Un enseignant a été retrouvé décapité en pleine rue à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) à proximité de son collège vendredi en fin d’après-midi et son agresseur tué par la police.
Voilà ce que l’on sait de l’attaque.
Autour de 17H00, les policiers de la brigade anticriminalité de Conflans-Sainte-Honorine sont appelés pour un homme suspect qui rôde près du collège du Bois d’Aulne, situé dans un quartier pavillonnaire sans histoires.
En arrivant, ils découvrent le corps d’un homme décapité. Deux cents mètres plus loin, sur la commune d’Eragny, ils tentent d’interpeller un homme en possession d’un couteau qui les menace et crie « Allah Akbar ». Ils font feu, l’homme décède des suites de ses blessures.
Samuel Paty, quadragénaire et père de famille, enseignait l’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne.
Ce professeur avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de quatrième dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Certains parents s’en étaient émus, notamment sur les réseaux sociaux. Un parent d’élève avait porté plainte la semaine dernière, et l’enseignant avait en retour porté plainte pour diffamation.
« Apparemment, c’était un prof qui avait l’habitude de leur parler de l’islam, de caricatures et tout ça, ce n’était pas la première fois que mon fils rentrait et qu’il disait ‘le prof nous a parlé de cela aujourd’hui' », a raconté à l’AFP un parent d’élève.
L’assaillant est un jeune Russe tchétchène de 18 ans. Connu pour des antécédents de droit commun, son casier judiciaire était toutefois vierge et il n’était pas connu des services de renseignement pour radicalisation, selon plusieurs sources proches du dossier.
Les enquêteurs cherchent maintenant à savoir s’il a, lui-même, posté un message sur Twitter montrant une photo de la tête décapitée de la victime avec un message adressé à Emmanuel Macron, « le dirigeant des infidèles », qui dit vouloir venger celui « qui a osé rabaisser Muhammad ».
Neuf personnes étaient en garde à vue samedi, dont les parents, le grand-père et le petit frère de l’assaillant, interpellés à Evreux (Eure), ainsi que d’autres proches. Un père d’élève qui s’était indigné du fait que l’enseignant montre des images du prophète Mahomet « nu » à la classe de quatrième de sa fille, fait aussi partie des gardés à vue.
Cette attaque survient trois semaines après celle devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris, en plein procès des attaques de janvier 2015, qui avaient décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique.
La rédaction de Charlie Hebdo a fait l’objet de nouvelles menaces, de la part d’Al Qaïda notamment, depuis la republication des caricatures de Mahomet le 2 septembre pour l’ouverture du procès. La représentation des prophètes est strictement interdite par l’islam sunnite. Ridiculiser ou insulter le prophète Mahomet est passible de la peine de mort dans certains pays musulmans.
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