Le débat sur la réforme controversée des retraites s’engage jeudi après-midi au Sénat, où il est attendu plus pondéré qu’à l’assemblée. Si la majorité y est favorable, l’opposition est déterminée à l’affronter.
Plus de 4700 amendements, bataille de procédures, joutes verbales… Les 110 heures de discussion prévues. Permettront-elles d’atteindre le vote final avant le gong du 12 mars minuit ? C’est en tout cas le souhait émis mercredi par le président Gérard Larcher : « le Sénat doit aux citoyens et aux partenaires sociaux un débat sur l’ensemble du texte ».
Ce climat politique et social n’est pas du tout propice pour le gouvernement et sa majorité. La cote de popularité d’Emmanuel Macron a chuté de six points en février pour atteindre son plus bas niveau depuis trois ans, avec 32% de Français satisfaits de son action, selon un sondage Ipsos pour Le Point paru mercredi. Celle de la Première ministre Élisabeth Borne est aussi en baisse.
C’est le ministre du Travail Olivier Dussopt qui donnera de nouveau de la voix dès jeudi pour présenter le texte au nom du gouvernement, au côté du ministre chargé des Comptes publics Gabriel Attal. « Le gouvernement espère que le débat qui s’ouvre au Sénat permettra de discuter de chacune des dispositions du projet de loi et ainsi d’avoir un débat éclairé sur la totalité des articles », selon Olivier Dussopt.
Le gouvernement face aux exigences du Sénat
C’est donc sur le texte du gouvernement, à peine modifié, que vont plancher les sénateurs. Avant de se lancer dans l’examen sur le fond, ils vont discuter de deux motions de rejet en bloc présentées par l’ opposition, puis, sans doute vendredi matin, d’une demande de référendum. Les trois seront sûrement repoussées.
Contrairement à ce qui s’était passé à l’assemblée, les sénateurs de l’opposition veulent néanmoins un vote sur l’article 7, qui repousse de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite. Au risque d’être critiquée pour sa proximité avec le gouvernement, la majorité sénatoriale fera tout pour aller au bout du texte. « On est là pour voter », approuve le président du groupe RDPI à majorité Renaissance François Patriat.
« Le gouvernement a un objectif, la majorité sénatoriale, des exigences. Il faut faire coïncider tout cela », a plaidé dans Le Figaro, Gérard Larcher. Le ministre du travail a en revanche définitivement fermé la porte, jeudi sur RTL, aux demandes des sénateurs LR sur les régimes spéciaux de retraite, que le gouvernement compte supprimer sans toutefois toucher à la « clause du grand-père » (qui maintient les régimes spéciaux aux salariés qui en bénéficient déjà). La majorité sénatoriale propose par ailleurs un « CDI nouvelle formule », exonéré de cotisations familiales, pour faciliter l’embauche des seniors au chômage.
Les sénateurs attendent aussi du gouvernement des éclaircissements en premier lieu sur les carrières longues, un point qui a cristallisé les débats à l’Assemblée. « Je veux que les Français soient éclairés, c’est un des rôles du Parlement », a souligné Gérard Larcher sur France 2.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.