Inaugurée en 2016 par Ségolène Royal, la première route solaire mondiale en France a finalement été détruite ce mois-ci. Marc Lesggy revient sur les causes de cet échec.
C’est pourtant une belle idée en apparence : exploiter la surface des routes afin de produire de l’énergie solaire et ainsi alimenter les maisons proches. Pourtant, la première route solaire au monde de 400 m de long, située à Tourouvre (Orne) a finalement été détruite sept ans plus tard.
Selon Marc Lesggy, animateur spécialisé dans la vulgarisation scientifique, les raisons sont multiples mais évidentes, explique-t-il sur RTL.
Le manque de résistance des panneaux solaires aux passages répétés des voitures et camions explique la dégradation accrue et accélérée des matériaux composant les dalles solaires de la route. Alors qu’elle avait été inaugurée en décembre 2016, dès le mois de mai 2019, une centaine de mètres de dalles avaient déjà dû être enlevées puis remplacées.
Une exposition solaire limitée
Parallèlement à la dégradation des dalles, s’est aussi posé le problème de la fréquence d’exposition solaire. En effet, outre le fait que les dalles sont posées à l’horizontale sur le sol, donc naturellement moins exposées au soleil que des panneaux solaires inclinés vers le soleil sur les toits, elles sont aussi soumises à l’ombre portée par chaque passage de véhicule, limitant l’absorption de l’énergie solaire.
Mais il a aussi fallu compter avec l’accumulation de déchets, poussières et autres feuilles mortes qui ont contribué à recouvrir la surface et freiner, là encore, l’exposition au soleil.
Une production d’énergie en deçà des prévisions
Pour toutes ces raisons, la production d’énergie s’est révélée bien inférieure aux prévisions. En huit ans, malgré plusieurs changements de panneaux, la production a été divisée par trois. Selon le média notre-planète.info, dès la première année, la route solaire ne produisait que la moitié des 767 kilowattheures par jour attendus et la production n’a jamais cessé de baisser depuis.
À cela sont venues s’ajouter des nuisances sonores pour les riverains, amplifiées par le roulement de véhicules sur les panneaux solaires.
Au final, cette expérimentation de huit ans aura coûté plus de cinq millions d’euros. Le point positif est qu’elle aura permis de comparer l’efficacité de rendement par rapport aux panneaux installés sur les toits des maisons, entreprises, parkings…
En outre, la société d’installation de ces routes solaires, Colas Wattway, a depuis, modifié sa trajectoire, et entrepris d’installer dès la fin 2023, ces routes solaires sur des pistes cyclables, très nombreuses aux Pays-Bas.
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