Plusieurs milliers de manifestants ont scandé « Macron, ton pass, on n’en veut pas », jeudi 5 août à Paris, pour protester contre la décision du Conseil constitutionnel de valider le pass sanitaire ainsi que la vaccination obligatoire pour les soignants.
Ils scandaient « Liberté, liberté » face aux nombreux CRS déployés devant le Palais-Royal, qui abrite le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel. Sur des pancartes, on pouvait lire : « Pass de la honte », « boycott total » ou « refusez d’être cobaye ». Vers 20H30, une partie des manifestants ayant quitté les lieux, ils étaient encore plusieurs centaines sur la place du Palais-Royal, une dizaine de camions de CRS étant garés aux abords.
« Ce n’est pas normal que neuf personnes (du Conseil constitutionnel) décident de nos libertés », a protesté Nejeh Ben Farhat, 42 ans, « Gilet jaune » se présentant comme un des organisateurs du rassemblement. « Les personnes en CDD ou en intérim (non vaccinées et sans pass, ndlr) ne pourront peut-être pas être virées mais elles seront suspendues sans solde », a critiqué ce technicien télécom pour qui « il va y avoir deux populations » : « une favorisée avec des privilèges et nous qui ne pourrons plus aller au cinéma, au café, chercher du travail ».
« La liberté, c’est d’avoir le choix de se faire vacciner ou non »
Mesure emblématique et controversée du projet de loi visant à contrer la flambée de l’épidémie de Covid-19, le pass sanitaire (vaccination totale, test Covid-19 négatif ou certificat de rétablissement) va être étendu, a priori dès lundi, aux cafés, restaurants, avions, trains, autocars pour les longs trajets, foires, séminaires et aux salons professionnels.
« Montrer ma carte d’identité pour aller boire un café, c’est pas possible. J’ai envie d’être libre comme avant mais je crois que comme avant, c’est plus possible », a ajouté cette manifestante d’une quarantaine d’années.
Marie José Libeiro, 48 ans, a déclaré à l’agence France Presse (AFP) : « Pour moi, tout ça porte atteinte aux libertés fondamentales et à la liberté d’aller et venir. La liberté, c’est d’avoir le choix de se faire vacciner ou non ». « On est en train de basculer dans un État autoritaire », a ajouté cette manifestante, rejetant aussi le dispositif comme « quelque chose qui oppose les gens, les uns contre les autres ».
« Fabius en prison ! »
Certains manifestants, ayant attendu toute la journée la décision des Sages, avaient accueilli par des huées la validation de l’essentiel de la loi sur le pass sanitaire. « Fabius en prison ! », criaient-ils, à l’attention du président du Conseil constitutionnel.
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