Au moins 15 personnes ont été tuées et 13 autres sont portées disparues après la rupture samedi d’un barrage illégal sur le site reculé d’une mine d’or en Sibérie, dernier en date d’une série d’accidents meurtriers qui frappent la Russie.
L’effondrement de ce barrage sur la rivière Seïba, dans la région de Krasnoïarsk, a provoqué l’inondation d’installations pour les travailleurs où vivaient les victimes, selon les autorités russes. Les eaux boueuses ont envahi ces installations tôt samedi matin, à l’heure où les travailleurs dormaient encore.
Au moins 15 personnes sont mortes et 13 autres portées disparues selon les dernières informations, a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère russe des Situations d’urgence. Environ 300 personnes, six hélicoptères et six bateaux participaient aux opérations de recherches et de sauvetage, compliquées par l’éloignement du site, a-t-elle précisé.
Quatorze personnes ont été hospitalisées dont trois dans un état grave, a indiqué pour sa part le ministère régional de la Santé.
Le barrage construit sans respecter la réglementation
Selon des responsables, le barrage avait apparemment été construit sans respecter les réglementations et les autorités ignoraient même son existence. Une enquête criminelle a été ouverte pour violation des règles de sécurité.
Le président russe Vladimir Poutine a donné l’ordre aux autorités d’assister les victimes et d’identifier les causes de l’accident, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Des images télévisées montraient les installations, situées au milieu de forêts et de montagnes avec au sol une fine couche de neige.
Le gouverneur régional Alexander Ouss a déclaré à la télévision qu’environ 80 travailleurs habitaient dans les installations touchées, situées près du village isolé de Shchetinkino au sud de la ville de Krasnoïarsk, elle-même à environ 4.000 km à l’est de Moscou.
La population résidant sur le site est estimée à environ 180 personnes au total
« Les gens dormaient, apparemment ils n’ont même pas compris ce qui se passait », a confié à la radio moscovite Govorit Moskva un ouvrier de la mine, non identifié. Les travailleurs vivaient dans des installations construites à la hâte, a-t-il assuré, ajoutant que « cela dit tout ».
Le barrage appartenait à l’entreprise russe Sibzoloto, qui n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat.
Le barrage a été construit en violation de « toutes les normes », a déclaré à la télévision le chef du gouvernement régional, Iouri Lapchine.
M. Ouss a pour sa part estimé que les pluies avaient pu l’éroder. La ministre russe de la Santé Veronika Skvortsova a été chargée de coordonner l’aide aux blessés.
Plusieurs responsables régionaux, dont M. Ouss, des membres du parquet et des inspecteurs, se sont déplacés sur le site. Une équipe de médecins, dont un neurochirurgien, a été envoyée sur place.
Des accidents meurtriers de ce type sont relativement fréquents en Russie, liés à du laxisme dans l’application des normes de sécurité et à une mauvaise gestion et à des équipements remontant à l’époque soviétique.
En août 2009, un grave accident dans la centrale hydroélectrique de Saïano Chouchenskaïa, la plus grande de Russie, située dans la région de Khakassie en Sibérie, avait fait 75 morts et été mise au compte d’équipements vétustes et d’erreurs humaines.
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