Datant du 1er siècle avant Jésus‑Christ, une pirogue a été extraite d’un marais salant à l’Île‑d’Olonne (Vendée) en vue d’être restaurée. Ce vestige de l’ère gallo‑romaine sera exposé à l’Historial de la Vendée d’ici environ deux ans.
« Il s’agit du premier témoignage d’élément de navigation en bois mis au jour dans le département de la Vendée », souligne la Direction régionale des affaires culturelles des Pays‑de‑la‑Loire (Drac), selon 20 Minutes.
Cette découverte exceptionnelle a été faite par hasard en 2019, lorsque le saunier Julien Lardeux a butté dessus en faisant un trou dans la vase. « Je n’arrivais pas à identifier ce que c’était », raconte‑t‑il à Ouest‑France. « Au bout d’un moment, je vois une forme carrée, composée d’un matériau inhabituel. C’est là que je me suis dit qu’on avait trouvé quelque chose d’intéressant ». Encouragé et aidé par son associé Yohan Eveno, passionné d’histoire, il s’est laissé entrainer par la curiosité et a dégagé ce morceau de bois hors de l’ordinaire.
« Une pirogue sur laquelle on naviguait debout, à la perche »
Ce vestige, d’une longueur de 5,42 mètres, est « rectiligne avec un fond plat et des bords droits », précise la Drac. « L’embarcation conserve en partie ses bords sur une hauteur de 0,28 m. »
« C’est une pirogue sur laquelle on naviguait debout, à la perche, et qui pouvait transporter deux ou trois personnes, et à la limite un peu de matériel », explique Yann Viau, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
Seule pirogue de l’époque gauloise
Ce dernier confie qu’il n’a pas vu beaucoup d’embarcations de ce type au cours de sa carrière. « Nous en avons trouvé dans les marais des Bruyères près de Guérande, mais plus récentes où plus anciennes, mais jamais de l’époque gauloise », remarque‑t‑il au journal local Les Sables.
Guillaume Jean, vice‑président du Conseil départemental et chargé de la culture, était présent le 14 avril dernier lors de l’extraction de la pirogue. « C’est une découverte exceptionnelle, un intérêt historique majeur, pour la région, mais aussi au niveau national », souligne‑t‑il. « C’est, à ce jour, le seul témoignage de la navigation en Vendée et dans les Pays de la Loire durant la période gauloise. »
Deux ans de traitements avant d’être exposée au public
Une fois extrait avec toutes les précautions possibles, le vestige a été placé dans le caisson d’un semi‑remorque pour son transport jusqu’au laboratoire spécialisé Art‑Nucléart, à Grenoble, où il subira les traitements nécessaires à sa conservation.
La pirogue « sera mise dans une solution pendant un an. Elle sera ensuite congelée puis chauffée ce qui provoquera une évaporation directe qui permettra la conservation du bois et elle sera séchée », précise l’archéologue, qui estime qu’il faudra attendre environ deux ans avant qu’elle ne soit exposée à l’Historial de la Vendée.
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