Selon une étude récente, plus de 4% des personnes souffrant d’une carence en vitamine D ont développé un cancer, le taux de cancer s’aggravant avec l’âge.
L’étude, publiée dans la revue Frontiers in Nutrition le 7 décembre, a analysé 5242 personnes de Taïwan souffrant d’une carence en vitamine D. Le développement d’un cancer d’apparition récente a été observé chez ces personnes. Le développement d’un nouveau cancer (cancer au stade initial) a été observé chez 229 patients, soit 4,37% des participants à l’étude. Selon les données des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le taux annuel de nouveaux cancers aux États-Unis dans la population générale en 2020 était de 403 pour 100.000 personnes, soit 0,4%.
En France, en 2023, le nombre de nouveaux cas de cancer (incidence) en France métropolitaine a été estimé à 433.136 : 245.610 chez les hommes et 187.526 chez les femmes.
L’étude a révélé que le taux de cancer était plus élevé chez les populations plus âgées.
Alors que les patients âgés de plus de 65 ans et présentant une carence en vitamine D avaient un taux de nouveaux cas de cancer de 7,74%, ce taux tombait à 5,35% chez les personnes âgées de 50 à 65 ans et à 1,88% chez les personnes âgées de moins de 50 ans.
Sur les 229 patients atteints de cancer, le plus répandu était le cancer colorectal, enregistré chez 32 patients.
Viennent ensuite les cancers du foie, du sein, des poumons, du système hématopoïétique, de la thyroïde, du col de l’utérus, des ovaires et de l’utérus. D’autres cancers comme celui de l’estomac, de la peau, du pancréas, des trompes de Fallope et des reins ont enregistré 10 patients ou moins chacun.
Dans l’étude, les chercheurs ont analysé les comorbidités à l’aide de l’indice de comorbidité de Charlson. La comorbidité fait référence à l’existence simultanée de plus d’une maladie ou d’un état pathologique chez un individu.
L’indice de comorbidité de Charlson (CCI) est un moyen de catégoriser les comorbidités qui, dans cette étude, a été utilisé pour classer la gravité des comorbidités en trois groupes : valeur de l’indice de comorbidité de Charlson de 0, valeur de l’indice de comorbidité de Charlson de 1 à 2, et valeur de l’indice de comorbidité de 3 ou plus.
Les chercheurs ont constaté que lorsque le score de l’indice de comorbidité, dont voici le test, était supérieur à 3, les patients présentant une carence en vitamine D avaient un « taux d’incidence de cancer significativement plus élevé », avec 8,03% de ces personnes développant la maladie. Le taux de cancer est tombé à 6,26% pour les patients ayant un score CCI de 1 ou 2, et à 3,18% pour un score CCI de 0.
Les patients souffrant de carence en vitamine D et présentant des comorbidités de diabète avaient un taux d’incidence de cancer plus élevé que ceux qui ne souffraient pas de diabète. Les patients souffrant de maladies du foie présentaient un risque de cancer multiplié par 1,62 par rapport aux personnes ne souffrant pas de ces maladies.
Taux de mortalité
Au total, 402 décès ont été enregistrés parmi les 5242 patients. Sur l’ensemble des décès, 78 concernaient des patients atteints de cancer.
Les hommes et les patients de plus de 65 ans qui présentaient une carence en vitamine D et un cancer avaient un taux de mortalité toutes causes confondues et spécifique au cancer plus élevé. Les femmes souffrant d’une carence en vitamine D et d’un cancer présentaient un risque de mortalité spécifique au cancer inférieur à celui des hommes.
Les patients âgés de plus de 65 ans présentant une carence en vitamine D avaient un risque de mortalité toutes causes confondues plus élevé que les patients plus jeunes. Les patients diabétiques présentaient un risque de mortalité toutes causes confondues multiplié par 3,06 et un risque de mortalité spécifique au cancer multiplié par 3,11 par rapport aux patients non diabétiques.
Les patients ayant des antécédents de cancer et de démence présentaient un risque de mortalité toutes causes confondues et spécifique au cancer « significativement plus élevé » que leurs homologues ne souffrant pas de démence.
Étant donné que l’âge avancé et le diabète sont associés à une augmentation de l’incidence du cancer et de la mortalité, « un complément ciblé de vitamine D dans ces populations peut représenter une approche efficace et rentable pour réduire le fardeau du cancer et promouvoir la santé en général », suggère l’étude.
Les chercheurs ont noté que la vitamine D a démontré une « activité anticancéreuse par le biais de divers mécanismes ». Ces mécanismes comprennent l’inhibition de l’angiogenèse tumorale, l’amélioration du processus de réparation de l’ADN, les propriétés anti-inflammatoires et l’exercice d’effets antioxydants.
« Ces mécanismes soulignent collectivement le rôle potentiel de la vitamine D dans la prévention du cancer et soutiennent l’importance d’une étude plus approfondie, en particulier dans le contexte de la complémentation. »
L’étude admet certaines limites. Par exemple, les échantillons de sang des patients n’ont pas nécessairement été prélevés au moment du diagnostic du cancer, ce qui aurait pu affecter les résultats des liens entre la carence en vitamine D et le risque de cancer.
En outre, les données relatives au tabagisme et à l’alcoolisme des patients, aux antécédents familiaux de cancer et à l’indice de masse corporelle n’ont pas été prises en compte, ce qui pourrait avoir une incidence sur l’incidence et le taux de mortalité du cancer.
Le « principal atout » de l’étude est qu’elle utilise des données démographiques à l’échelle nationale, ce qui permet d’obtenir des « données complètes et représentatives » pour l’analyse.
Les auteurs ont reçu un financement du centre médical Chi Mei de Taïwan pour mener l’étude. Aucun conflit d’intérêt n’a été signalé.
Études sur la vitamine D et le cancer
De nombreuses autres études ont suggéré des liens positifs entre la vitamine D et la lutte contre le cancer. Une étude publiée en novembre 2020 dans le JAMA Network a examiné 25.871 patients et l’effet d’un complément en vitamine D.
Elle a révélé que l’apport de vitamine D aux patients « réduisait l’incidence du cancer avancé (métastatique ou mortel) », la réduction du risque la plus forte ayant été observée chez les personnes ayant un poids normal. Aucune réduction du risque n’a été observée chez les personnes obèses ou en surpoids.
Les résultats d’un essai clinique publié en 2017 dans le Journal of Clinical Oncology ont montré les effets d’une complémentation en vitamine D à haute dose chez des patients en chimiothérapie. Il en ressort que la vitamine D pourrait retarder la progression du cancer colorectal métastatique.
Dans le groupe de patients exposés à de fortes doses de vitamine D, les sujets ont connu un délai médian de 13 mois avant que leur cancer ne s’aggrave. Dans le groupe exposé à de faibles doses, ce délai était plus faible (11 mois).
En outre, les patients du groupe exposé à de fortes doses avaient 36% moins de risques de voir leur maladie progresser ou de décéder au cours d’une période de suivi de 22,9 mois.
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