Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s’est dit mercredi « favorable au vote électronique » pour lutter contre l’absention qui a atteint un niveau record dimanche lors du premier tour des élections régionales.
« Je suis favorable au vote électronique », a indiqué M. Attal sur BFMTV et RMC, en invitant à « être très ouvert » et à « avoir une vraie discussion transpartisane avec l’ensemble des formations politiques » pour trouver des solutions à cette panne démocratique.
« Dès la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était engagé sur ces questions-là, mais à chaque fois qu’on fait des propositions depuis le début de ce quinquennat, les oppositions, elles bloquent, elles veulent voter comme on votait il y a 100 ans », a-t-il dénoncé.
Selon les chiffres définitifs publiés mardi par le ministère de l’Intérieur, 66,72% des électeurs se sont abstenus de voter dimanche au premier tour des élections régionales, un record pour une élection depuis le début de la Ve République.
Sur le vote électronique, « ce qui a peut-être achevé de me convaincre », a expliqué, M. Attal, ce sont « il y a quelques semaines les élections consulaires » des Français de l’étranger. « Pour la première fois, ils l’ont fait avec un vote électronique, ça s’est bien passé, il n’y a pas eu de contestation particulière », a plaidé M. Attal.
Plusieurs autres représentants politiques évoquent de nouveau l’hypothèse d’un vote électronique et d’un vote par correspondance. Stanislas Guérini, délégué général de La République en Marche, a expliqué qu’il fallait « se donner tous les moyens pour mettre en place le vote par Internet dans le prochain quiquennat » tandis que le président du groupe LREM à l’Assemblée, Christophe Castaner, estime qu’il faut « progresser sur les sujets du vote par correspondance ou électronique. »
Le vote par correspondance et électronique, une fausse bonne idée pour réduire l’abstention
Le vote par correspondance a été abrogé en France en 1975 pour réduire la fraude électorale. Pour que tous les électeurs aient les mêmes informations au même moment. Il n’est pas sain que certains votent le mardi et d’autres le dimanche alors que beaucoup d’événements peuvent surgir en cinq jours dans une campagne électorale. Le scrutin en serait forcément faussé.
Cela créerait aussi une inégalité entre les électeurs. Selon Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public à l’université de Lille, « certains vont voter avant le jour où les électeurs traditionnels se rendront aux urnes » et « cela place les citoyens sur un pied d’inégalité par rapport à l’instant politique. Imaginons que l’affaire Fillon éclate trois jours avant le scrutin plutôt que trois mois. Entre ceux qui ont voté par correspondance avant qu’éclate l’affaire et ceux qui voteront après, il y a un enjeu différent qui fausse la sincérité du scrutin. C’est un argument juridique. »
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