EUROPE

Royaume-Uni : les prémices d’une guerre civile, suite à l’assassinat de trois petites filles

août 7, 2024 9:45, Last Updated: août 7, 2024 13:08
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Le Royaume-Uni est secoué depuis le 29 juillet par de violentes manifestations, après une attaque au couteau contre une école de danse de Southport, au nord-ouest de Manchester, dans laquelle trois fillettes ont été mortellement poignardées. Les trois petites filles étaient âgées de six, sept et neuf ans, alors que huit autres enfants ont été blessés, dont cinq dans un état critique.

L’identité de l’assaillant, d’abord restée secrète, a donné lieu à beaucoup de rumeurs sur les réseaux sociaux, selon les autorités. Le 1er août, le juge Menary révélait qu’il s’agissait de Axel Rudakubana, âgé de 17 ans, vivant chez ses parents – nés au Rwanda- dans un village situé à six kilomètres de Southport. Il a été inculpé et placé en détention après cette attaque, alors que ses intentions ne sont pas encore connues.

Cette agression au couteau arrive dans un contexte de hausse des violences à l’arme blanche au Royaume-Uni perpétuées majoritairement par des profils issus de l’immigration clandestine.

Des manifestations violentes dans plusieurs villes du Royaume-Uni

Suite à cette attaque, 200 à 300 personnes, selon la police, se sont rassemblées le lendemain après la veillée, jetant des projectiles contre une mosquée et affrontant la police. Le jour suivant, d’autres villes ont connu des manifestations, en particulier à Londres où les forces de l’ordre ont procédé à 111 arrestations. Plusieurs centaines de personnes, drapeaux anglais en main, avaient manifesté devant Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre.

À Hartlepool (nord-est), des individus ont mis le feu à une voiture de police et ont jeté des projectiles sur les policiers, « dont plusieurs ont été légèrement blessés », selon la police, qui estime que la manifestation « est liée à l’incident de Southport ». Des rassemblements se sont également produits à Manchester, où une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile, selon la presse locale, où encore à Aldershot (sud de l’Angleterre), là encore devant un hôtel. À Plymouth, dans le sud de l’Angleterre, un face-à-face tendu a opposé des manifestants anti-immigration et des « contre-manifestants » pro-immigration, séparés par les forces de l’ordre. Six personnes ont été interpellées et plusieurs policiers légèrement blessés, selon la police.

Certains criaient des slogans comme « trop c’est trop » ou « arrêtez les bateaux », en référence aux canots pneumatiques sur lesquels des migrants traversent la Manche pour venir au Royaume-Uni. D’autres ont scandé le nom de l’ancien dirigeant de l’EDL Tommy Robinson, figure toujours influente de la droite dure britannique, ainsi que celui du député Nigel Farage, chef du parti anti-immigration Reform UK. L’agression de Southport a été « la goutte qui a fait déborder le vase » : « Nous en avons assez », a expliqué un manifestant.

D’autres incidents ont eu lieu dans la soirée du 5 août à Belfast en Irlande du Nord, où la police a évoqué des « violences, des agressions racistes » et des « injures racistes ». Plusieurs heures durant, les forces de l’ordre ont été la cible de cocktails Molotov et de jets de briques ou de morceaux de béton, selon la police nord-irlandaise.

Plus de 400 arrestations sont évoquées au 7 août avec, selon le parquet britannique, plus d’une centaine d’inculpations.

Les émeutiers mis en cause par les autorités britanniques 

Face à la propagation de ces protestations, le fraîchement élu Premier ministre Keir Starmer a promis la plus grande fermeté face aux violences attribuées, selon la presse, à des sympathisants anti-immigration.

Le Premier ministre britannique a d’abord déclaré que « si le droit de manifester pacifiquement doit être protégé à tout prix […] les criminels qui exploitent ce droit afin de semer la haine et de mener des actes violents subiront toute la force de la loi », avant de durcir son discours. À l’issue d’une réunion de crise le 6 août, celui qui avait autrefois dirigé le parquet en Angleterre et au Pays de Galles, a affirmé qu’il s’attendait à ce que des peines « lourdes » soient prononcées contre les émeutiers d’ici à la fin de la semaine. « Ce qui enverrait un message très puissant à quiconque est impliqué, que ce soit directement ou en ligne », que son cas serait traité « en une semaine » et que « personne ne devrait participer à ces désordres », a-t-il souligné, promettant la « sécurité » à la population.

Le maire de Londres Sadiq Khan a condamné sur X des violences « inacceptables » menées par des personnes « semant la division ». La police londonienne a prévenu qu’elle utiliserait « tous les pouvoirs, tactiques et outils disponibles pour empêcher de nouvelles scènes de désordre ».

Les publications sur les réseaux sociaux sont aussi surveillées et ont abouti sur des arrestations. Selon le parquet, un homme de 28 ans a été inculpé pour incitation à la haine raciale en raison de messages publiés sur Facebook. Deux personnes ont été arrêtées pour « harcèlement racial aggravé » pour des messages appelant à manifester aux abords d’un hôtel présenté à tort comme hébergeant des demandeurs d’asile, a indiqué la police.

La secrétaire d’État à la Justice Heidi Alexander a précisé qu’un total de 6.000 policiers spécialisés dans le maintien de l’ordre ont été mobilisés et que 567 places de prison qui auraient été disponibles « plus tard dans le mois » seraient libérées, faisant craindre pour certains à des libérations anticipées.

Les prémices d’une guerre civile ?

Suite aux violences qui ont suivi l’assassinat des 3 fillettes à Southport, Elon Musk est intervenu dans le débat public concernant les émeutes, critiquant les réactions du gouvernement britannique. Selon l’homme d’affaires, habitué à commenter l’actualité, les violences au Royaume-uni vont déboucher inévitablement sur une « guerre civile », causée par une immigration  de masse.

Musk a interpellé le Premier ministre britannique Keir Starmer sur sa promesse de protéger les mosquées et la communauté musulmane des émeutiers. « Pourquoi toutes les communautés ne sont-elles pas protégées au Royaume-Uni? », a-t-il posté, partageant une vidéo d’un rassemblement à Birmingham où, selon des médias, des hommes de confession musulmane étaient armés et faisaient la chasse aux émeutiers.

Elon Musk a également publié une série de messages faisant référence à des crimes attribués à des migrants, dénonçant une  police à deux vitesses qui serait laxiste envers les minorités ou encore critiquant l’inculpation d’un homme de 28 ans pour incitation à la haine pour des publications sur Facebook sur les émeutes. « On parle du Royaume-Uni ou de l’Union soviétique? » a-t-il demandé au sujet de ce dernier cas.

Downing Street a dénoncé des propos « injustifiables » et la secrétaire d’État chargée à la Justice les a qualifiés de « profondément regrettables ».

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