire explose en vol
Certains budgets additionnels mal évalués, dont celui de la sécurité, inquiètent les magistrats financiers. Durant l’été 2022, le chiffrage de la sécurité évoquait un montant de 419 millions d’euros, après une estimation initiale de 250 millions.
La facture s’alourdira.
Ne serait-ce qu’en raison des primes qu’il faudra verser aux membres des forces de l’ordre qui, privées de vacances estivales, devront assurer la sécurité des 16 millions de spectateurs attendus.
La cérémonie d’ouverture lors de laquelle 10.000 athlètes répartis sur 115 bateaux paraderont sur la Seine, du Pont d’Austerlitz au Pont d’Iéna, mobilisera près de 35.000 membres des forces de sécurité intérieure a récemment indiqué Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
À cet effectif s’ajouteront 2000 policiers municipaux de la Ville de Paris pour la partie « quais hauts » d’où 600.000 personnes suivront l’événement.
Pour faire bonne mesure 2000 à 3000 agents de sécurité privée fourniront un contingent supplémentaire pour cette manifestation.
Paris 2024 : des effectifs très nettement insuffisants
Ces 2000 à 3000 agents sont l’arbre qui cachent la forêt.
Chargés de fouiller les visiteurs, de contrôler les billets, de filtrer la foule, de gardienner les sites des compétitions, etc., le besoin global d’agents privés varie entre 22 .000 et 35 000 selon les estimations.
Deux appels d’offres ont été lancés fin 2022.
Mais la Cour des comptes doute qu’il soit possible de recruter et de former autant de personnel d’ici à 2024.
Autre défi, logistique celui-là, ces agents privés ne seront pas tous natifs d’Île-de-France.
Il faudra les loger, les blanchir et les nourrir, pendant 3 semaines alors que le parc hôtelier est déjà saturé, ce qui occasionnera des coûts supplémentaires.
À titre de comparaison, la sécurité des JO de Londres 2012, essentiellement tenue par des sociétés privées, avait dépassé le milliard d’euros.
Assurer la sécurité dans les transports constitue un autre problème.
Île-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité chargée d’organiser les transports dans la région francilienne, prévoit de transporter 7 millions de voyageurs pendant les 2 semaines des JO – du 26 juillet au 11 août, puis 3 millions pendant les Jeux paralympiques – 28 août au 8 septembre 2024.
Dans une lettre adressée au ministre des Transports en février dernier, Valérie Pécresse, présidente de l’IDFM, a déjà prévenu que 800 millions d’euros manquent à l’appel.
Pour couvrir l’ensemble des dérapages, le Parlement a prévu une garantie de trois milliards supplémentaires (budget 2022) dans laquelle, le comité des Jeux olympiques peut piocher en cas de besoin.
Lorsqu’elle sera épuisée, il y a une forte probabilité pour qu’une rallonge soit réclamée aux contribuables, directement (impôts, taxes) ou indirectement (nouvelle dotation de l’État).
Article original publié sur Contribuables Associés.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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