Un oiseau a été happé par un typhon au large du Japon pendant près de 11 heures. Grâce à une balise GPS installée sur l’animal, un chercheur a pu retracer son incroyable parcours.
Alors que le typhon Faxai s’abattait sur le Japon en septembre 2019, un Puffin leucomèle (Calonectris leucomelas en latin) s’est retrouvé piégé à l’intérieur durant près de 11 heures. Le chercheur Kozue Shiomi, de l’Université de Tohoku (Japon), raconte le calvaire enduré par la pauvre bête dans une étude parue dans la revue Ecology.
Un mois avant la catastrophe naturelle, Kozue Shiomi a placé des balises GPS sur 14 Puffins leucomèles adultes appartenant à une colonie vivant sur l’île Mikurajima. Le chercheur a décidé d’analyser les données recueillies durant le sinistre. Tous les oiseaux ont su éviter le typhon, soit en le contournant, soit en se déplaçant suffisamment loin pour être hors de danger. Tous, sauf un mâle. Et les chiffres transmis par la balise GPS lors de sa capture par le typhon font frissonner.
Durant son périple, le petit oiseau de moins de 600 grammes a explosé les compteurs. Il a été contraint de réaliser cinq boucles de 50 à 80 km de diamètre chacune. Il a ainsi parcouru une distance totale de 1146 km en tournoyant. Ses congénères volent généralement à des vitesses comprises entre 10 et 60 km/h. Le Puffin infortuné a lui atteint des vitesses allant de 90 km/h à 170 km/h ! Si cette espèce reste d’ordinaire sous 100 mètres d’altitude, lui été propulsé à une altitude de 4700 mètres pendant qu’il tourbillonnait, soit un kilomètre plus haut que le mont Fuji.
Instinct de survie
Des statistiques qui laissent sans voix. Toutefois, les chercheurs ne comprennent pas encore très bien pourquoi il s’est retrouvé dans le typhon. Une hypothèse est qu’il aurait simplement perdu ses repères dans l’espace. En revanche, il y aurait une explication sur son temps passé dans la tempête.
Il faut savoir que Les Puffins leucomèles sont des oiseaux pélagiques, c’est-à-dire vivant en mer, au large. Un élément crucial pour comprendre la raison de cet incident. Si rien n’est encore confirmé, il semblerait que le Puffin ait été en mesure de s’échapper du typhon. Mais il aurait choisi de se laisser porter par les rafales de vent pour demeurer au-dessus de l’eau.
Comme relevé précédemment, les Puffins volent à très basse altitude. Cette technique est sans danger au-dessus de l’océan, leur terrain de jeu favori. Mais sur terre, ce n’est pas la même affaire. À cause des infrastructures humaines (bâtiments, véhicules, lignes électriques etc.), la mort les guette. À cela s’ajoute le fait qu’ils sont mal à l’aise sur un sol solide. S’ils doivent atterrir, ils se retrouvent alors démunis face aux prédateurs.
La bonne nouvelle est que ce brave volatile a survécu sans s’écraser sur la terre ferme. Il « a finalement repris la mer en même temps que le typhon (qui était auparavant sur les terres, ndlr) et s’est posé sur l’eau vers 8h00. Après avoir échappé au typhon, l’oiseau est resté à la surface de l’eau pendant 5 heures pour se reposer et/ou attendre le départ du typhon, puis est parti vers sa zone d’alimentation habituelle », détaille l’étude.
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