Ils sont moins nombreux qu’il y a un an lors de l’invasion de l’Ukraine, mais plus agressifs. Certains, qui « commentent » nos articles sur le site ou sur les réseaux sociaux, ne se contentent pas de reprendre les clichés sur l’Ukraine et de nous accuser d’être russophobes, ils nous menacent aussi. « On va sentir le vent du boulet… au sens propre », nous écrit l’un d’entre eux. Intimidation digne du KGB dont M. Poutine a été un membre éminent. Et c’est bien lui, pas nous, qui est en train d’humilier l’armée russe, d’isoler et d’enfoncer son propre pays. Pourquoi néanmoins cet aveuglement ? La dernière partie du brillant essai, Sainte Russie, écrit par Alain Besançon, s’intitule « Illusions françaises ». Il explique la fascination de nombreux Français pour la Russie. Il y a d’abord l’admiration pour l’Empire russe, celui des tsars, considéré, à tort, comme une période faste rappelant celle de notre Ancien régime monarchique. C’est la nostalgie du despote éclairé. Puis, à partir de 1917, vient l’illusion communiste qui attire les compagnons de route et tous les admirateurs de l’URSS. Elle rallie les anticapitalistes et les antiaméricains de tous les horizons politiques, les farouches adversaires de l’Occident moderne, les doctrinaires du dirigisme et de l’étatisme. De même, Alain Besançon le rappelle avec justesse, lorsque l’empire colonial français s’est écroulé, des nostalgiques lorgnaient avec envie l’empire soviétique. Aujourd’hui encore, la Russie reste un empire et agit comme tel, Poutine est son chef et le tient d’une main de fer. C’est un modèle pour certains, qui portent aux nues son nationalisme, une « qualité » qui manque aux dirigeants français. Il s’agit d’un autre monde, forcément meilleur que le nôtre, dans lequel les chiffres et les faits n’existent pas. Le mensonge – Potemkine ! – se substitue presque naturellement à la réalité.
Alain Besançon commence son essai par une citation tirée de l’ouvrage de Karl Marx intitulé La Russie et l’Europe (1857) : « L’Influence écrasante de la Russie a surpris l’Europe à différentes époques et a effrayé les peuples d’Occident qui l’ont acceptée comme une fatalité et n’ont réagi que sporadiquement. En plus de la fascination qu’elle exerce, la Russie éveille le scepticisme qui l’accompagne comme une ombre, en mélangeant une attitude ironique avec les cris des peuples qui souffrent… D’autres empires ont provoqué, à leurs débuts, de pareils doutes ; la Russie, par contre, est un colosse qui ne les a jamais éteints. » A méditer pour les admirateurs de la Russie…
Article écrit par Nicolas Lecaussin, directeur de l’IREF. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.