Souffrant d’une myocardite aigüe, un jeune homme de 33 ans s’est présenté aux urgences du célèbre centre hospitalier où il n’a pas été immédiatement pris en charge malgré la gravité de son état.
Un mois après avoir été « oublié » aux urgences de l’hôpital Lariboisière, Julien s’est confié aux journalistes du Parisien à propos de cette soirée pendant laquelle il a bien cru qu’il allait perdre la vie.
Un soir d’octobre, cet ancien pompier de 33 ans devenu étudiant en informatique se réveille en sursaut, éprouvant de vives « douleurs thoraciques ». Inquiet, il se rend immédiatement aux urgences de l’hôpital Lariboisière situé à quelques minutes de chez lui.
Une fois sur place, il fait part de ses douleurs thoraciques au personnel de l’établissement public. « C’est le mot magique, normalement vous êtes hospitalisé direct », confie le trentenaire.
« J’étais en urgence vitale ! »
Il présente un mot de son cardiologue qui fait état d’une suspicion d’embolie pulmonaire ou d’une myocardite aigüe et précise également qu’il est un ancien pompier professionnel. Le jeune homme est alors invité à patienter.
« À part tomber en plein milieu de la salle, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire de plus, j’étais en urgence vitale ! », soupire-t-il.
« Il n’y avait pas beaucoup de monde, j’observais les gens passer devant moi avec une arcade ouverte. Au bout de deux heures, j’ai demandé ce qu’il se passait à un employé de l’accueil, il m’a dit : ‘Vous êtes dans le circuit, on va venir vous chercher’. Une heure plus tard, je suis parti ! »
« Il était presque 6 heures du matin, je n’en pouvais plus d’attendre, la douleur était moins forte, je voulais me reposer et vite faire ma prise de sang dans un laboratoire », poursuit Julien.
« C’était lunaire, je me suis dit : ‘Je suis en train de crever !’»
Quelques heures plus tard, il réalise des examens dont les résultats sont transmis à son cardiologue.
Celui-ci le rappelle immédiatement et lui indique que son taux de troponine – un biomarqueur qui permet de diagnostiquer une éventuelle lésion du muscle cardiaque – est très élevé.
« Il m’a dit : ‘Cette fois-ci, j’ai prévenu directement le cardiologue de Lariboisière, votre chambre est prête en soins intensifs, allez-y !’ »
Paniqué, le jeune homme retourne aussitôt à l’hôpital Lariboisière. « C’était lunaire, je me suis dit : je suis en train de crever ! » explique-t-il. Souffrant d’une myocardite aigüe, il sera finalement hospitalisé pendant quatre jours.
S’il admet que le service qui l’a accueilli est « très performant », l’ancien soldat du feu exigera néanmoins de voir un responsable pendant son séjour à l’hôpital afin d’obtenir des explications sur sa non-prise en charge initiale.
« On m’a dit qu’en réalité, je n’avais pas été inscrit dans le système, qu’ils m’avaient oublié ; alors qu’il y a un an, une femme est morte sur un brancard dans leurs urgences ! »
« J’ai la rage ! Comment ils ont pu m’oublier ? Je ne comprends pas et je veux que ça se sache », ajoute-t-il.
Depuis, le jeune homme a dû arrêter le sport et mettre ses études entre parenthèses : « J’ai juste le droit de marcher et de respirer. »
Une demande d’indemnisation en cours d’instruction
Il considère aujourd’hui que le fait de ne pas avoir été immédiatement pris en charge par le personnel de l’hôpital lorsqu’il s’y est présenté la première fois lui a causé un « préjudice physique ».
« Je suis rentré chez moi, j’ai monté les marches, j’ai fait des efforts alors que j’aurais dû être le plus vite possible alité, j’aurais pu mourir », observe le trentenaire.
Si une médiation a bien eu lieu depuis avec l’hôpital, l’ancien pompier ne décolère pas : « Malgré la barre que j’avais dans la poitrine, j’ai préféré voir un cardiologue car je sais que ces services sont saturés, que les soignants n’en peuvent plus. Mais la crise de l’hôpital ne peut pas coûter la vie aux patients. »
Contacté par les journalistes du Parisien, l’hôpital Lariboisière s’est montré prudent, précisant que le dossier était en cours de traitement et qu’un médecin avait été mandaté pour évaluer la prise en charge dont le jeune homme a fait l’objet le mois dernier.
« Une demande d’indemnisation a été formulée par le patient auprès de la direction des affaires juridiques de l’AP-HP. Elle est en cours d’instruction avec la désignation d’un médecin-conseil qui va se prononcer sur la qualité de la prise en charge. Le patient est tenu informé de l’avancement de son dossier », conclut le centre hospitalier.
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