Lors de son discours annonçant sa candidature à l’élection présidentielle américaine, le 19 avril dernier, Robert F. Kennedy Jr. a pris soin de rendre hommage à Joe Biden, dans la grande salle de bal de l’hôtel Park Plaza de Boston, devant une foule debout et étonnamment nombreuse.
Il n’a manifestement pas voulu faire tanguer le bateau de son parti plus que de raison. Il se présente après tout sous l’étiquette démocrate. Il a également fait venir – pour des raisons difficiles à comprendre, si ce n’est pour dire que au moins c’est fait – l’ancien maire de Cleveland, un farfelu de l’ultra-gauche et deux fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, Dennis Kucinich, qui a prononcé un discours d’introduction dans lequel il a expliqué ce qu’était un démocrate à la Kennedy.
Mais en vérité, compte tenu de beaucoup des opinions qu’il défend, notamment de son désir résolument trumpien de nous débarrasser à jamais de l’État profond, RFK Jr. ressemblait beaucoup plus à Donald Trump, ou même au nouveau candidat du Parti républicain, Vivek Ramaswamy, qu’à Joe Biden.
Et malgré cela, surtout lorsqu’il a parlé avec force de l’effet destructeur des vaccins Covid-19 et des confinements sur l’Amérique et ses jeunes, et, de manière plus impressionnante encore, lorsqu’il a raconté comment son oncle, le président John Fitzgerald Kennedy, avait voulu « casser la CIA en mille morceaux » (en référence au film JFK d’Oliver Stone), son discours a suscité des réactions franchement positives et les applaudissements ont redoublé d’intensité.
On aurait presque dit que le public d’environ un millier de personnes était composé de républicains. Très probablement, une partie d’entre eux étaient vraiment des Républicains.
S’il y avait une profession qui prédominait dans ce public, du moins à en juger par les conversations que j’ai eues, c’était celle des médecins, dont beaucoup ont perdu leur licence ou ont été censurés dans ce fascisme qu’est le système de santé américain. RFK Jr. est devenu leur champion, et sa campagne s’apprête à révéler le niveau incroyable de malhonnêteté scientifique qui leur a causé tant de chagrin, à eux et à leurs patients.
On aurait pu penser que la campagne de Kennedy – auteur de l’admirable livre The Real Anthony Fauci (« le vrai Anthony Fauci »), qui révèle le vrai visage de l’un des personnages les plus exécrables de l’histoire des États-Unis – ne serait qu’un moment anecdotique.
Ce n’est pas le cas.
Il essaie de faire l’impossible, c’est-à-dire de rassembler à nouveau les « Humpty-Dumpty » de l’Amérique, ces deux groupes qu’on ne voit jamais ensemble. Il a déclaré dans son discours :
« Au cours de cette campagne et de mon mandat, mon objectif sera de faire en sorte que le plus grand nombre possible d’Américains oublient qu’ils sont républicains ou démocrates et se souviennent qu’ils sont américains. Nous devons nous concentrer sur les valeurs que nous partageons, plutôt que sur les questions qui nous divisent ».
Cliché ? C’est vrai, beaucoup de candidats ont dit la même chose, y compris le fantasque Barack Obama dans son célèbre discours selon lequel il n’y a pas d’Amérique de gauche et d’Amérique de droite, il n’y a que les États-Unis d’Amérique.
Il a fait exactement le contraire de son discours, en divisant l’Amérique davantage encore, sur la base de la couleur de peau notamment, puis en passant ce flambeau rance à Biden, il a continué à mener la barque, comme il l’admettait volontiers, depuis le sous-sol où il était alors confiné.
À la différence d’Obama, RFK Jr. est vraiment sincère, je pense.
Comme il l’a dit dans son discours, « ma mission au cours des 18 prochains mois de cette campagne et tout au long de ma présidence sera de mettre fin à la convergence corrompue du pouvoir de l’État et des grandes entreprises qui menace aujourd’hui d’imposer un nouveau type de féodalisme d’entreprise dans notre pays ».
Si j’étais Obama, Biden et le reste des menteurs corrompus de la politique, des médias, du monde du spectacle, de nos entreprises et des universités, qui ont fait du Parti démocrate « woke » ce qu’il est aujourd’hui, j’aurais très peur de cet homme.
Même Trump a quelque chose à craindre. Comme l’a souligné Kennedy dans son discours, grâce à l’opération “Warp Speed” et à l’adoption des vaccins à ARNm, il a permis aux entreprises pharmaceutiques de réaliser des milliards de bénéfices.
Bien sûr, les choses ont empiré sous Biden et Trump a fait beaucoup de bonnes choses. Mais il est étrangement resté silencieux sur ce sujet, qui revêt pourtant une grande importance pour nombre de ses partisans, et tant qu’il ne se sera pas expliqué, il sera vulnérable sur ce terrain. Une candidature de RFK Jr. obligerait Trump à s’expliquer, pour son plus grand bien et le bien de tous.
La bonne nouvelle, c’est que cette année, pour la première fois depuis des lustres, des idées réelles seront enfin discutées et débattues au sein du parti démocrate. Il se peut même qu’il soit réformé et ramené sur terre loin de la folie du « wokeland », où personne ne parvient même à définir ce qu’est une femme.
Tout comme Trump a rendu un immense service aux élus républicains en sauvant leur parti des « RINO » (‘Republicans-in-name-only », les Républicains-qui-n’en-ont-que-le-nom) et en le transformant véritablement en un parti du peuple, Kennedy est peut-être en train de sauver le Parti démocrate de lui-même.
Le peuple américain dans son ensemble ne peut qu’en bénéficier. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, il semblait que les élections de 2024 seraient une réédition stérile de celles de 2020, elles s’annoncent désormais comme l’une des élections les plus imprévisibles et les plus captivantes de ces dernières années.
Cela s’explique par l’arrivée de ce que M. Ramaswamy a appelé « des jambes fraîches ». Il parlait de lui-même, bien sûr, et non de Kennedy, mais cela marche dans les deux sens.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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