Les Croates départageront deux personnalités qu’ils connaissent déjà en votant, dimanche, au second tour d’une présidentielle disputée par la sortante conservatrice Kolinda Grabar-Kitarovic et l’ancien Premier ministre social-démocrate Zoran Milanovic.
Voici quelques éléments sur les deux candidats.
La première cheffe de l’Etat de Croatie se présente comme une « femme du peuple ».
Fille de boucher, elle a grandi dans le Nord-Ouest rural. Elle a souligné une fois en plaisantant qu’elle était l’une des rares dans sa partie « à savoir traire une vache ».
La présidente de 51 ans a pris ses fonctions en février 2015 avec le soutien du HDZ conservateur.
Elle fut auparavant ministre des Affaires étrangères, ambassadrice et adjointe au secrétaire général de l’Otan.
Tente de séduire la droite dure
Considérée comme modérée à son arrivée à la présidence, elle s’est employée ces dernières années à tenter de séduire la droite dure.
Elle est critiquée en particulier pour avoir minimisé les crimes commis par le régime oustachi collaborateur de l’Allemagne nazie pendant la Seconde guerre mondiale, dans un contexte de nostalgie croissante en Croatie pour cette époque.
Fan du chanteur de droite controversé Marko Perkovic Thompson, connu pour ses sympathies oustachies, elle a annoncé qu’elle briguait un second mandat dans un journal d’extrême droite.
A défendu avec enthousiasme l’équipe de football de son pays
Sur la scène internationale, Mme Grabar-Kitarovic est mieux connue pour avoir défendu avec enthousiasme l’équipe de football de son pays durant son épopée vers la finale du Mondial 2018.
A domicile, ses efforts pour se dépeindre comme une présidente proche du peuple, y compris en poussant la chansonnette en public, ont été qualifiés d’artificiels par ses contempteurs.
En campagne, elle s’est attiré les moqueries pour avoir promis des salaires de 8.000 euros, soit près de 10 fois le salaire moyen actuel.
Elle a aussi chanté à l’anniversaire du maire de Zagreb, mêlé à plusieurs affaires de corruption, promettant de lui apporter « des gâteaux » s’il finissait « en prison ».
Être déconnecté des citoyens ordinaires
Mme Grabar-Kitarovic accuse ses détracteurs d’être déconnectés des citoyens ordinaires et leur reproche de critiquer « les émotions d’un être humain ».
Elle s’est également plainte par le passé d’être victime du sexisme de certains médias, dont l’obsession pour ses « tenues vestimentaires, coiffures et régimes » revient à « banaliser le travail important d’une cheffe d’Etat ».
Elle est mariée et a deux enfants.
Zoran Milanovic
Intelligent et ambitieux, ce social-démocrate de 53 ans qui brigue la présidence après trois ans de retraite politique est considéré comme un snob par ses opposants.
Lorsque le dirigeant du Parti social-démocrate (SDP) avait été nommé Premier ministre en 2011, il était considéré par beaucoup comme la figure de proue idéale, car exempt des accusations de corruption entachant la réputation de nombreux membres du HDZ.
Mais son gouvernement n’avait pas été à la hauteur des espérances, n’ayant pas mené les réformes attendues, débarrassé le pays du clientélisme ambiant ni renforcé l’économie.
Le SDP avait perdu le pouvoir aux législatives de 2015. Zoran Milanovic avait démissionné de la tête du parti lorsque celui-ci avait perdu l’année suivante des législatives anticipées provoquées par la chute d’un gouvernement de coalition.
Dirige une entreprise de consultants en management
Depuis, il dirige une entreprise de consultants en management qui compte parmi ses clients le Premier ministre albanais Edi Rama, selon les médias.
Il s’est lancé dans la bataille sous le mot d’ordre « Un président avec du caractère », manière de répliquer à ceux qui lui reprochent d’être têtu.
Il s’est décrit par le passé comme ayant « le cœur à gauche et la tête à droite ». Ses détracteurs lui reprochent son arrogance envers ses rivaux et les médias.
Durant la campagne, il a promis de faire de la Croatie un pays « normal », une société égalitaire dotée d’une justice indépendante.
Né à Zagreb en 1966, ce boxeur amateur marié et père de deux enfants avait mené de brillantes études de droit. Durant la guerre (1991-1995), il a travaillé au ministère des Affaires étrangères avant d’officier au sein des représentations croates de l’UE et de l’Otan.
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