Les syndicats ont fait part de leur « incompréhension » et réaffirmé leur « détermination » samedi après la promulgation dans la nuit de l’impopulaire réforme des retraites au Journal officiel, qu’ils ont qualifiée de « provocation » et de « passage en force ».
« On avait un exécutif à tendance pyromane… Désormais il semble prendre plaisir à jeter de l’huile sur le feu. Rien de bon ne sortira de tout ça. Ce n’est pas fini, le combat pour les retraites et la justice sociale continue ! », a réagi sur Twitter le secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure.
Le secrétaire national de la CFDT Yvan Ricordeau a fait part de son côté de son « incompréhension » face à ce « passage en force ». « La CFDT confirme, comme l’ensemble des organisations syndicales, que nous n’irons pas mardi à l’Élysée. Il y a une promulgation dans la nuit et on a reçu l’invitation à 23h hier officiellement », a-t-il dit, qualifiant sur RMC la réunion de travail proposée par le président de la République vendredi de « sans méthode, sans objet, sans contenu ». « C’est de l’affichage », a-t-il souligné.
Après la décision du Conseil constitutionnel vendredi, les syndicats avaient demandé « solennellement » au président français Emmanuel Macron de « ne pas promulguer la loi », une demande restée lettre morte.
« L’exécutif croit saper la mobilisation sociale en promulguant sa loi brutale en pleine nuit. Il n’en est rien. Emmanuel Macron, vous ne pourrez pas tourner la page. Vous aggravez les crises sociales et politiques. Notre détermination est entière. Nous sommes des millions », a tweeté Simon Duteil, codélégué de Solidaires.
« Provocation »
« C’est pas une surprise, mais vouloir aller vite, ça ressemble à de la provocation », a renchéri Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, sur France 2. « Il ferait mieux de dormir parfois le président de la République plutôt qu’à 4h00 du matin promulguer cette loi ».
« Il avait dit ‘j’ai 48 heures’. Il avait deux semaines pour le faire, et pendant ces deux semaines, il aurait pu prendre l’article 10 de la Constitution et renvoyer (le texte devant le Parlement, ndlr), puisque sa loi était censurée avec tous les cavaliers sociaux, tout ce qui était le sucré qu’avaient obtenu les Républicains. Je voudrais bien voir aujourd’hui les sénateurs républicains, qui disaient ‘s’il n’y a rien sur les seniors, ce sera sans nous’. Eh bien aujourd’hui, c’est avec eux ou sans eux ? », a-t-il poursuivi.
Le président disposait de quinze jours après la validation de la plupart des mesures de la réforme par le Conseil constitutionnel pour apposer sa signature et lui donner ainsi son caractère exécutoire.
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