Le coton du Xinjiang a mis en lumière les tristement célèbres camps de concentration, le travail forcé et le crime de génocide perpétré par le régime communiste chinois à l’encontre de la population ouïghoure du Xinjiang. Cependant, le travail forcé est une caractéristique des prisons du régime depuis la fin de la révolution communiste en 1949, et les rapports sporadiques sur la question n’ont jamais reçu suffisamment d’attention de la part du reste du monde.
Le commentateur chinois Heng He a déclaré à Epoch Times que les énormes profits générés par le commerce international avec la Chine ont permis au monde de détourner le regard des pratiques inhumaines du Parti communiste chinois (PCC) et de prolonger les souffrances des prisonniers.
Heng He a déclaré que les systèmes chinois de travail forcé dans les camps de « rééducation par le travail », qui découlent de l’idéologie du PCC, reflètent la même idéologie que la devise du camp de concentration nazi d’Auschwitz : « Arbeit macht frei » (Le travail vous libère).
Récemment, un certain nombre de femmes ayant survécu aux camps de travail du PCC ont raconté à Epoch Times leur histoire d’esclavage carcéral inhumain.
Des journées de travail de 20 heures
Wang Chunyan, propriétaire d’une société commerciale en Chine, a été emprisonnée en 2002 puis en 2007 pour avoir pratiqué le Falun Gong. Cette pratique du corps et de l’esprit a bénéficié à des centaines de millions de pratiquants grâce à son enseignement des principes universels de vérité, de compassion et de tolérance, et à ses exercices doux comprenant une méditation assise.
L’ancien dirigeant du régime communiste chinois, Jiang Zemin, a décidé de lancer la persécution du Falun Gong en 1999. Depuis lors, un grand nombre de pratiquants du Falun Gong ont été jetés en prison, contraints à des travaux forcés, torturés, tués et même assassinés pour leurs organes.
Wang Chunyan a raconté à Epoch Times que le 9 janvier 2003, elle a été envoyée à la prison pour femmes de la province de Liaoning, où les prisonnières étaient forcées de travailler intensivement à la production de biens destinés à l’exportation.
La lourde charge de travail commençait à six heures du matin et se poursuivait jusqu’à deux heures du matin. Les repas ne duraient que cinq minutes et chaque prisonnière n’avait droit qu’à deux petites bouteilles d’eau, soit 500 ml d’eau potable par jour.
Lorsque le quota n’était pas atteint, la prison réduisait les heures de repas des prisonniers. À un moment donné de son incarcération, elle a sauté le déjeuner pendant trois jours consécutifs afin d’atteindre le quota de l’usine, a déclaré Mme Wang.
Le surmenage constant et l’atmosphère oppressante ont fait souffrir de nombreuses détenues de maladies respiratoires, de problèmes de foie, d’eczéma, de gale et d’autres maladies infectieuses. Mais le travail ne s’arrêtait jamais et les produits ne subissaient aucune inspection sanitaire ni stérilisation.
Une fois qu’elle a quitté la Chine pour l’Amérique, elle a trouvé au supermarché de nombreux articles familiers qu’elle avait déjà rencontrés en prison.
Wang Chunyan est convaincue qu’une grande partie de notre lingerie et de nos sous-vêtements – souvent fabriqués avec des matériaux nobles mais vendus à bas prix aux États-Unis – sont certainement fabriqués dans les prisons chinoises. « Beaucoup de ces pantalons et pulls en coton [fabriqués en Chine] vendus dans les magasins Walmart ont été fabriqués [en prison] », a-t-elle déclaré.
Les emballages fantaisistes des produits importés de Chine cachent souvent les crimes les plus odieux. « Ils cachent de nombreuses histoires de sang et de larmes », a-t-elle déclaré à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 26 mars.
Selon les rapports de Minghui.org, une plateforme basée aux États-Unis qui rend compte de la persécution du Falun Gong par le PCC en Chine, la prison pour femmes de Liaoning produit des uniformes de la police chinoise, ainsi que des uniformes pour le ministère de la Sécurité publique, le ministère de la Justice et certains départements des Chemins de fer. En outre, elle est également une base de fabrication pour le commerce d’exportation de la Chine, produisant une variété de vêtements de marque, de manteaux de duvet, de vêtements de sport et d’accessoires tels que des sacs à main.
Epoch Times a tenté de contacter la prison pour femmes de Liaoning et le bureau administratif de la prison de Liaoning, mais aucune réponse n’avait été reçue à l’heure de la publication de cet article.
Des pauses toilettes deux fois par jour
Un autre pratiquante du Falun Gong, Lu Mei (un pseudonyme), emprisonnée dans le camp de rééducation par le travail de Masanjia (Liaoning) en 2006, est aujourd’hui en fuite.
Lu a déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times qu’à l’époque où elle y était incarcérée, la prison produisait des T-shirts en coton vert et des uniformes de camouflage pour l’armée chinoise, ainsi que des vêtements de marques italiennes.
La charge de travail minimale était de 12 heures par jour. « La nourriture était mauvaise et il y en avait peu », a-t-elle précisé, ajoutant qu’elle avait perdu toutes ses dents en prison.
Les pauses toilettes avaient lieu à 10 heures et à 15h30, et les toilettes étaient fermées à clé le reste du temps. « [Beaucoup de gens] ont souffert des reins. » Plus d’une dizaine de détenus qu’elle connaissait sont morts depuis d’une insuffisance rénale.
Faux cils
Tong Fang (un pseudonyme) a été incarcérée dans la prison pour femmes de la province de Heilongjiang.
Elle a déclaré que la prison disposait de 14 zones de production, dont au moins 8 étaient équipées de lignes d’assemblage pour les vêtements, de la coupe aux produits finis.
Les vêtements étaient livrés en grands rouleaux, et il fallait plusieurs personnes pour porter chaque rouleau lourd. Afin d’éviter les coups et simplement pour survivre, de nombreuses détenues travaillaient toute la nuit pour gagner des points sur leur feuille de performance.
La prison produisait également des accessoires tels que des perles pour postiches, des cotons-tiges, des cure-dents, des touillettes, des sacs à provisions, des faux cils, etc.
Les détenues étaient surchargées de tâches laborieuses. Lorsque le quota n’était pas atteint, il n’y avait ni sommeil, ni repas, ni déduction de points.
Dans une cellule de travail, plus de vingt détenues étaient entassées pour la fabrication de faux cils, épaule contre épaule, sans espace supplémentaire pour se déplacer. Même s’il faisait chaud les jours d’été, les fenêtres et les portes étaient fermées pour s’assurer que les cils ne s’envolent pas à la moindre brise. Les détenues gardaient la même posture pour travailler, la sueur dégoulinant de leurs cheveux. « Nos vêtements étaient trempés de sueur… on travaillait souvent toute la nuit, et si on n’arrivait pas à finir ce jour-là, on faisait des heures supplémentaires le lendemain », raconte Tong Fang.
Beaucoup de détenues qui travaillaient pour fabriquer les faux cils ont fini par porter des lunettes de lecture dès 30 ans. « Cela fait mal aux yeux, au cou, et beaucoup ont les jambes enflées après de longues heures de travail », explique-t-elle.
L’idéologie communiste : la main d’œuvre esclave
Le commentateur Heng He a déclaré que dans les premières années de la campagne de persécution du PCC contre le Falun Gong, de nombreux pratiquants persécutés ont exposé l’utilisation par le PCC de prisonniers pour la fabrication à grande échelle et l’exportation de produits fabriqués en prison. Le gouvernement américain a délibérément ignoré la gravité des problèmes à l’époque, ce qui selon lui n’a fait qu’aggraver la situation.
En 2003 et 2004, la WOIPFG (Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong) a rapporté comment les prisons et les camps de travail du PCC exploitaient les pratiquants du Falun Gong emprisonnés dans la production des produits capillaires Henan Rebecca.
En 2005, le journaliste Jamil Anderlini du South China Morning Post a également enquêté sur le fabricant de perruques Henan Rebecca Hair Products. Il s’agit d’une entreprise très prisée pour ses investissements internationaux, notamment par des institutions telles que ING, Morgan Stanley, Deutsche Bank, Merrill Lynch et HSBC, qui figuraient à l’époque parmi les dix principaux actionnaires de cette société cotée à la bourse de Shanghaï.
Un rapport d’enquête complémentaire publié par The Village Voice a révélé que le gouvernement américain pensait qu’il était « préférable d’exhorter la Chine à changer tout en travaillant avec elle ». Selon Heng He, la politique d’apaisement du gouvernement américain à l’époque a servi de feu vert aux produits chinois fabriqués par des travailleurs esclaves.
La politique d’apaisement a été populaire en Occident, et même le travail forcé des ouvriers des camps de concentration du Xinjiang a été ignoré jusqu’à ces dernières années.
En 2012, Julie Keith, une habitante de l’Oregon, a trouvé une lettre d’appel à l’aide dans une boîte de décorations d’Halloween achetée chez Kmart.
La lettre indiquait que « les personnes qui travaillent ici doivent travailler 15 heures par jour, sans pause le samedi, le dimanche et les jours fériés. Sinon, ils seront torturés, battus et feront l’objet de remarques grossières. Ils ne sont pratiquement pas payés (10 yuans par mois) ». Dix yuans équivalent à 1,32 €.
La lettre provenait d’un pratiquant du Falun Gong, Sun Yi, qui avait été emprisonné dans le camp de travail de Masanjia à Shenyang, dans le nord-est de la Chine.
L’incident a ensuite été relaté dans le film documentaire « La lettre de Masanjia« .
Les produits issus du travail forcé sont les conséquences systématiques de l’idéologie du PCC, explique Heng He. Le camp de travail forcé existait avant la révolution culturelle et avait pour but de réformer les prisonniers par le travail, un élément clé de l’idéologie communiste.
C’est exactement comme les camps de concentration nazis où l’on pouvait lire « Arbeit macht frei » (le travail libère). C’est la même chose », conclut-il.
Haizhong Ning, Hong Ning, Luo Ya et Gu Xiaohua ont contribué à cet article.
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