Ces malheureuses personnes appartiennent à un groupe de plus en plus invisible dans la province chinoise qui a été la plus touchée par la crise du coronavirus.
Encore y a-t-il la petite Liang, 3 ans, du canton de Hong’an, au nord de Wuhan, la capitale de la province du Hubei, qui se rend habituellement à Pékin pour se faire soigner de son cancer de la cornée.
Elle a subi sa première opération à l’hôpital Tongren de Pékin en novembre 2019 pour l’ablation de son œil gauche, suivie d’une série de traitements de chimiothérapie. Mais lorsque les mesures de confinement soudaines sont entrées en vigueur le 23 janvier, elle est restée bloquée à Wuhan, ce qui l’a empêchée de voyager pour la dernière série de traitements.
Aujourd’hui, plus de 20 jours se sont écoulés depuis la séance de chimiothérapie prévue, et sa famille cherche désespérément un médecin, craignant qu’à mesure que le délai s’allonge, les cellules cancéreuses ne se propagent davantage et ne lui enlèvent la vie.
Si les cellules cancéreuses s’accumulent sur les nerfs optiques et se propagent au cerveau, ce sera périlleux, a déclaré le père de Liang à l’édition chinoise d’Epoch Times. « Ce n’est pas une question d’argent », soupire-t-il.
Ils ont essuyé un refus de tous les hôpitaux locaux, ajoutant qu’il n’y a pas de ressources à Wuhan pour leur permettre de faire la chimiothérapie dont ils ont tant besoin.
« L’effort de contrôle des épidémies de Wuhan signifie que tous les hôpitaux sont utilisés pour traiter les patients atteints de coronavirus », a-t-il expliqué.
« Nous sommes tous coincés à la maison, ne sachant pas quoi faire », a-t-il fait remarquer. « Si nous allons à Pékin, le comité local du village et le comité de quartier devront nous y emmener – c’est comme vouloir monter au ciel. »
La petite Liang, comme un nombre incalculable de Chinois malades dans des zones fermées, a été oubliée par les autorités alors que la Chine continue de se débattre avec le virus mortel du coronavirus de Wuhan, qui se répand rapidement et qui a mis à rude épreuve les ressources médicales du pays. Des centaines de millions de personnes dans tout le pays restent sous une forme ou une autre de quarantaine.
Nécessité de passer par les étapes
Une habitante du district de Jianghan, qui se fait appeler Juanjuan, a demandé de l’aide sur Internet.
La panique a commencé il y a quelques jours, lorsque la tension artérielle de sa mère, Mme Cai, est tombée dangereusement à un bas niveau. La famille a appelé l’ambulance, pour être ensuite dirigée vers le comité de quartier, qui a le dernier mot sur les services ambulanciers.
« On se lançait la balle de part et d’autre », a déclaré Juanjuan à Epoch Times.
Puis, pendant cinq jours, sa mère est restée allongée, inconsciente, dans leur appartement exigu d’un seul lit, avec une fièvre de 39 °C.
Elles ont fini par se rendre à l’hôpital à pied. Une tomographie n’a révélé aucune infection pulmonaire, ce qui indique qu’elle n’a probablement pas contracté le nouveau coronavirus. Cependant, la scanographie a révélé de graves infections du foie qui nécessitaient un traitement urgent. Le service des urgences, cependant, n’avait pas l’espace nécessaire pour admettre Mme Cai et a refusé de fournir à la famille toute aide médicale, selon Juanjuan.
« J’ai dû traîner ma mère en rentrant à la maison ; elle ne pouvait pas marcher du tout », dit-elle.
Juanjuan a ajouté qu’elle avait essayé d’appeler la ligne d’assistance du maire mais n’a pas réussi à le rejoindre. Tout ce qu’ils veulent, dit-elle, c’est que Mme Cai soit hospitalisée.
L’hôpital a demandé à sa mère de passer deux tests ADN pour déterminer si elle avait le coronavirus de Wuhan, une procédure difficile qui implique de longues files d’attente et des risques d’infection croisée.
M. Chen, un secrétaire du Bureau de la communauté, a confirmé à Epoch Times que c’est une pratique courante, car toutes les ressources médicales de la ville sont destinées à la lutte contre le coronavirus.
« Elle [Mme Cai] a une fièvre qui est due à une inflammation, ce n’est pas une pneumonie [virale] », pense-t-on. « Ils sont juste effrayés […] mais peu importe ce que vous dites, ils doivent passer par les étapes. »
Juanjuan a essayé trois types d’antipyrétiques pour soulager la fièvre de Mme Cai. Elle et son père, qui souffre de problèmes cardiaques et de légers tremblements occasionnels, doivent maintenant s’occuper de Mme Cai à tour de rôle.
« Chaque jour devenait de plus en plus difficile ; toute notre famille était au bord de l’effondrement », a-t-elle confié.
« Ça fait mal jour et nuit »
À environ deux heures de train de Wuhan, un habitant du canton de Duoxiang éprouve le même sentiment de désespoir.
M. Liu a récemment subi une opération pour traiter une thrombose à la jambe. Il séjournait à l’Hôpital Wuhan Union lorsque l’épidémie est devenue grave, et a décidé de rentrer chez lui pour passer le Nouvel An chinois lunaire dans l’espoir que l’épidémie se calmerait rapidement.
Mais comme Liang, qui a 3 ans, M. Liu est resté coincé chez lui après que les autorités lui ont interdit tout transport public.
Pendant ce temps, la santé de M. Liu a continué à se détériorer après un mois d’attente à la maison : les muscles de sa jambe ont perdu de leur efficacité et toute sa jambe droite s’est engourdie.
Lorsque M. Liu a appelé le médecin de l’Hôpital Wuhan Union pour demander de l’aide, le médecin a convenu avec lui de la nécessité d’un traitement mais lui a rappelé qu’il n’y avait aucun moyen de l’aider. Comme beaucoup d’autres institutions médicales, l’hôpital ne traite plus que les patients atteints de coronavirus.
Même réponse d’un autre hôpital local de Tianmen fermé aux patients non atteints de coronavirus.
M. Liu qui a dévoilé que le virus avait atteint au moins quelques centaines de villageois dans son canton, suscitant davantage de peur et des politiques de quarantaine encore plus strictes.
« De nombreux hôpitaux n’admettent actuellement aucun patient, sauf ceux qui présentent des signes de fébrilité », raconte M. Liu. « Ils n’acceptent pas de patients. »
Les antidouleurs sont également devenus un luxe.
« J’ai cherché des antidouleurs partout », a-t-il avoué. « Sans les comprimés, ça fait mal jour et nuit. »
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