Le gouvernement espère que la mobilisation syndicale et politique, prévue jeudi contre la réforme des retraites, ne se transformera pas « en blocage » du pays ou qu’il n’y aura pas de « casse ».
« C’est un mouvement qui correspond à une expression démocratique, que nous respectons bien entendu. Nous espérons que cette expression populaire ne se transformera pas en blocage », a déclaré mercredi Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, au compte-rendu du Conseil des ministres. « Bloquer le pays et bloquer le quotidien des Français, non ».
Des menaces « inacceptables en démocratie »
Le représentant du gouvernement a jugé « inacceptables » les menaces de la CGT de couper l’électricité d’élus soutenant la réforme : « Tout ce qui va relever des pressions, des menaces, des injures, voire des actions ciblées visant à l’intégrité du fonctionnement d’un mandat parlementaire sont inacceptables en démocratie ».
« Ça ne nous est pas égal ce qui va se passer demain (jeudi). On respecte cette mobilisation sociale », « elle ne nous étonne pas » car les réformes des retraites sont « toujours des réformes qui sont difficiles », a-t-il ajouté.
Mais « on ne confond pas manifestation et droit de grève avec blocage. Ce qu’on ne veut pas, c’est que des Français qui n’ont rien demandé à personne se retrouvent dans l’incapacité d’aller travailler, d’amener leurs enfants à l’école, de se déplacer ».
« On ne veut pas qu’il y ait des mouvements avec de la casse », a-t-il ajouté.
Un chantage présenté à la justice
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué, sur RTL, la venue à Paris jeudi d’un « petit millier de personnes qui pourrait être violent », citant des « ultragauche » ou des « ultrajaunes » (des « gilets jaunes » radicalisés).
Il a aussi indiqué que « l’instruction sera donnée aux forces de police de surveiller et de protéger les permanences des parlementaires » et que « toute atteinte aux élus de la République pour leur faire une pression, un chantage inacceptable, sera présentée à la justice ».
Le secrétaire général de la CGT Mines-Energie, Sébastien Menesplier, s’est attiré les foudres de la majorité en évoquant lundi des coupures ciblées visant les permanences des élus qui soutiennent la réforme.
La patronne des députés Renaissance Aurore Bergé a répété mercredi que ces coupures seraient « inacceptables », de même que « toute tentative d’intimidation, de menace, de violence » envers les élus.
« L’objectif est de créer un climat pour qu’à la fin les députés ne soient plus libres dans leur mandat et aient peur » de voter la réforme, mais « ça ne marchera pas », a-t-elle affirmé devant l’Association des journalistes parlementaires, en rappelant la série d’actes de violence envers des parlementaires déjà sous le précédent quinquennat.
Interrogé sur France 2 sur ce type d’action de coupure, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a suggéré aux électriciens en lutte contre la réforme de couper l’électricité des « belles propriétés » des « milliardaires », à qui « aucun effort » n’est demandé.
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