Dans une infographie, Le Figaro publie les différents types d’armes saisies, la kalchnikov n’est pas la plus utilisée.
On a tous en tête le règlement de compte de Marseille qui a fait une victime collatérale il y a à peine un mois, cette jeune femme de 24 ans, tranquillement assise dans sa chambre, atteinte en pleine tête par une balle perdue de kalachnikov qui a traversé le mur de son appartement.
Il y a quelques jours, la kalachnikov était une fois de plus utilisée dans la cité phocéenne pour tirer à bout portant sur trois hommes en pleine rue. Elle fera deux morts et un blessé grave.
Pourtant, contrairement aux idées reçues, cette arme de guerre, tout comme les autres fusils d’assaut ne sont heureusement pas les armes les plus utilisées lors des règlements de compte qui gangrènent malheureusement nombre de villes françaises.
Les perquisitions menées par la police ont permis de recenser les différents types d’armes utilisées par les gangs. Il faut rappeler la législation du port d’arme en France, l’une des plus strictes d’Europe: seuls les fonctionnaires et agents des administrations publiques chargés d’une mission de police sont autorisés à détenir des armes de catégorie A, à savoir les armes de guerres tirant en rafales ou les lance-roquettes.
Les armes de catégorie B, telles que les armes de poing (pistolets et révolvers), les armes d’épaule ou encore les bombes lacrymogènes sont soumises à autorisation et concernent les tireurs sportifs, les chasseurs et les métiers à risques (policiers). En catégorie C, on trouve surtout les armes de chasse qui nécessiteront simplement une déclaration pour la pratique du tir sportif. Les armes de catégorie D, qui incluent les fusils à air comprimé, sont en vente libre.
Cette législation permet de comprendre pourquoi il est plus aisé de se procurer une arme de chasse qu’une kalachnikov. En effet, les fusils de chasse (catégorie C) tels que le Country constituent 20 à 25% des armes saisies, reporte Le Figaro, suivis par les armes de poing de type Beretta ou Mauser (catégorie B), pour 15 à 20% de ces armes.
Les armes de guerre telles que la kalachnikov ne constituent que 4 à 10% des armes saisies.
D’ou viennent ces armes de guerre?
S’il est aisé de se procurer les armes de catégories B ou C en France, on peut se demander d’où proviennent celles de catégorie A, officiellement détenues par les militaires.
La Kalachnikov, du nom donné par son inventeur, Mikhaïl Kalachnikov en 1947, se compte probablement en millions d’exemplaires de par le monde. « La plupart des kalachnikovs utilisées aujourd’hui ne sont pas des AK-47, qui sont la 1re version de 1947. Il en existe aujourd’hui plusieurs versions car beaucoup de pays ont développé la leur », explique Nils Duquet, directeur de l’Institut flamand pour la paix et chercheur spécialisé dans le trafic d’armes sur Le Point. En outre, le chercheur souligne la facilité de manipulation de cette arme qui nécessite donc peu d’entraînement.
En France, ces fusils d’assaut proviennent en majorité d’Europe de l’est et, plus généralement, de l’ex-Yougoslavie. Nils Duquet explique ainsi que « les armées tchèques et slovaques ont confié beaucoup de leurs armes automatiques à des entreprises pour les désactiver. Ces entreprises les ont vendues comme armes désactivées à des particuliers en Slovaquie. Le problème, c’est que nombre d’entre elles pourraient facilement être réactivées. C’est ce que l’on appelle la route de la Slovaquie, qui a facilité l’achat d’armes automatiques. »
Pour le chercheur, la kalachnikov n’est pas l’arme la plus utilisée, « les criminels utilisent surtout des pistolets, une minorité seulement possède des kalachnikovs. C’est surtout une arme qui convient pour commettre un assassinat car c’est une arme automatique qui cause beaucoup de dégâts en peu de temps en laissant le doigt appuyé sur la gâchette. »
Les attentats de 2015 ont, selon Nils Duquet, été le point de départ de l’intérêt porté par la police sur la provenance de ces armes de guerre, rappelant ainsi que « les armes utilisées par Amedy Coulibaly lors des attentats de janvier 2015 provenaient d’ailleurs de là-bas ».
Le chercheur évoque l’actuelle guerre en Ukraine, craignant que les armes automatiques utilisées ne prennent pas ensuite le même chemin que celles de l’ex-Yougoslavie…
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