« Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! »: 75 ans jour pour jour après le célèbre discours du général de Gaulle, la capitale commémore à nouveau dimanche la fin de quatre ans d’occupation nazie.
Pour célébrer l’événement, plusieurs cérémonies symboliques et militaires ont lieu toute la journée. Ce 25 août 1944, les troupes allemandes étaient expulsées de la capitale française, 1.500 jours après avoir hissé la croix gammée en haut de la Tour Eiffel.
C’est justement au pied du célèbre monument que les festivités ont débuté avec un hommage aux six sapeurs-pompiers de Paris qui avaient monté les escaliers de la dame de fer sous le feu ennemi pour remplacer l’étendard nazi par le drapeau tricolore.
À midi, un large drapeau français à été déployé le long d’un câble d’acier au niveau du 1er étage de la tour, figurant l’ascension du commando 75 ans plus tard, devant une petite foule de touristes curieux massés derrière les rangs de pompiers, officiers et élus.
Jeanne-Marie Badoche, la fille du capitaine Lucien Sarniguet, qui avait dû décrocher l’étendard en 1940 puis mené l’équipe qui l’avait remis en place quatre ans plus tard, s’est dite « très émue », peu après la courte cérémonie à laquelle elle a assisté aux côtés de sa famille et de vétérans américains.
La 2e division blindée sera à l’honneur à partir de 15h00 à la Porte d’Orléans, au sud de la capitale, là-même où le général Leclerc et ses hommes sont entrés dans Paris le 25 août 1944. La cérémonie sera suivie d’un « défilé de la liberté » jusqu’à la place Denfert-Rochereau.
Témoin de l’époque, René Gonin, 24 ans en août 1944, n’a rien oublié de l’arrivée des chars dans Paris. « Les gens étaient comme fous, il y a des jeunes filles qui ne sont pas rentrées chez elles le soir (…) il y avait une ambiance extraordinaire », confie-t-il.
La mairie invite Parisiens et touristes à participer au défilé « habillés selon la mode vestimentaire de l’époque » et encourage les habitants et commerçants du quartier à décorer balcons et terrasses aux couleurs tricolores.
C’est également place Denfert-Rochereau, au-dessus du QG du colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) d’Ile-de-France, qu’ouvrira officiellement dimanche un nouveau musée consacré aux quatre années d’occupation nazie et la semaine d’insurrection qui y mit fin.
« Avant, vous aviez le grand-père qui pouvait raconter. Il y a de moins en moins de témoins. Du coup, le musée trouve sa place, prend la relève du récit », souligne la directrice du musée, Sylvie Zaidman.
Mieux mis en valeur, le nouveau musée de la Libération devrait pouvoir contribuer davantage au travail de mémoire que celui ouvert de 1994 à 2018 sur la dalle de la gare Montparnasse et qui n’a jamais dépassé les 14.000 visiteurs annuels.
D’autres événements littéraires et musicaux rythmeront la journée de dimanche qui se terminera avec la projection dans les salons de l’Hôtel de Ville de « La Traversée de Paris », le film de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin, Bourvil et Louis de Funès.
Paris a rendu hommage dès samedi soir aux combattants étrangers, notamment les Espagnols de la « Nueve », les premiers à avoir pénétré dans la capitale occupée, le 24 août 1944.
La capitale s’est soulevée en août 1944, sans attendre l’arrivée des Alliés, après quatre années d’occupation allemande. Le 25, au terme d’une semaine de grèves, de barricades et de combats de rue sanglants, Paris a accueilli de Gaulle qui, arrivé de Rambouillet (Yvelines), pouvait enfin proclamer « Paris libéré ».
Pour le discours du général, Charles Pegulu de Rovin, 18 ans, était aux premières loges: « C’était formidable. Cette prestance, cette facilité qu’il avait… Je me suis dit: maintenant, en France, on a un vrai chef, un patron », se rappelle aujourd’hui le nonagénaire.
Au total, la « bataille de Paris » aura coûté la vie à près de 1.000 FFI, 130 soldats de la 2e DB et environ 600 civils, ainsi qu’à plus de 3.000 soldats allemands.
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